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Contador le jour d’après

Rien ne semble troubler la concentration d’Alberto Contador. Ni les sifflets, ni les chutes. Visage impassible, le triple vainqueur du Tour en a vu d’autres. Si les roues ne tournent pas dans le bon sens en ce début d’épreuve, l’Espagnol conserve son flegme en toutes circonstances.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les Saxo Bank dans le chrono par équipes (JOEL SAGET / AFP)

Au lendemain de ce coup du sort sur la route du Mont des Alouettes où il a concédé 1’14’’ à ses principaux rivaux, il n’était pas question de céder à la panique. En montagne, cet écart se rattrape vide quand on dégaine comme le Pistolero. D’ailleurs Contador acceptait cette infortune assez bien. « Il n’est pas le genre de garçon à pleurnicher ou se lamenter sur son sort, indiquait son directeur sportif Philippe Mauduit. C’est à nous d’aller voir les coureurs dans ce genre de circonstance, de voir comment ils vont, comment ils ressentent les choses et leur redonner confiance. »

Mais le leader de la Saxo Bank n’avait pas besoin de réconfort. Il sait que son Tour viendra. Sur un autre terrain. « 1’14’’, ça fait toujours 1’14’’. Dans un sens comme dans l’autre. Maintenant le Tour est long, il faut le laisser se dérouler. Il y aura d’autres évènements. On est loin des Champs-Elysées. L’équipe est faite pour les trois semaines. Ce qui s’est passé hier peut se passer tous les jours, pour n’importe qui. Alberto est tombé à un endroit où il était relativement devant. Il était relativement bloqué. S’il est sur la gauche de la route, il est comme les 70 autres qui passent au travers. C’est comme ça, c’est le sport », commentait Mauduit.

L’objectif du jour était alors de ne pas en redonner un peu aux Schleck. « Toute l’équipe était bien dans ses baskets, bien concentrée. Il y a eu un moment de déception évidemment hier mais on a fait tous ensemble le bilan de la journée. Nous étions prêts pour une 2e journée sur le Tour. » Parti en premier à cause du mauvais classement global des coureurs, les Saxo ont fait le métier avec application. Pas de fausse note et au final un bon chrono de 25’16’’ synonyme de 8e place. Au retour vers les cars des équipes, rien n’avait changé. Une meute attendait Contador. Une grosse bousculade provoquait la colère des membres de l’équipe.

Avec 23 secondes supplémentaires concédées aux Schleck, Contador limitait la casse. Au plus grand soulagement de l’équipe. « On les a trouvé bien motivé, bien concentré, analysait Philippe Mauduit. Ils ont donné le maximum. C’était un beau chrono. Il y a aussi des grosses motos dans le peloton, des vrais spécialistes. On ne peut pas ambitionner de gagner un contre-la-monde par équipes. Nous n’avons pas l’équipe pour ça mais pour le Tour dans sa globalité. Mais ils ont fait un gros chrono. » Si tout va bien pour les sprinteurs et le reste du peloton, Contador pourra replonger un petit peu dans l’anonymat en attendant les premiers reliefs.

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