Beaucoup de bruit pour rien
Multiplication des contrôles
Le Tour de France 2011 navait pas encore débuté que déjà le spectre du dopage planait sur le peloton. Ca a commencé la semaine dernière par larrestation de Wim Vansevenant, chauffeur de la formation Omega Pharma-Lotto. Un paquet lui appartenant et contenant des produits dopants a été saisi à laéroport de Bruxelles. Dans lattente des résultats de lenquête, il a été privé de Tour de France par les responsables de son équipe. Comme si cela navait pas assez mis la pression sur lensemble des coureurs, une autre formation belge a défrayé la chronique le temps dune soirée. Vendredi en fin daprès-midi, le car de la Quick Step a été emmené à la gendarmerie de la Roche-sur-Yon en vue dune perquisition dans le cadre de la lutte antidopage.
Le directeur sportif Davide Bramati raconte : "Nous sommes rentrés à lhôtel vers 16h avec les coureurs, les policiers sont arrivés à 17h30. Ils ont demandé à faire un contrôle du bus. On a dit : «oui, il na y a pas de problème». Le chauffeur ainsi que le directeur sportif Wilfried Peeters ont suivi les policiers et sont restés à la Roche-sur-Yon jusquà 21h. Rien na été trouvé. Lhistoire sarrête là. Cétait un simple contrôle de routine". Malheureusement, la suspicion a fait son oeuvre et le discrédit est bien là. Daprès ce que les gendarmes ont pu confier au responsable de léquipe Quickstep, ce genre dopération devrait se répéter pendant les trois semaines de course. Preuve que, contrairement à ce que pense Davide Bramati, lhistoire ne fait peut-être que commencer.
Opération de communication ?
Il y a quelques mois, lUnion Cycliste Internationale (UCI) et lAgence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) sont parvenues à un accord, chose impensable lors de la présidence de Pierre Bordry à la tête de lAFLD. Depuis la nomination de Bruno Genevois, les relations entre les deux instances se sont pacifiées et une collaboration dans la lutte antidopage a été instaurée pour le Tour 2011. Concrètement, l'AFLD assurera les contrôles et l'UCI transmettra toutes les informations nécessaires à leur bon déroulement. Si cette entente peut évidemment être considérer comme une bonne chose en vue de redonner une image positive à ce sport largement mis à mal, on est en droit de se demander si "laffaire Quick Step" na pas surtout été une grosse opération de communication. Dautant que lannonce de la perquisition du car Quick Step aurait, selon un journaliste français, filtré avant même lintervention de la gendarmerie.
Ce qui est sûr, cest que le monde du cyclisme se scinde aujourdhui en deux catégories. Dun côté, certaines équipes se retrouvent pointées du doigt et des coureurs sont listés avec des indices de suspicion, renforçant ainsi aux yeux du grand public limage dun sport vérolé par le dopage. De lautre, le tribunal arbitral du sport (TAS) a "autorisé" la participation de lEspagnol Alberto Contador, contrôlé positif au clenbutérol en juillet dernier, en reportant lexamen de lappel conjoint de lUCI et de lAMA. Une différence de traitement qui a de quoi laisser songeur.
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