Championnats de France - Steven Tronet (Auber 93) : "Ce maillot m'obsédait depuis deux semaines"
Cette victoire est-elle une surprise pour vous ?
Steven Tronet : "Au risque de vous étonner, non. Ce maillot m'obsédait depuis deux semaines. Ma victoire d'étape dans la Route du Sud il y a une semaine m'a donné une confiance de dingue. Gagner une course de ce niveau m'a fait prendre conscience que je pouvais battre des coureurs du niveau de Coquard et Bouhanni. J'étais bien aujourd'hui (dimanche) mais passée la barre des 200 kilomètres, c'est devenu difficile. Il fallait en tant que sprinter attendre le plus tard possible. Bouhanni prenait beaucoup de vent car il roulait devant, donc je me disais qu'il était prenable. Je ne me suis pas occupé de lui, j'ai fait mon sprint en prenant la roue de Gallopin. La chute (de Bouhanni), je ne la vois pas, j'ai juste entendu un bruit. Ca se passe derrière moi. Si j'étais resté dans la roue de Bouhanni, je serais peut-être tombé... Qui sait ? J'étais devant. C'est le vélo."
Quel a été votre parcours jusqu'à ce titre ?
S.T. : "Chez les Tronet, le seul sport c'est le vélo. Mon premier vélo, je l'ai reçu parce que j'ai eu 10/10 à une dictée. J'ai accroché de suite. J'ai débuté chez les pros à Roubaix, avec Cyrille Guimard qui m'a appris la science de la course. Il m'a beaucoup inspiré. Je n'ai jamais eu de contact avec de grandes équipes. Peut-être suis-je resté trop longtemps à Roubaix avant de passer chez Auber 93. On doute toujours mais je ne me suis jamais découragé. Il faut toujours s'entraîner encore plus fort. Quand on est dans les petites équipes, on doit se battre contre des trains. A Auber, on a tout ce qu'il faut pour rivaliser avec les formations comme Cofidis ou Europcar. On me place dans de très bonnes conditons mais je n'ai guère l'occasion de disputer les plus grandes courses. Peut-être que ce maillot tricolore va changer ma vie professionnelle. J'espère. Je rêve de grandes courses pour progresser."
Un coureur de catégorie "Continental" (3e division) qui devance les favoris, est-ce cela qui vous rend si ému ?
S.T. : "J'ai les yeux qui piquent, oui (rires). Je ne peux m'empêcher de pleurer en pensant à ma compagne, qui a tout fait pour moi ces derniers temps. Alors me voir sur le podium entre Tony (Gallopin) et Sylvain (Chavanel), ça signifie quelque chose. Je les ai battus ! Ce sont des coureurs qui évoluent au niveau mondial, ce qui veut dire que je peux gagner des courses bien plus relevées. Mais pendant qu'eux seront au Tour, moi je serai en vacances en Espagne..."
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