Copa Libertadores : Les Cariocas fêtent leurs héros
Cela faisait trente-huit longues années qu'ils attendaient ce moment. Depuis le gain de leur première Copa Libertadores en 1981, époque de la génération dorée de Zico et Carlos Mozer, Flamengo a toujours couru après ce trophée qui lui tient tant à coeur, sans jamais parvenir à le brandir une nouvelle fois. Et les supporteurs, eux, ont attendu leur heure, patiemment. Ce dimanche, les rues de Rio ont enfin explosé, rouges de monde. Et la fête s'est terminée au bout de la nuit.
Dans le centre-ville de Rio de Janeiro, après trois heures de défilé, le camion muni d'une grande estrade qui amenait les joueurs n'avait toujours pas parcouru la moitié des 2,5 kilomètres du parcours prévu sur une des principales artères de la "ville merveilleuse". Les agents du cordon de sécurité avaient toutes les peines du monde à progresser, mètre par mètre, parmi cette marée rouge et noire compacte qui hurlait son bonheur.
En tête de cortège, le grand héros du titre, Gabriel Barbosa, haranguait la foule, torse nu, brandissant le prestigieux trophée de la Copa Libertadores. L'attaquant de 23 ans a marqué deux buts dans les dernières minutes pour assurer la victoire 2-1 de Flamengo, renversant la situation alors que son équipe était totalement muselée par le tenant du titre River Plate, qui menait au score depuis le premier quart d'heure. Un scénario incroyable, donc, qui décuple la folie populaire de ce genre d’événements.
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"Sauvés par Jesus"
La fête a duré toute la nuit, malgré la pluie battante, et s'est entendue sur tout le territoire brésilien : le club compte plus de 40 millions de fans dans tout le pays, alors que Rio de Janeiro compte à peine plus de 6 millions d'habitants. Et les supporteurs pourraient ne pas être au bout de leurs surprises et célébrer un autre titre... dès ce dimanche. Oui, Flamengo a la possibilité d'être sacré champion du Brésil sans même avoir le besoin de jouer, en fin d'après-midi, en cas de faux-pas de son dauphin Palmeiras.
"J'ai toujours su que nous serions champions, je n'étais pas né quand on a gagné le premier titre en 1981 et j'espère qu'on en gagnera plein d'autres", a déclaré à l'AFP Rodrigo Pecly, 29 ans, débordant d'enthousiasme dans le centre-ville de Rio. Beaucoup de supporteurs portaient des pancartes à l'effigie de l'entraîneur portugais Jorge Jesus, considéré comme le sauveur d'une équipe encore en plein doute quand il l'a reprise il y a six mois. Le technicien a enfin rompu sa malédiction dans les compétitions continentales, lui qui avait échoué deux fois de suite en finale de Ligue Europa avec le Benfica Lisbonne, en 2013 et 2014. "Ce n'est pas juste une victoire pour moi et mes joueurs, mais pour tout le football brésilien", a affirmé Jorge Jesus à l'issue d'un résultat dont lui-même avait du mal à croire.
Gabigol félicité par Neymar
Mais le héros absolu, c'est sans aucun doute Gabigol, talent précoce formé à Santos qui s'est offert un retour triomphal au pays après un passage désastreux en Europe, à l'Inter Milan, auquel il appartient encore (en prêt à Flamengo jusqu'à la fin de l'année). À l'issue de la finale, il a été félicité par Neymar, qui n'a jamais caché son envie de jouer à Flamengo en fin de carrière. "Aujourd'hui, on a eu deux buts de Gabigol !", a célébré la star du PSG sur son compte Instagram. L'avant-centre de Flamengo avait fait ses débuts professionnels avec Santos en mai 2013, lors des adieux de Neymar avec son club formateur. Les deux attaquants ont ensuite remporté ensemble la médaille d'or olympique à domicile aux JO de Rio 2016.
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Ils sont aussi liés de façon encore plus intime : la petite amie de Gabigol n'est autre que Rafaella Santos, la soeur cadette de Neymar. Meilleur buteur de la Copa Libertadores (9 buts), Gabriel Barbosa est aussi largement le plus prolifique du championnat brésilien (22 buts en 33 matches). Avec 81 points, soit 13 d'avance sur Palmeiras, l'équipe carioca a l'opportunité d'être sacrée dimanche si son poursuivant ne l'emporte pas contre Gremio, à Sao Paulo.
Mais Flamengo a les dents longues et lorgne déjà vers un autre trophée : celui de champion du monde des clubs, en décembre. Le club carioca pourrait retrouver en finale Liverpool, qu'il avait justement battu lors de la Coupe Intercontinentale de 1981. Et prendre sa revanche ?
Avec AFP.
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