Cyclisme : "C'était vraiment magique", témoigne la Nordiste Victoire Berteau après sa victoire aux Championnats de France

"Ça me fait chaud au cœur que mes parents aient cru en moi. C'est la plus belle manière de les récompenser avec ce maillot, raconte la Nordiste Victoire Berteau, dimanche 25 juin, dans Le Club info de franceinfo, après sa victoire aux Championnats de France de cyclisme sur route, à Cassel (Nord). Un premier triomphe national et un premier maillot bleu-blanc-rouge pour son équipe, Cofidis, hommes et femmes confondus. "C'était vraiment magique", résume la fille d'agriculteurs nordistes qui se prépare pour les JO de Paris 2024.

franceinfo : Ce succès vous a-t-il étonné puisque votre discipline, normalement, c'est plutôt le vélo sur piste ?

Victoire Berteau : Pour être sincère, ça ne m'a pas vraiment étonnée parce que je suis sur la route déjà depuis l'année dernière avec Cofidis. C'est sûr que j'ai une complémentarité avec la piste, mais j'avais bien préparé le circuit. Je savais à quoi m'attendre et, étant de la région, j'espérais briller sur terre. C'était vraiment magique. J'avais toute ma famille et tous mes proches qui étaient autour de moi et, dans la montée, j'entendais mon nom partout. Ça m'a vraiment porté à un niveau que je n'attendrais peut-être plus jamais.

"On était peut-être plus que deux sur le vélo hier, donc ça m'a fait vraiment chaud au cœur d'avoir d'avoir tout ce public derrière moi".

Victoire Berteau

à franceinfo

À Cassel, dans le Nord, tout près des terrains de vos parents agriculteurs. Vous n'étiez pas prédestinée à cette vie de cycliste professionnelle ?

Non, c'est sûr. Dans le cyclisme, le matériel coûte cher, les déplacements et tout ce qui va avec... Etant fille d'agriculteur, dans une famille de quatre enfants, c'est sûr que ce n'est jamais facile de faire autant de sacrifices pour pour un enfant et pour un sport. Mais ma mère m'a fait confiance et j'étais déterminée à en faire mon métier. Ça me fait chaud au cœur que mes parents aient cru en moi. C'est la plus belle manière de les récompenser avec ce maillot.

Ces sacrifices dont vous parlez, ça explique aussi votre émotion après l'arrivée?

Je pense que c'est surtout un soulagement parce que c'était ma première victoire professionnelle, même aussi de gagner devant mes parents. Mon père avait laissé la ferme et mon petit frère pour la journée. Il m'a fait un peu la surprise de venir, malgré les problèmes qu'il avait rencontrés le matin à la ferme. Lever les bras devant devant eux, c'était tout ce que j'avais envie de faire hier.

Après cette victoire, vous ne participerez pas au Tour de France. Votre objectif, c'est les Mondiaux sur piste de cet été et, bien-sûr, les JO de Paris l'an prochain... Est-ce que vous y pensez tous les jours ?

Oui, c'est sûr. On est une équipe de quatre filles. On se lève tous les matins et on se couche tous les soirs, toutes ensemble. On se dit "Allez Paris, c'est dans presque 400 jours, il faut vraiment se battre ensemble". Les Mondiaux, c'est la seule compétition qui compte pour la qualification pour les Jeux de Paris. J'espère ramener une médaille, au moins la médaille de bronze, voire beaucoup plus à l'équipe de France.