Comment l'Espagne en est venue à dominer le monde
La Roja tombera de haut un jour ou l'autre, et peut-être plus rapidement que prévu. Mais la trace qu'elle laissera dans la glorieuse histoire du foot n'a pas fini de s'estomper. A dire vrai, elle est indélébile. En voici les raisons en quatre points.
L'influence du Barça
L'ossature de la sélection espagnole provient du FC Barcelone: Piqué, Busquets, Xavi, Iniesta, Villa et Fabregas ont pris une part prépondérante dans les succès de la Roja ces dernières années. Brillants avec le Barça, ces joueurs de ballon le sont aussi sous le maillot rouge. A ceux-là, il convient d'ajouter Valdès et Pedro (titulaires ce soir contre les Bleus), et Jordi Alba, blessé en ce moment mais indiscutable lorsqu'il est en forme. Cela fait tout de même neuf Blaugrana dans l'effectif –en temps normal- contre "seulement" cinq éléments du Real quand Iker Casillas est présent.
Une génération dorée
Pour dominer la planète foot, l'Espagne a bénéficié de l'avènement d'une génération dorée comme il y en a peu dans l'histoire (Brésil 1958-62, RFA 1972-76, France 1998-2000). Casillas est l'un des meilleurs gardiens de but du monde, Sergio Ramos et Gérard Piqué comptent parmi les grands défenseurs européens, Xavi et Iniesta postulent depuis quelques années au Ballon d'Or avec Messi et Ronaldo, et Fernando Torres (31 buts en sélection en 101 sélections) puis David Villa (53 buts en 87 sélections) –qui se sont relayés au poste d'avant-centre – figurent parmi les meilleures gâchettes du continent. Sans compter les expatriés: Silva (Manchester City), Cazorla (Arsenal), Mata et Azpilicueta (Chelsea)…
Une vraie équipe
Sans parler de sentiment national, sujet très sensible vu les particularismes régionaux d'un pays qui a beaucoup souffert de la guerre civile (1936-39) et de ses conséquences, la sélection espagnole dégage un état d'esprit qui n'a rien à voir avec l'atmosphère qui régnait à certaines époques pas si lointaines (notamment lors des années Raul à la fin des années 90). L'ambiance est au beau fixe entre les Andalous, les Basques, les Madrilènes et les Catalans. Tous les joueurs ont bien compris leur intérêt et les supporters suivent, heureux de célébrer des victoires après tant de désillusions.
Vicente Del Bosque, qui va diriger la Roja pour la 70e fois au Stade de France, a parfaitement su gérer les égos. Successeur de Luis Aragones après l'Euro 2008, le coach ibère n'a pas cherché à changer ce qui fonctionnait bien. Il a simplement su faire évoluer l'équipe tout en apportant sa petite touche perso comme le fait de jouer sans véritable attaquant de pointe à l'Euro 2012.
Un soupçon de réussite
Les grandes équipes sont souvent accompagnées par la chance, ou au moins par une certaine dose de réussite. Les Espagnols se sont sortis de quelques situations périlleuses: la séance de tirs au but en quarts de finale de l'Euro 2008 contre l'Italie, la défaite d'entrée contre la Suisse au Mondial 2010 et le penalty arrêté par Casillas contre le Paraguay en quarts alors que le score était encore vierge, la balle de match manquée par Robben lors de la finale de la Coupe du monde, ou encore la demi-finale de l'Euro 2012 conclue victorieusement aux tirs au but face au Portugal. Retenir uniquement la démonstration contre l'Italie (4-0) ne reflèterait pas la réalité du parcours d'une formation qui a su déjouer tous les pièges depuis cinq ans.
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