Cet article date de plus d'onze ans.

Côté technique: le revers lifté de Wawrinka

Durant toute la quinzaine de Roland-Garros, Patrice Dominguez, consultant France Télévisions et ancien N.1 français, décortique les différentes forces des meilleurs mondiaux et leurs secrets techniques. Aujourd'hui, le revers lifté du Suisse Stanislas Wawrinka.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

"Il fait partie de ces joueurs qui ont appris le revers à une main. Les deux meilleurs joueurs suisses ont ce revers à une main, ce qui est un peu l'école traditionnelle de la terre-battue. Stanislas Wawrinka a développé un revers qui est pratiquement un coup droit. Il effectue une très bonne préparation, avec des épaules qui tournent, et qui déclenchent un véritable coup de fouet. Cela part du buste, à partir d'un très bon ancrage du jeu de jambes. Il a une puissance libérée quelque soit la direction. C'est peut-être lui qui, en long de ligne, est capable de produire une accélération extraordinaire. En force pure, c'est un joueur qui a une main, et c'est probablement le joueur le plus puissant du circuit dans ce domaine actuellement.

Il a une compacité qui lui permet de développer une telle puissance, et qui fait de son revers un coup droit pour beaucoup d'autres joueurs. Il n'a pas la même aisance ou le même style qu'un Gasquet, un Federer, un Dimitrov ou un Youzhny. Mais il obtient ses résultats parce qu'il a énormément progressé en coup droit. Il a effectué un rééquilibrage dans son jeu entre revers et coup droit. Mais la définition de Wawrinka, c'est la force. C'est aussi pour cela que, n'ayant pas un grand relâchement, dans les moments de grande tension, jusqu'à maintenant, il est passé à côté. Il est trop systématiquement dans la recherche du rapport poids-vitesse qui est la puissance, mais surtout dans la force plutôt que dans le timing.

Sa taille, sa seule limite

Comme il a beaucoup de force, il est capable de tirer la raquette derrière et de jouer soit avec une ouverture des deux bras qui lui donne de la vitesse et de l'amplitude pour croiser, soit d'avoir un plan de frappe plus avancé pour jouer le long de la ligne, ce que seuls des joueurs très forts et puissants peuvent faire. Il perd un peu cette capacité lorsque la balle est au-dessus de l'épaule, car il ne fait pas partie des géants du circuit (1.83m). C'est sa limite.

Comme il est très costaud, il a appris le revers à une main. C'est souvent la conséquence du constat que le joueur aura la puissance pour le faire. C'est aussi la responsabilité des entraîneurs de détecter cela. Ainsi, Percy Rosberg a transformé le revers à deux mains de Stefan Edberg pour le mettre à une main. Pete Sampras était dans le même cas, mais comme ils étaient portés vers l'attaque, leurs entraîneurs les ont orientés vers le revers à une main fort judicieusement."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.