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Arnaud Démare : "Je ne m’enflamme pas"

Arrivé cette saison à la FDJ avec son titre de Champion du monde Espoirs en poche, Arnaud Démare fait partie des grands espoirs du cyclisme tricolore. A tout juste 20 ans, le natif de Beauvais vise au moins une victoire cette saison, et pourquoi pas sur le Tour du Qatar qui débute ce dimanche.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Arnaud Démare (PIERRE HECKLER / MAXPPP TEAMSHOOT)

Question: Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis le titre de Champion du monde Espoirs ?
- A. D.: J’ai été très sollicité cet hiver. Donc j’aime bien ralentir. Même si cela me fait plaisir que l’on mette de l’espoir sur moi, j’ai peur de décevoir. Je dois faire attention à beaucoup de choses, c’est pourquoi je freine un peu tout ça. Je préfère dire que je vais profiter, découvrir, même si je suis très ambitieux, je préfère freine mes ardeurs pour l’instant.

Que représente ce titre ?
- Je pense que pour moi, c’est un titre, c’est un tremplin pour l’avenir. Rien n’est acquis. Je dois rebondir sur ce titre, en profiter pour gagner des courses plus tard. Pour moi, cela ne me met pas de pression supplémentaire. La pression vient de l’extérieur, parce que personnellement je n’en ai pas.

De quelle manière abordez-vous cette saison ?
- J’aborde cette saison très motivé. Je suis là pour découvrir, emmagasiner de l’expérience. J’ai passé un bel hiver, j’en ai bien profité. J’ai repris l’entraînement depuis début décembre, les jambes commencent à arriver à maintenant deux semaines des compétitions. L’objectif est de découvrir cette année.

Comment ressentez-vous le fait que Marc Madiot vous donne plus de responsabilité ?
- Cela montre qu’il a confiance en nous. C’est important pour l’équipe. Chez les professionnels on demande du résultat. Le plaisir de courir est important pour moi, et il vient aussi par la victoire. Donc je pense que cela peut bien se passer.

Combien de temps vous donnez-vous pour signer un premier succès ?
- Ce n’est pas une question de temps. C’est sûr que j’aimerais bien en avoir deux ou trois cette année, mais si je n’en ai qu’une, une belle, ce serait aussi plaisant. D’ici la mi-saison, deux victoires ce serait déjà beau.

Quelle course vous attire le plus ?
- Toutes les courses me font rêver. Milan – San-Remo, Paris-Roubaix, les Classiques, une arrivée sur les Champs-Elysées, mais je suis encore jeune pour rêver de tout ça.

L’équipe est-elle constituée pour vous mettre dans les meilleures conditions ?
- Pour l’instant on en parle, il y a des gros rouleurs comme Dominique Rollin, David Boucher, Gabriel Rasch, pour aller vite dans le final. Donc il y a moyen de faire de belles choses, mais tout va vraiment se décanter le jour où les courses arriveront.

Vous appréhendez le Tour du Qatar, avec les gros sprinteurs dont Mark Cavendish ?
- Je n’appréhende pas trop. On verra, je m’attends à tout. Je m’attends vraiment à me faire mal. Je sais que ça va très très vite quand on regarde à la télé, quand on est sur le vélo c’est différent. Je m’attends à aller très très vite, pas forcément jouer la gagne, mais que ça aille très vite dès le Qatar.

Quels seront vos principaux adversaires ?
- Ceux que l’on voit actuellement, Andre Greipel, Mark Cavendish, tous les meilleurs sprinteurs. Il y a aussi des très bons Français, avec Adrien Petit qui va monter en flèche… Le sprint, c’est assez aléatoire, tout le monde a sa chance, même pour les jeunes.

Comment s’impose-t-on chez les professionnels ?
- Il faut lever les bras. S’imposer face aux meilleurs. Apprendre le modèle des arrivées car c’est différent des amateurs, où les équipiers s’écartent au fur et à mesure que la ligne s’approche. C’est un autre modèle à apprendre, il va falloir frotter c’est sûr. Mais lever son cul pour 200 mètres, c’est autre chose.

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