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100 coureurs pour le 100e Tour (3/10)

Le Tour de France 2013 sera le 100e de l'histoire, 110 après le premier. Pour célébrer cet évènement, nous avons dressé une liste de 100 coureurs qui ont laissé une trace sur la Grande Boucle. Dix nouveaux coureurs aujourd'hui, de Fabian Cancellara à Henri Cornet en passant par Alberto Contador.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8min
Mario Cipollini hilare à côté de Laurent Brochard et Erik Zabel (PATRICK KOVARIK / AFP)

Cancellara Fabian (Suisse)

Un Suisse roi du chrono, c'est aussi évident qu'un chien dans les roues de Sandy Casar. Pur-sang et puriste, Fabian Cancellara a étalé sa classe sur les routes du Tour de France. Spécialiste des étapes chronométrées, il s'est adjugé quatre prologues (2004, 2007, 2010 et 2012) et trois contre-la-montre (2008, 2009, 2010). Ses conquêtes de lancement de Tour ont souvent fait de lui l'homme de la première semaine. D'où ses 28 jours en jaune ce qui fait de lui le 11e coureur de l'histoire en nombre de jours avec le maillot jaune. Mais autour de lui, il n'y a que des vainqueurs de la Grande Boucle, René Vietto (12e, 26 jours en jaune) et Thomas Voeckler (19e, 20 jours).

 Cavendish Mark (Grande-Bretagne)

 Depuis qu'il a quitté son île de Man pour la promiscuité des pelotons, Mark Cavendish s'est fait sa place. Une très belle place à grand coup de bélier et de victoires. Explosif, le Britannique domine outrageusement les sprints depuis 2008 et a fait des Champs-Elysées sa chasse-gardée (4 succès de suite). A l'issue de son quinquennat, le Cav' a glané 23 victoires d'étape dont 3 en 2012 au sein d'une équipe Sky entièrement dévouée à …Bradley Wiggins. A 28 ans, Cavendish est déjà le 4e "performeur" du Tour derrière Merckx (34 étapes), Bernard Hinault (28) et André Leducq (25). Limité en montagne et dans les bosses, le sprinteur n'est toutefois pas assez complet pour s'approprier le maillot vert. Il n'en a ramené qu'un seul à Paris.

Cerami Pino (Belgique)

Il ne fait pas partie des grands noms du Tour de France. Plus à l'aise sur les classiques, l'italo-belge Giuseppe Cerami a attendu sa dernière grande boucle pour accrocher sa première étape. Un bel exploit quand on se penche sur l'âge de ce coureur. Ce succès dans la 9e étape du Tour 1963, il l'obtient à 41 ans et trois mois. Pino Cerami est ainsi le plus vieux vainqueur d'étape de l'histoire.

Chavanel Sylvain (France)

Pas typé coureur de grand tour, Sylvain Chavanel se distingue dans la catégorie des baroudeurs. Chien fou en début de carrière avec beaucoup des échappées infructueuses, le Poitevin se montre plus efficace à l'approche de la trentaine. Vainqueur de sa première étape en 2008 (il bat Jérémy Roy au sprint), l'aîné des Chavanel s'avère un excellent puncheur. Par deux fois il endosse le maillot jaune sur le Tour 2010, sa meilleure cuvée à ce jour, mais ne le garde qu'une journée. Son premier coup d'éclat a lieu lors d'une 2e étape dantesque sous la pluie. Dans son jardin des Ardennes, "Chava" fait un numéro mais il passe presque inaperçu à cause des chutes de quelques leaders (Andy Schleck, Armstrong, Contador). Deux fois élu supercombatif, il lui manque un maillot distinctif à Paris pour changer de catégorie.

Chiappucci Claudio (Italie)

Sa carrière ne tient pas seulement à ce bon coup du 1er juillet 1990 mais Claudio Chiappucci lui doit beaucoup. Quand il prend dix minutes d'avance dans cette demi-étape avec Bauer, Maassen et Pensec, le Lombard n'a plus qu'à attendre son heure pour prendre le maillot jaune. Excellent grimpeur, il prend la tête du Tour à Villars de Lans et ne cède son bien que dans le dernier contre-la-montre au profit de Greg LeMond. Vainqueur d'étape l'année suivante, il confirme sa prédisposition pour le maillot à pois. Cantonné à tort à l'effort en pente, Chiappucci se révèle un coureur bien plus complet comme en témoigne son 3e podium en trois ans à Paris (2e en 1990, 3e en 1991 et 2e en 1992).

