Buffaz : "Le Tour est un aboutissement"
Q : Comment se passe votre premier Tour de France Ă 32 ans ?
R : "CÂest mon premier Tour de France mais cÂest mon sixiĂšme grand Tour (3 Giro et 2 Vuelta dont trois terminĂ©s). Vivre un grand Tour, je connais, notamment la difficultĂ© dÂune troisiĂšme semaine oĂč les jambes et le physique nÂy sont plus. Ce nÂest plus quÂau moral, au mental et au courage quÂon avance tous les jours. La seule diffĂ©rence, cÂest lÂengouement du public qui est beaucoup plus important sur le Tour que sur les autres. Il y a aussi plus de mĂ©dias quÂil faut gĂ©rer et qui prennent plus de temps."
Q : Faire le Tour est un aboutissement ?
R : "Tout Ă fait. Dans la vie dÂun coureur cycliste professionnel français, cÂest un passage obligĂ©. Quand on pose des questions Ă notre entourage sur notre mĂ©tier. Si on nÂa pas fait le Tour, on nÂest pas professionnel. Je lÂai entendu souvent. CÂĂ©tait important pour ma famille, ma femme et mes enfants. Pour les personnes en dehors du milieu cycliste, cÂest un manque."
Q : Vous vous attendiez Ă un Tour si difficile ?
R : "En terme dÂintempĂ©ries non. En plus, je suis venu sur ce Tour car jÂaime vraiment la canicule. Personne nÂapprĂ©cie les temps extrĂȘmes mais je passe beaucoup mieux sous la chaleur que sous un froid extrĂȘme. LĂ oĂč certains faiblissent sous la canicule, moi je maintiens mon niveau. Et maintenir son potentiel, cÂest dĂ©jĂ Ă©norme. Je nÂai pas eu de chance sur ce Tour avec toute cette pluie, ces intempĂ©ries, ce froid. CÂest la vie."
Q : OĂč en ĂȘtes-vous de votre objectif de dĂ©part ?
R : "Je mÂĂ©tais fixĂ© dÂĂȘtre au moins dans une Ă©chappĂ©e sur les Ă©tapes de transition, de plaine ou de moyenne montagne. JÂavoue que ça ne sÂest pas produit encore et quÂon arrive pas sur mon terrain mais je ne dĂ©sespĂšre pas. En revanche, il fallait que je sois au niveau pour aider lÂĂ©quipe et cet objectif est atteint. JÂai rempli deux objectifs mais pour le premier ça va ĂȘtre dur."
Q : Vous avez un site internet oĂč vous racontez votre aventure. C'est important de communiquer ?
R : "Je communique avec le journal Le ProgrĂšs de ma rĂ©gion. CÂest ce journaliste qui envoie des infos Ă la personne qui sÂoccupe de mon site. JÂai fait tout pour que ça me prenne le moins de temps possible. CÂest une façon de ne pas avoir des coups de fil sans arrĂȘt le soir. Je remercie mes amis qui sÂen occupent car ça me laisse du temps de rĂ©cupĂ©ration. Il y a suffisamment de journalistes sur le Tour qui nous prennent du temps et cÂest important pour notre carriĂšre aussi. Il faut du temps pour ça donc il y en a un peu moins pour la famille qui prend des nouvelles avec mon blog. CÂest indispensable et salvateur car si on ne donne pas dÂinfo quand on nÂest pas un champion qui fait le Une de LÂEquipe tous les jours, la famille va prendre le tĂ©lĂ©phone pour mÂappeler. Et lĂ , sur une derniĂšre semaine de Tour, jÂai tout juste la force de parler Ă ma femme."
Q : Comment voyez-vous la course des cadors de lÂintĂ©rieur ?
R : "Avec ces intempĂ©ries et ces chutes, jÂai vraiment du mal Ă donner un avis. Ces conditions rendent la rĂ©cupĂ©ration vraiment difficile et ça va beaucoup de se jouer lĂ -dessus. CÂest beaucoup plus facile de rĂ©cupĂ©rer de 40° Ă lÂombre que de 9° avec la pluie au niveau musculaire. Sur ce Tour, tout peut arriver en une fraction de seconde. JÂai vu un Contador trĂšs fort et un Evans trĂšs malin. Je pense que tout se jouera sur le chrono de Grenoble. Tout sÂest nivelĂ© dans le groupe des favoris que je les vois mal se distancer dans les cols. Il nÂy aura pas de gros Ă©carts. On est dĂ©jĂ Ă bloc dans les montĂ©es donc on ne peut pas maintenir une attaque longtemps. Ils sont tous au millimĂštre et dÂune valeur sensiblement Ă©gale. Ăa va ĂȘtre vraiment beau Ă voir mais il ne faut pas sÂattendre Ă des mouvements comme dans les annĂ©es 50. Maintenant, tout le monde sÂentraĂźne pareil et arrive avec la mĂȘme prĂ©paration. La diffĂ©rence se fera sur un effort individuel."
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