Clubs de sport fermés, EPS et compétitions professionnelles maintenues... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du gouvernement
Rien de nouveau, ou presque. Selon les mots du Premier ministre Jean Castex : "Il sera possible de sortir une heure maximum pour pratiquer une activité physique, prendre l’air ou promener ses animaux domestiques." Comme lors du premier confinement, l’activité physique sera limitée dans un "rayon d'un kilomètre autour du domicile". Toute pratique sportive ne sera toutefois pas permise, affirme l'ancien Conseiller départemental des Pyrénées-Orientales : "Seules les pratiques individuelles et de plein air, comme le jogging, seront autorisées dans ce cadre précis."
Une pratique individuelle condamnant les clubs de sport
Puisque l’activité doit être pratiquée par une seule personne, le Premier ministre a annoncé que "les sports collectifs de plein air, comme le football, le basket et le rugby seront interdits."
Autre conséquence, "les établissements qui proposent activités extrascolaires, artistiques ou sportives, comme les clubs de sport, seront fermés." Contacté par France tv sport, un membre du ministère chargé des Sports précise que, "pour l’instant", les clubs de sport vont également cesser leur activité auprès des mineurs. Mais "l’idée, c’est que le scolaire et le périscolaire continuent, poursuit-on. On travaille pour mettre en connexion les accueils collectifs de mineurs avec les associations et les éducateurs sportifs pour qu’elles viennent en soutien afin de prendre en charge les enfants." Et une fois de plus, les personnes n’ayant pas atteint la majorité ne dérogeront pas à la règle : leur pratique devra rester individuelle.
Une pratique en plein air condamnant les salles de sport
Au-delà d'être limitée à une personne, l’activité peut seulement avoir lieu en plein air. "Les salles de sport et les gymnases seront fermés", a donc précisé Jean Castex. En revanche, et c’est une nouveauté par rapport au premier épisode d'isolement (17 mars-11 mai) : "Les parcs, les jardins, les plages, etc. seront ouverts."
Quant à l’école, comme le travail, elle fait partie des deux points sur lesquels le confinement sera adapté selon le Premier ministre. Se posait alors la question de l’Éducation physique et sportive (EPS) au sein des établissements scolaires, la pratique collective du sport étant proscrite par le gouvernement dans le secteur extrascolaire.
L’EPS va continuer dans des modalités à préciser
Contacté, le ministère chargé des Sports a affirmé : "L’EPS va continuer." Les modalités de son exercice restent cependant à déterminer : "Nous n’avons pas les détails, nous allons attendre la rédaction du décret et les instructions qui vont suivre." Pour l'heure, d'après l'article 42 du chapitre 4 "Sports" du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, les établissements sportifs couverts ainsi que les établissements sportifs de plein air peuvent continuer à accueillir du public pour "les groupes scolaires et périscolaires et les activités sportives participant à la formation universitaire". Les modalités concrètes de cette décision sont attendues d'ici vendredi soir.
Dans le contexte de crise sanitaire, où l'objectif du gouvernement est de "protéger la santé de tous les concitoyens en cassant la spirale épidémique", des pratiques adaptées permettant la distanciation seront privilégiées. Les sports de contact comme le judo ou la boxe, entre autres, ne seront donc pas favorisés.
Des compétitions pour les sportifs de haut niveau
Le Premier ministre a également affirmé qu’"il sera possible pour les professionnels de la culture et du sport de continuer le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, entraînements, enregistrements et tournages."
Mais qu’en est-il des compétitions ? Joint dans la soirée, le ministère chargé des Sports a assuré qu’"elles sont maintenues". Une réponse en adéquation avec les propos de Roxana Maracineanu, la ministre déléguée, qui s'était exprimée en ce sens à l'Assemblée nationale dans la journée : "Les semaines qui arrivent seront rudes économiquement mais aussi humainement. C'est pourquoi je vous confirme que la continuité du sport qui se pratique comme un métier est aujourd'hui assurée", avait-elle indiqué lors de l'examen du budget des Sports au Palais-Bourbon. "Les sportifs de haut niveau et les sportifs professionnels pourront continuer à s'entraîner et à faire des compétitions puisque les déplacements pour raisons professionnelles sont autorisés".
Le ministère a ensuite précisé quels athlètes seraient concernés : "Tous ceux pour qui le sport est un métier (qui disposent d’un contrat de travail) ou l’activité principale vont pouvoir continuer leur activité à l’entraînement et en compétition. La ministre s’est mobilisée très fortement pour ça".
Une aide pour les petites entreprises du secteur sportif
Au cours de la conférence de presse de ce jeudi, le Premier ministre a également évoqué le volet financier, constatant que "les acteurs de l’économie du sport ont été très touchés par les dispositions et bénéficieront d’un accompagnement spécifique."
C'est pourquoi Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, a annoncé que les petites entreprises du secteur sportif de moins de 50 salariés, "fermées administrativement" ou ayant subi une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50%, pourront bénéficier d'une "indemnisation jusqu'à 10 000 €" et d'une "exonération totale de leurs cotisations sociales".
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