Bryan Coquard, pas de sprint mais un coup de coude
On l'a vu se relever, lever la main, en plein sprint sur la dernière ligne droite, à Valence. D'habitude, ce sont les vainqueurs qui ont cette attitude, une fois la ligne franchie. Après l'arrivée, Bryan Coquard prend le temps de récupérer. Peter Sagan, le maillot vert, passe à côté pour rejoindre le podium protocolaire. Les deux hommes prennent le temps de se parler : « Not cool Peter ». Le coureur de Tinkoff Saxo a en effet gêné le sprinteur vendéen, à quelques 200m de la ligne. D'un coup de coude, il a envoyé en l'air tous les rêves de victoire du « Coq », qui aurait bien aimé chanter aujourd'hui : « Je suis très déçu… C'est pas comme si je n'avais pas les jambes, j'ai manqué de chance. J'ai suivi la roue de mon coéquipier Angelo Tulik, qui a une nouvelle fois très bien travaillé, mais vous avez vu les images ensuite... »
"Je suis dégoûté"
Bryan Coquard était en train de produire son effort quand l'incident s'est déroulé. Un fait de course, qui avec le recul, ne l'affecte plus autant. « C'est le sprint… Il faut parfois créer des espaces, et donc faire ce qu'il a fait… Très honnêtement, j'aurais pu le faire. Même si ce n'est pas très correct, j'aurais pu. Aujourd'hui c'est lui qui me l'a fait, et donc moi qui suis dégoûté ».
Pour une fois, le champion du monde de l'américaine avait même fait travailler son équipe dans la dernière heure de course. Cavendish et Démare lâchés, cela faisait deux cadors du sprint en moins. « Je ne voulais pas que les gars roulent avant la dernière montée. Je sais que j'ai la condition, que j'ai les jambes, mais je n'étais pas sûr de pouvoir passer cette bosse », avoue-t-il. « Le Coq » avait à coeur de gagner aujourd'hui, pour une bonne raison : « mon meilleur ami habite ici, je voulais lui faire honneur. Après ce n'est pas pour ça qu'on a roulé hein ! Je voulais vraiment gagner pour l'équipe, qui a travaillé dur ». Cet ami, qui « préfère les bons p'tits repas au vélo », ne l'avait pas prévenu de la difficulté de la dernière côte, ni du dernier virage. « Je passe bien mon virage à l'extérieur, et je savais qu'il restait encore 250m… Et puis ensuite, Sagan m'a touché le coude, et voilà ».
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Les Champs-Elysées sont désormais la seule chance pour les sprinteurs de pouvoir briller sur ce Tour. Forcément, Bryan Coquard y pense déjà : « On ne va pas désespérer, il me reste les Champs. Après, pas sûr qu'il reste grand-chose avant cette dernière étape », faisant ainsi référence à la semaine alpestre. Il faudra également faire attention aux coups de coude...
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