Christophe Eugène ​(France)

Le "Vieux Gaulois" est une des légendes du Tour. Il l'a forgé dans la descente du Tourmalet. Renversé par une voiture, il casse sa fourche. En 1913, le règlement interdit toute assistance extérieure. Christophe effectue 15 km à pied jusqu'à Sainte-Marie de Campan pour réparer lui-même sa fourche dans une forge. Quatre heures se sont envolés et la victoire finale aussi. Car depuis sa deuxième place et ses trois étapes victorieuses sur le Tour précédent, l'ancien serrurier faisait figure de favori. Le pire est que l'histoire va se répéter en 1919 et 1922. L'histoire de la Grande Boucle a fourchée…

Cipollini M​ario (Italie)

Le cyclisme était un sport de besogneux, de gueules cassées, Mario Cipollini en a fait un défilé de mode. A l'image d'un Valentino Rossi sur deux roues motorisées, l'Italien est un démonstratif avec ses lunettes à la mode sur le nez et ses cuissards adaptés aux maillots distinctifs. Sprinteur de grande classe, "Cipo" a régné sur des demi-Tours de 1993 à 1999. Malgré ses succès, l'Italien n'a jamais vu les Champs-Elysées. Contrat et quota remplis, il pliait bagage. Il n'a pas été plus loin que la 11e étape (1993). On retient qu'il a apporté de la couleur et de la gaité sur le Tour. Il a aussi été le dernier étage de la fusée Saeco. Pour la première fois, une équipe entière était dévouée à son sprinteur. A l'heure du bilan, Super Mario, c'est 12 victoires d'étapes sur le Tour donc quatre consécutivement en 1999 !

Contador Alb​erto (Espagne)

Dans la lignée des purs grimpeurs ibériques, Alberto Contador figure en bonne place. Vainqueurs des trois grands Tours, "El Pistolero" s'est révélé sur le Tour de France 2007. Equipier de Levi Leipheimer, il parvient à se hisser au sommet en s'imposant notamment eu Plateau de Beille. Rasmussen exclu par son équipe au soir de la 17e étape, Contador récupère le maillot jaune et le conserve jusqu'à Paris malgré la menace d'Evans et de Leipheimer. Recruté par Astana, l'Espagnol ne peut défendre son titre car son équipe n'est pas sélectionnée par ASO à cause des dopages de Vinokourov et Kashechkin. Contador revient en 2009 …et gagne avec Armstrong comme rival chez Astana. Son hégémonie se poursuit l'année suivante mais il est déclassé, deux ans plus tard, à cause d'un contrôle positif au clenbutérol. Déchu de plusieurs titres et méprisé par le public, Contador tombe de son piedestal.

Vidéo: Contador déclassé du Tour en 2010

Voir la video

 

Coppi Faus​to (Italie)

La seconde guerre mondiale terminée, la reconstruction est de mise. Dans le vélo, un Italien se bâtit un palmarès exceptionnel. A l'époque des équipes de nations, Fausto Coppi prend la relève de Bartali, non sans heurt, Dans la foulée de son succès sur le Giro, l'Italien remporte le Tour 1949 à sa première participation. Il reproduit ce fabuleux doublé en 1952. Cette année-là, il écrase le Tour comme personne. Premier vainqueur à l'Alpe d'Huez, il écœure ses rivaux en montagne et s'impose avec plus de 28 minutes d'avance sur Stan Ockers. Face à une telle domination (5 étapes), les organisateurs augmentent les primes des 2e et 3e pour redonner du suspense à la course. D'autres objectifs, il ne reviendra plus. Deux succès en trois participations à la Grande Boucle, beau ratio !

Cornet Henri (France)

Le Tour de France est très jeune en 1904. Un an après sa création, il consacre un autre jeunot, Henri Cornet. Couronné à 19 ans, 11 mois et 20 jours, il reste à ce jour le plus jeune vainqueur de la Grande Boucle. A l'arrivée à Paris, le Nordiste était pourtant 5e du classement général. Il bénéficie du déclassement des quatre premiers le 2 décembre 1904 pour être sacré. Les fautifs (Maurice Garin, Lucien Pothier, César Garin et Hyppolyte Aucouturier) avaient triché ou avaient été aidés par des supporters malintentionnés.

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