Cielo dans l'oeil du cyclone
Le Brésil se serait bien passé de ce scandale. A trois semaines des Championnats du monde de Shanghai, la Fédération de natation vient de cumuler quatre contrôles positifs. Si Nicolas de Santos, Henrique Barbosa et Vinicius Waked n'avaient pas fait trop de remous, il n'en est pas de même pour le cas de Cesar Cielo. Champion olympique du 50m, double champion du monde en titre du 50 et du 100m, le nageur est la figure de proue de la natation mondiale, en plus d'être celle de son pays.
La Confédération brésilienne des sports aquatiques (CBDA) avait annoncé que des traces de furosémide avaient été retrouvées dans les urines de quatre nageurs lors des championnats nationaux, en mai dernier. Comme tout diurétique, le furosémide, utilisé notamment dans le traitement de l'hypertension, figure sur la liste des produits interdits en tout temps par le code mondial antidopage, pour leurs effets masquants qui permettent de cacher la prise d'autres produits tels que des anabolisants. En n'infligeant qu'un avertissement au sprinteur, la Fédération brésilienne se plaçait dans la ligne de mire de la Fédération internationale. Car cette dernière a toujours le loisir de faire appel d'une décision nationale si elle estime que les sanctions ne sont pas à la hauteur. Et c'est le cas. Et c'est auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) que la FINA se tourne, pour avoir une peine plus sévère. Mais cet appel n'étant pas suspensif, Cielo peut tout à fait continuer à nager, peut-être même lors des prochains Mondiaux de Shanghaï. Sauf si le TAS statue avant, ce qui serait étonnant même si la FINA indique vouloir faire tout son possible pour qu'il prenne une décision dans les plus brefs délais. Cela éviterait ainsi que la natation se retrouve dans la même situation que le Tour de France, avec un candidat plus que sérieux à la victoire mais une possibilité que tous ses résultats soient annulés si le TAS le juge coupable.
César Cielo et les trois autres nageurs "ont fourni des explications détaillées sur la présence du produit dans leur organisme: ils ont pris un complément alimentaire depuis deux ans. Mais pour une raison inconnue, la dernière prise a été contaminée par du furosémide", a précisé une porte-parole de la CBDA à l'AFP. Selon elle, " ils ont renoncé à demander une contre-expertise". Dans un communiqué, César Cielo a fait valoir que la contamination du complément alimentaire était "un cas isolé". "Je n'ai jamais été négligent. Je n'utilise pas ce type de médicament ou complément alimentaire sans m'être assuré auparavant de la sécurité quant à son utilisation. J'ai toujours consulté un médecin avant de prendre ces compléments alimentaires", a insisté le nageur, qui après plusieurs années à Auburn sous les ordres de Brett Hawk, a choisi de retourner s'entraîner au Brésil depuis septembre. Un médecin brésilien Eduardo de Rose, passant pour l'une des références au Brésil de l'antidopage, a apporté son soutien à Cielo , en racontant que "la plupart des documents établis par la pharmacie où a été fabriqué ce complément à base de caféine, ont mis en évidence la responsabilité de la contamination".
Encore une fois, le TAS va avoir dans ses mains une partie du résultat d'une compétition sportive. Aura-t-il le temps de livrer son verdict avant, pour avoir une épreuve sans soupçon ?
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