Cassano a du cœur
Convaincant pour ses débuts à l'Euro, Cassano, qui revient de loin après un opération coeur suite à un malaise cardiaque, est un joueur fantasque qui fait parler de lui autant sur le terrain qu'en dehors. Marquer reste ce qu'il fait le mieux. Mardi soir, l'Italie a ouvert le score face à l'Irlande grâce à un but de la tête d'Antonio Cassano à la réception d'un corner tiré sur la gauche par Andrea Pirlo (35e). Cassano a marqué de la tête en sautant au-dessus de Keith Andrews, pourtant plus grand que lui. Son entente avec Antonio di Natale a apporté le danger devant les buts irlandais durant toute la partie (28e, 47e et 54e).
Dans ce match décisif pour la qualification, Cassano a fait la différence et exorcisé ainsi ses mauvais souvenirs. A l'Euro 2004, l'Italie avait été éliminée par un 2-2 entre la Suède et le Danemark, après avoir cru à la qualification sur un but d'Antonio Cassano dans le temps additionnel contre la Bulgarie (2-1). Mais la Suède avait égalisé contre le Danemark, dans un match joué à fond, et au-dessus de tout soupçon.
Inspiré
Cassano est souvent fort inspiré ces dernières saisons. Il a activement contribué au titre du Milan en 2011, et au renouveau offensif de l'Italie, après un gros mois pour retrouver sa vitesse de croisière. Car "Fantantonio" est un diesel, il a besoin de jouer pour retrouver la forme. De retour fin avril après six mois de soins, il n'a pas encore la "caisse" pour 90 minutes. Sa silhouette mal dégrossie prête à sourire mais Cesare Prandelli l'estime "à 70%, c'est déjà pas mal".
Pour le sélectionneur, Cassano est présenté comme un joueur fondamental. Il symbolise l'état d'esprit de la Nazionale et le maillon fort de l'attaque. Correct contre l'Espagne sans être époustouflant, il a cédé sa place à Sebastian Giovinco au bout de 65 minutes. Prandelli a reproduit la manœuvre contre l'Irlande (62e), préservant son joyau pour les quarts de finale, peut-être face à la France.
"Cassanate"
L'enfant turbulent de Bari-la-vieille, quartier mal-famé et miséreux de la capitale des Pouilles, est aussi célèbre pour ses "cassanate". Ce néologisme formé à parti de son nom et signifiant "stupidités" illustre les dérapages verbaux de "Fantantonio". Il a ainsi employé le mot "frocio", équivalent de "pédé", pour évoquer l'éventuelle présence de deux gays en "Nazionale", question soulevée par un comique d'une télévision italienne. "S'il y a des +pédés+ c'est leur problème, j'espère qu'il n'y en a pas dans l'équipe nationale", a-t-il dit. Il avait présenté des excuses, mais le mal était fait.
Cassano s'était déjà distingué en traitant son président à la Sampdoria Gênes de "vieux de merde" en octobre 2010. Riccardo Garrone lui avait pourtant tendu la main à une époque où plus personne ne voulait de Cassano, qui avait échoué à l'AS Rome comme au Real Madrid. Rattrapé par l'AC Milan après trois mois sans jouer à la "Samp", il n'avait rien trouvé de mieux que de dire, lors de sa conférence de présentation: "Si j'avais su que je finirais au Milan, j'aurais insulté mon président plus tôt!". Un vrai personnage. (Avec AFP)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.