Coup de pompe dans le peloton
Trois ça suffit ?
Quand on a gagné trois étapes au sprint sur un Tour de France, on peut considérer que l’objectif est largement atteint. C’est le cas des Lotto-Belisol grâce aux trois succès d’André Greipel. L’équipe belge n’est pas rassasiée mais il n’est plus question de rouler à tout prix dans le final. « On ne va pas sacrifier toute l’équipe pour un sprint, résume Marc Sergeant, la patron des Lotto. On a gagné déjà trois étapes. Si on en veut trop, peut-être qu’on va le payer dans deux jours. » Sergeant pense évidemment à son leader Jürgen Van den Broeck, cinquième du général à 4’48’’ de Wiggins et qui aura grand besoin de soutien dans les gros cols pyrénéens. Hier, ça a très vite lâché dans le ventre mou du classement. Un gros coup de pompe qui a scindé le peloton deux parties, la plus grosse derrière. « Ce n’est pas seulement notre équipe qui est fatiguée. Quand on voit hier la première ascension en deuxième catégorie pas trop difficile. Il y avait un gruppetto de 110 coureurs. C’est un signe que le peloton commence à être fatigué. »
Chacun pour soi
Si le peloton rend les armes en direction de Pau, qui va rouler derrière les échappés ? Les Sky ont d’autres chats à fouetter et ne sont pas pressés d’arriver. Quant aux Orica-GreenEDGE, ils sont plutôt frileux depuis qu’ils se sont faits doubler par les Lotto. La dernière fois qu’ils ont mis leurs roues à l’avant pour leur sprinteur Matthew Goss, c’était dans l’étape du Cap d’Agde. Après le Mont Saint-Clair, les Belges avaient mis en route pour Greipel qui s’était imposé. « On ne peut pas dire que les Lotto nous ait beaucoup soutenu, peste encore Lionel Marie à ce sujet. Ce sera à eux de prendre leur responsabilité. » Et avec la fatigue, plus question de rouler pour un autre. « On va essayer d’aller dans l’échappée mais on ne roulera pas avec eux, reprend Marie. On roulera peut-être pour nous mais ce sera à eux d’assumer s’ils veulent que Greipel gagne. A nous de profiter de leur travail… »
La prime à la fraîcheur
Quand Luis Leon Sanchez a attaqué dans les faubourgs de Foix, personne n’a pu le suivre. Philippe Gilbert avouait après l’arrivée son état de fatigue autant que la classe de l’Espagnol. Sur une course aussi longue et difficile que le Tour de France, la sélection ne se fait plus forcément sur le talent. Quand la lassitude s’installe, c’est la motivation et la fraîcheur qui passent en premier. « En troisième semaine, celui qui est le plus frais sur le final attaque et fait la différence même si ce n’est pas le plus fort intrinsèquement, nous confirme le directeur sportif d’Orica-GreenEDGE. Il faut être frais dans la tête et dans les jambes. » Le jour de repos à Pau mardi sera donc le bienvenu pour tous les coureurs. Encore deux grosses étapes et Paris sera en vue. Ça n’allège pas les jambes mais ça aère bien les têtes.
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