Poursuite: Un record de France et de l'espoir
Le Vélodrome national a rugi. Quatre minutes durant, pas une seconde de plus, le quatuor français a été porté par un enthousiasme communicatif. La ligne franchie, le record de France validé, une clameur s'est alors élevée de toute part en même temps que les compères se congratulaient tout à leur joie du joli coup qu'ils venaient de réaliser. Damien Gaudin ne se trompe pas en estimant que lui et son équipe "ont surpris beaucoup de monde aujourd'hui". Steven Henry, l'un des entraîneurs de cette équipe, avoue que l'encadrement et les coureurs tablaient "sur un 4'03 et une accélération dans le final pour accrocher le record de France (4'02''855, ndlr)".
"On peut aller plus vite"
Dans le box de l'équipe de France, les sourires prennent le dessus sur la fatigue. A peine le temps de reprendre leur esprit, les coureurs sont amenés à analyser leur exploit. Et pour tous le même son de cloche: ils peuvent aller plus vite. "Ça fait super plaisir, on a bien travaillé mais je pense qu’on peut aller plus vite. On n’a pas fait une course très propre" lâche Bryan Coquard au moment de récupérer. Le leader de cette équipe, Damien Gaudin, revenu à la poursuite sept ans après, est d'accord avec son jeune coéquipier: "On a une très belle équipe. Je sais qu'en France, on a des coureurs qui peuvent aller vite. On peut faire mieux".
Comment "faire mieux" alors ? De l'avis de tous, la course du jour n'a pas été parfaite techniquement. C'est le regard que pose Steven Henry, notamment sur Damien Gaudin: "Ses retombées en quatrième position n'ont pas été très bonnes. Ceci lui coûte de la force dans le final". Le géant (1m90) de chez AG2R-La Mondiale est lucide sur sa performance: "J'ai passé quatre relais, quatre catastrophes". Sévère mais juste. Il y a une raison objective à ces petits ratés: le manque de temps. "On a roulé une semaine ensemble à Bordeaux. On a roulé lundi, hier (mardi) et c'est tout. Il va falloir se donner les moyens". Oui mais pour aller où ?
Objectif Rio... et Tokyo !
"Je pense qu'aujourd'hui on a marqué la poursuite française" estime Gaudin. Difficile de le contredire. Longtemps en grande difficulté, l'équipe de France fait son retour au haut niveau. "Cette performance, on en avait besoin dans l'optique de Rio" avoue Steven Henry à la tête d'une équipe en pleine reconstruction. Coquard, Duval, Gaudin et Morice ont aujourd'hui l'espoir de briller aux Jeux Olympiques. Impensable il y a encore quelques années. Jusqu'où peut aller la France ? "Autour de 3'57 ou 3'58" selon son entraîneur qui ajoute: "C’est une belle dynamique pour Rio et pour Tokyo dans cinq ans". Une très bonne base de travail serait-on tenté d'ajouter.
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