Amstrong sans force ?
Le septuple vainqueur de la Grande Boucle qui a terminé 16e de la première étape montagneuse, a vécu une journée difficile:"j'ai souffert, tout le monde a souffert. Il faisait incroyablement chaud et humide", a déclaré l'Américain après l'arrivée à l'AFP. "J'ai des douleurs à la selle qui me font très mal et m'obligent à me relever souvent (de la selle du vélo)". Quelques heures après, il a minimisé cette gêne auprès de l'agence Reuters. Beaucoup y voit un nouveau coup de bluff pour endormir la concurrence. "Je pense que tout le monde a souffert. Tout le monde vous dira que c'était plus dur que prévu, principalement à cause de la chaleur. Il n'y a pas eu de surprise, si ce n'est la chaleur. Il faisait tellement chaud, c'était incroyable", a-t-il ajouté. "Tout le monde a eu son compte avec ça. Si on prend du retard dans l'hydratation et la nutrition... peut-être que c'est ce qui s'est passé. Personne (parmi les favoris) ne s'est montré ou n'a essayé". Amstrong et les leaders dans le même panier ? Pas évident. Il faut tenir compte de l'âge de l'Américain (39 ans). De telles conditions de course peuvent l'épuiser plus vite que les autres coureurs.
Le comportement de son équipe est aussi très épié. Attendue sur le Tour comme l'une des forces du peloton, l'équipe Radioshack cache son jeu. Elle fut dépassée sur les pavés, incapable de protéger son leader. En montagne, le bilan est un peu plus positif pour l'instant. Dans le groupe de 35 favoris à l'arrivée de la 7e étape, il restait trois Radioshack avec Armstrong (Leipheimer, Horner et Brajkovic) alors qu'il ne restait plus qu'un seul Saxo Bank avec Schleck, Chris Anker Sörensen. En revanche, Andreas Klöden (50e à 4 minutes du vainqueur), malade, finissait dans un deuxième groupe. "Klödi a passé une mauvaise journée mais tous les autres étaient bien", a dit Armstrong. Au yeux de la concurrence, l'équipe américain a les clés de la course. Bob Stapleton, manager d'HTC-Columbia, considère qu'Armstrong et Evans "ont intérêt à prendre le maillot jaune dans les Alpes et à le défendre aussi longtemps que possible, car ils ne le garderont pas dans les Pyrénées". "Si les Radioshack mettent toutes leurs ressources au service de Lance, ils auront peut-être un podium, pas mieux."
La première étape de haute montagne dimanche entre Les Rousses et Morzine-Avoriaz est un nouveau tournant dans ce Tour passionnant. Elle "fera une sélection", a même prévenu l'Américain. "Ce ne sera pas comme aujourd'hui (samedi). La clé sera (le col de) la Ramaz, avant Morzine (l'ascension finale). C'est très difficile avec des portions à 9, 10%. Si on a des températures comme ça, il y en a qui vont rester collés à la route", a-t-il estimé. Mais cette étape est encore loin de l'arrivée. La prudence risque de guider la stratégies des équipes. "La course est tellement dure dans la dernière semaine que mon impression, mon sentiment me disent plutôt d'attendre", dit Armstrong. "Je serais tenté d'attendre et de regarder les autres, car d'autres attaqueront dimanche et mardi." Le coureur américain reste un stratège hors pair. Il s'attend à une course calme en espérant qu'elle le soit. En économie, c'est une anticipation auto-réalisatrice. En sport, c'est l'expérience. Chacun de ses faits, attitudes ou déclaration est décrypté. Il le sait et il en joue. Affaibli ou pas, Amstrong brouille les pistes. Pour mieux attaquer ? Réponse dans la première grosse étape de montagne. (Avec Reuters et AFP)
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