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Ces Mondiaux qui restent dans la mémoire

Depuis la première édition en 1927, la course en ligne des Mondiaux n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Certains ont déchanté quand on les attendait, d'autres ont triomphé –de façon inattendue ou pas. L'occasion de revivre de belles histoires comme seul le vélo peut en raconter. Retour sur quelques-unes de ces anecdotes croustillantes, surprenantes et parfois tristes.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

En 1970, Jean-Pierre Monséré devient champion du monde à la surprise générale. Il dispose du favori Felice Gimondi alors que le public attend plutôt Eddy Merckx. Il devient alors le plus jeune champion du monde sur route à l'âge de 22 ans. Le destin de ce beau gosse fantasque se brisera le 15 mars 1971 contre la voiture d'un automobiliste qui le fauche en pleine course.

En 1977, au Venezuela, le conflit entre Eddy Merckx et ses compatriotes atteint son paroxysme. Le Bruxellois, pourtant trois fois champion du monde, était tellement détesté par ses coéquipiers qu'il prenait tous ses repas avec la délégation française et partageait même ses entraînements. Pour son ultime Mondial, le plus grand coureur de l'histoire terminera volontairement à la dernière place. Pour la Belgique, c'est un fiasco (aucun sur le podium). C'est l'Italien Francesco Moser qui est sacré.

Hinault sur le toit du monde

En 1980, à Sallanches, l'équipe de France dirigée par un DTN atypique, le colonel Richard Marillier, effectue une préparation idéale. Le groupe, soudé comme jamais, travaille parfaitement pour mettre sur orbite son leader, Bernard Hinault, de retour en forme après un Tour de France compliqué (abandon à Pau, genou blessé). Tout se passe à merveille: le "Blaireau" se retrouve seul en tête avec Giambattista Baronchelli et il le dépose dans la dernière grosse difficulté, la côte de Domancy, en profitant d'un changement de braquet de l'Italien. C'est un triomphe.

En 1988, à Renaix en Belgique, Maurizio Fondriest devient champion du monde de façon inattendue. A quelques hectomètres de la ligne d'arrivée, ils sont trois à se disputer le titre. L'Italien est le moins bien placé et il semble résigné au bronze lorsque les deux coureurs juste devant lui se serrent près des barrières, le Canadien Steve Bauer plaquant littéralement le Belge Claudie Criquelion sur le côté. Le jeune Fondriest (23 ans) n'a plus qu'à sprinter sur les 50 derniers mètres pour être sacré. Bauer sera déclassé pour son geste illicite. Criquelion, déjà lauréat en 1984 à Barcelone, ne sera jamais double champion du monde.

Chiappucci et Virenque piégés par Leblanc

En 1994, à Agrigente en Sicile, Luc Leblanc succède à Bernard Hinault, champion du monde 14 ans auparavant. Sur un parcours exigeant, fait pour ceux qui savent bien escalader les bosses, l'équipe de France effectue un beau numéro collectif qui lui permet de dégager deux hommes à l'avant dans le final: Luc Leblanc et Richard Virenque vont disputer le titre à Claudio Chiappucci, le favori d'un petit groupe comprenant également Sörensen, Armstrong, Konyshev ou Ghirotto). Portant une attaque décisive après avoir averti Virenque qu'il pourrait tenter sa chance s'il était repris, Leblanc s'enfuit, distance Ghirotto et conclut avec moins de 10 secondes d'avance sur Chiappucci et Virenque qui ne digère pas bien ce résultat, conscient de s'être un peu fait avoir par son compatriote.

En 2005, alors qu'il semble sur le déclin depuis plusieurs années, Mario Cipollini réussit une saison formidable. Au printemps, il s'adjuge Milan-San Remo pour la première fois puis Gand-Wevelgem avant de décrocher 6 étapes au Giro. A l'été, son équipe Acqua e Sapone n'est pas sélectionnée pour le Tour de France. Dépité, "Cipo" annonce sa retraite puis revient sur ses propos. Il prend part à la Vuelta, y remporte 3 étapes et arrive quasiment en favori à Zolder, sur un circuit tellement plat qu'il en devient trop facile pour celui qui n'aime pas monter. Le sprint est inévitable et "Super Mario" triomphe devant ses rivaux Robbie McEwen et Erik Zabel. Ou comment achever une carrière en beauté, "à la Sampras" !

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