Championnats de France - Camille Poulain-Ferarios :"Le ski nautique ? Il y en a pour tous les goûts"
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En 2016, vous devenez triple vice-championne du monde de ski nautique (Slalom, Figures et Combiné) au Japon. Du coup, avez-vous vraiment une spécialité ?
C'est une question que l’on me pose souvent. Je n'arrive pas à choisir. C'est pour ça que je pratique encore les trois disciplines. Entre le slalom, les figures et le saut, c'est très différent. Je m'amuse dans chacune d’entre elles, je ne suis pas sûre d’être meilleure dans l’une que l’autre. Quand j’ai commencé le ski nautique, j’ai voulu tout tester. Au slalom, il y a la vitesse, aux figures, c’est toujours sympa d’essayer de nouvelles choses, et en saut, nous ressentons l’adrénaline de voler. C’est vraiment des sensations très différentes qu’on ne trouve pas dans les trois.
"Je voyais mes parents pratiquer le ski nautique, en loisirs, au Club-Med (rires)."
Comment en êtes-vous venue au ski nautique ? Décrivez-nous votre parcours.
Quand j’étais petite, j’étais une accro du sport. Je voyais mes parents pratiquer le ski nautique, en loisirs, au Club-Med (rires). J’étais trop jeune, ils ne voulaient pas me laisser en faire. J’étais triste. Un été, j’ai fait un petit caprice à mes parents en leur disant que j’avais vraiment envie d’essayer. Ils m’ont emmené dans le Sud de la France pour essayer pendant les vacances. Du coup, j’ai adoré.
Et comme eux aussi en font en loisirs, c’est une passion que l’on a partagé tous les trois. On a essayé de trouver un club plus près de chez moi, comme je suis originaire de la région parisienne. C'est un sport que j'ai pratiqué en loisir, l’été, de mes 5 à 9 ans. Et à 9 ans, on a trouvé un club près de chez moi. J’ai commencé à y aller tous les week-ends, à réaliser mes premières compet’ et c’était parti.
Vous-êtes vous inspirée de modèles durant votre jeunesse ?
Quand j’allais en faire dans le Sud en loisirs, l’équipe de France venait souvent. J’étais haute comme trois pommes, je les voyais s'entraîner ensemble. Ils étaient super forts. Ça me donnait envie d’être à leur place un jour. Dès le début, ça a été une source de motivation.
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"Pourquoi pas en 2024 ?"
Vous avez remporté une splendide médaille d’or aux Jeux méditerranéens, en juin dernier à Tarragone (Espagne). Est-ce votre plus beau titre ?
C’est un titre particulier, parce que les conditions étaient très difficiles. Nous étions dans un port, avec de l’eau salée, ça bougeait énormément. Nous sommes plutôt habitués à skier sur un lac. En général, les conditions sont assez bonnes. C’était assez étonnant, mais j’ai été ravi de réussir à skier dans ces conditions et bien sûr heureuse d'obtenir la médaille d’or. C’était un beau titre, parce que c’était une très belle compétition. Nous sommes rarement au milieu d’autres sports, puisque nous ne sommes pas aux Jeux Olympiques. Nous nous rapprochons un peu de l’atmosphère des JO sur une compétition comme celle-ci.
Mon plus beau titre ? La première fois que je suis devenue championne d’Europe en cadette. J’avais 14 ans. Après, j’en ai eu d’autres mais le premier podium international, ça marque. Un bon souvenir… J’étais un peu favorite, j’étais la dernière à partir, et j’ai réussi à faire ce que j’étais censée faire.
Le ski nautique peut-il devenir une discipline olympique dans un avenir proche ?
Nous, on y croit. Ça fait des années que nous nous battons pour devenir un sport olympique. C’est un sport intéressant, beau à voir. Pourquoi pas en 2024 ?
"Ce choix d’études ne m’a pas facilité la vie pour le ski nautique."
Vous êtes étudiante en chirurgie dentaire, en parallèle de votre vie de sportive de haut-niveau. Comment parvenez-vous à le gérer ?
J’entre en dernière année. C’est un peu compliqué. Je n’ai pas la chance de partir m’entraîner aux États-Unis l’hiver comme beaucoup le font. C’est un handicap. Je fais beaucoup de préparation physique l’hiver avec mon entraîneur pour me maintenir en forme. Mon calendrier universitaire me prend beaucoup de temps. Mes journées à l’hôpital et à la fac sont chargées.
Dès que mes exams sont terminés, je me libère des jours et je vais skier. À partir d’avril-mai, je pars au lac m’entraîner le plus possible. J’essaye d’optimiser au mieux le temps que j’ai de disponible. Ça demande une grosse organisation, il y a des concessions à faire. Grâce à mon statut de sportive de haut-niveau, la fac m’autorise à prendre part à de grandes compétitions, comme les Jeux méditerranéens. Ils sont assez à l’écoute. Ce choix d’études ne m’a pas facilité la vie pour le ski nautique. J’essaye de concilier les deux. Pour l’instant, ça marche. Il ne me reste plus qu’un an...
À quel point la Fédération Française de Ski nautique et de Wakeboard vous soutient, notamment sur le plan financier ?
Financièrement, c’est compliqué. La fédération nous aide chaque année. L’île de France et mon département, le 77, également. La mairie de Vitry-sur-Seine aussi. Ces petites aides ajoutées finissent par devenir un vrai plus dans notre saison. Il faut être doué pour trouver des sponsors. Certaines marques de ski nous permettent de ne pas payer notre matériel.
En quelques mots, comment convaincre un néophyte de regarder les championnats de France ce week-end du 21 et 22 juillet ?
C’est un sport très complet. Comme je l’ai déjà dit, il y a trois disciplines : le slalom, les figures et le saut. Il y en a pour tous les goûts. Le slalom, ça va vite, ça donne de belles images, c’est impressionnant. Les figures se pratiquent en deux parcours de 20 secondes. Il y a beaucoup de sauts périlleux. C’est plaisant à voir. Le saut, c’est spectaculaire, nous arrivons sur un tremplin à 100 km/h. Il faut que l’on aille le plus loin possible, donc on nous voit voler.
Et enfin, quel est votre objectif pour ces Championnats de France ?
Je suis une spécialiste du combiné (cumul des trois épreuves, slalom, saut, figures ; ndlr). Le remporter est mon objectif chaque année. Je vais faire de mieux dans les autres disciplines. S’il y a une qualification à la clé pour les championnats d’Europe, c’est toujours un plus.
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