Coin et Paquet, les larmes de la frustration
C'est le sentiment d'être passé de peu à côté de l'exploit. Julie Coin a beau avoir 28 ans, Chloé Paquet a beau avoir 20 ans, elles n'ont pas pu empêcher les larmes de couler. La frustration, la fatigue physique et mentale au terme d'un gros combat, et l'espoir de rallier le tableau final qui vient de s'envoler, tout s'explique. Car les deux joueuses ont eu les moyens d'atteindre le dernier tour des qualifications de Roland-Garros.
Au lendemain de sa victoire probante sur Aravane Rezaï, Julie Coin enchaînait avec l'Autrichienne Tamira Paszek. Les deux adversaires ne sont séparées que par neuf places au classement WTA (195e pour Paszek, 204e pour Coin), et l'affrontement promettait d'être équilibré. La Française a cru prendre le bon chemin, avec un break d'avance et le service à suivre à (5-4) dans le premier set. Elle était même à 30A, mais elle a alors commis deux fautes pour laisser sa rivale se relancer. Puis, elle a perdu la manche au jeu décisif. Malgré une combativité de tous les instants, elle n'a pas pu renverser la vapeur. "Je rate deux balles de set", regrettait-elle à la sortie du terrain. "Je n'ai pas eu le courage de faire service-volée." Elle n'a pas eu cette audace aussi parce que les conditions n'étaient pas idéales pour son jeu, plus adapté au dur: "La terre est super lourde. Normalement, avec mon service, je fais pas mal de points. Là, pour faire un ace, il fallait viser la ligne. J'avais l'impression d'avoir à dégarer une énergie de dingue pour marquer des points. Dans ce match, il y avait vraiment trop de frappes de balles". A 28 ans, elle a avoué qu'elle ne savait pas encore si ce serait son dernier Roland-Garros.
Un ace sur seconde balle pour effacer une balle de match
A l'opposé, Chloé Paquet en est à son premier. Il est certain qu'elle en vivra d'autres. A seulement 20 ans, après avoir disposé de sa compatriote Lou Brouleau hier, la 386e mondiale défiait la 162e, Paula Kania. Après un premier set dominé par la Polonaise (6-2), elle se trouvait menée (4-2). Elle paraissait sur la voie d'une élimination rapide, d'autant qu'elle se trouvait avec une balle de double break contre elle. Mais sur sa seconde balle, elle tentait et réussissait un ace ! Certains pourraient mettre ça sur le compte de l'insouciance, mais la suite donnait plutôt l'impression qu'il s'agit-là d'une preuve de son énorme force de caractère. Au lieu d'être menée (5-2), elle revenait à (4-3), et se permettait d'arrêter un échange pour montrer la trace d'une balle hors des limites de peu, ce qui lui offrait une balle de break, qu'elle concrétisait aussitôt d'une splendide volée de revers, ponctuée d'un "come on" plein de rage.
Elle poursuivait ainsi sur sa lancée, derrière son très bon service et son gros coup droit, pour aller chercher "comme une grande" un quatrième jeu consécutif, sur une attaque de coup droit, synonyme de deuxième manche (6-4). Après 1h32, tout était relancé. Mais la troisième manche était une succession de breaks et de débreaks. Plus expérimentée, de deux ans son aînée, la Polonaise faisait la course en tête. Paquet ne lâchait rien, revenait à (5-4) sur un ace, et se trouvait même à (0-30) sur le service adverse. Malheureusement, sur les deux points suivants, ses coups droits d'attaque le long de la ligne finissaient, pour quelques centimètres, dans le couloir. Voilà à quoi s'est jouée sa défaite, puisque deux points après, Kania s'imposait en 2h20, en ayant eu une belle frayeur. Mais Chloé Paquet a pris date.
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