Après le séisme, quels sont les risques sanitaires ?
Extraire d'ultimes survivants des décombres. Soigner les blessés. Mettre à l'abri les rescapés et subvenir à leurs besoins.Telles étaient jusqu'à présent les urgences absolues pour les autorités haïtiennes et les secouristes étrangers.
Mais le spectre des épidémies inquiète désormais les médecins. parce que les hôpitaux, cliniques et dispensaires sont débordés, de nombreuses blessures non traitées s'infectent et les camps de fortune abritant des milliers de survivants pourraient favoriser l'apparition d'épidémies.
Les maladies transmises par l'eau souillée, comme les diarrhées, la dysenterie ou encore le choléra sont les plus à craindre. C'est pourquoi la question de l'eau potable est primordiale, selon les experts. "Il va falloir des solutions d'urgence (citernes, distribution par camions)
avant de reconstruire", estime le Dr Vasset, de Médecins sans
frontières.
Son collègue à MSF, le Dr Greg Elder, raconte lui que "des patients meurent de septicémie à cause de blessures vite infectées", patients qui doivent attendre parfois 10 à 12 jours pour pouvoir être pris en charge.
Mais il y a également le risque de la tuberculose, du paludisme ou encore de la rougeole, dans un pays où de nombreux enfants ne sont pas vaccinés.
_ Les enfants de moins de 5 ans constituent d'ailleurs la principale population à risque, avec les malades chroniques (cancer, diabète, sida...) qui pourraient avoir "perdu leurs médicaments et se retrouver sans soins", estime Tammam Aloudat de la Croix-Rouge.
Enfin, outre les épidémies, le "challenge" revient à Handicap International, spécialisé dans la prise en charge des blessés de catastrophe. Les chirurgiens sur place ont pratiqué plus de 400 amputations à Port-au-Prince depuis le séisme. Démarre maintenant le suivi post-opératoire, pour éviter les surinfections, et permettre aux amputés de retrouver un semblant de vie normale...
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