Ça s'est passé un 10 juillet 2016 : La cruelle désillusion de l'équipe de France en finale son Euro contre le Portugal
Des larmes sur les visages, des joueurs qui s'écroulent, des spectateurs sans voix, un vestiaire dans lequel seul le bruit des crampons raisonne, telle était l'atmosphère au coup de sifflet final de cette rencontre entre la France et le Portugal. "La confirmation de la tristesse est une consolation", indique la femme de lettres Marguerite Duras. Des joueurs inconsolables comme deux ans avant, après l'élimination en quart de finale de la Coupe du monde face à l'Allemagne. Mais 2016, c'est pire. Une finale perdue à domicile alors que le sacre leur était promis. Une désillusion synonyme de tristesse.
Les Bleus se font piéger au bout du suspens par les hommes de Fernando Santos. Surpris en 2004 par la Grèce chez lui, le Portugal crée la sensation en soulevant le trophée au terme d'un match tendu (1-0 a.p). Il faudra deux ans à l'équipe de France pour faire son deuil.
À quelques centimètres près...
Pourtant tout avait bien débuté pour les défenseurs du Coq. Tombeuse de l'Allemagne en demi-finale (2-0) au terme d'un match tendu grâce à un doublé d'Antoine Griezmann, la France voit Cristiano Ronaldo sortir sur blessure après un choc avec Dimitri Payet en première période (25e minute). Dépitée, la star portugaise sort sur civière avant de se faire réconforter par le sélectionneur des Bleus. Les Portugais se retrouvent orphelins lorsque Quaresma foule la pelouse. La tactique n'est plus la même qu'en début de match et "La Seleção das Quinas" va passer le reste du temps à défendre, ou presque. Repoussant ainsi les assauts des coéquipiers de Moussa Sissoko, le meilleur joueur français lors de cette finale. Puis, la rencontre s'est jouée sur des détails.
Quand le titre se joue sur quelques centimètres... À la 92e minute de cette finale maudite, André-Pierre Gignac est à la réception d'un centre de Patrice Evra. L'attaquant de 30 ans crochète Pepe avant d'ajuster le portier adverse, Rui Patricio. L'enchaînement est parfait mais le ballon va terminer sa course sur le montant droit du gardien portugais, alors que le score était de 0-0. Une frappe qui aurait pu tout faire basculer. Une frappe qui aurait pu entrer dans la légende et plonger le pays dans l'euphorie. Cependant, le destin en a décidé autrement. Place aux prolongations jusqu'au moment où le ciel va tomber sur la tête des Tricolores, comme si Thor avait frappé de son marteau.
Entré en jeu à la 79e minute, Eder va enfiler le costume de bourreau. L'attaquant de Lille pèse sur la charnière Samuel Umtiti - Laurent Koscielny. Il obtient, tout d'abord, un coup franc sifflé à tort, à l'encontre du défenseur d'Arsenal car c'est bien l'avant centre adverse qui avait touché le ballon de la main. Raphael Guerreiro se charge de le frapper et son tir atterrit sur la barre transversale. En plongeant, Hugo Lloris se blesse mais préfère se relever. Vient alors l'action décisive du match. Dans la continuité, l'ancien joueur de Swansea résiste à la charge de Koscielny, se décale et décoche un tir puissant, à ras de terre depuis l'extérieur de la surface (109e minute). Ce fut l'unique but du match. Le héros de la nation ne serait peut-être pas rentré sans la blessure de CR7. La soirée rêvée s'est transformée en cauchemar pour les joueurs de Didier Deschamps.
Deux ans pour faire le deuil
Une défaite cruelle pour les Bleus qui n'avait pas perdu contre le Portugal depuis 1975 toutes compétitions confondues, soit 41 ans ! Restant même sur dix victoires de rang. Comme une pyramide qui vient de s'effondrer, un château de cartes qui s'écroule. Un match que les Français ont rejoué dans leur tête une centaine de fois. Il fallait réaliser quelque chose de grand pour faire le deuil de cet échec tragique. Une rencontre que personne n'a oublié, y compris les acteurs quand on observe les mots de Paul Pogba avant la finale de la Coupe du monde 2018 contre la Croatie.
"Il y a deux équipes, il y a une coupe. Eux c'est pareil que nous, ils ont envie. On a perdu une finale, on le sait, on l'a encore ici (Pogba met la main sur le coeur). On l'a encore dans la tête. Aujourd'hui, on ne va pas laisser une autre équipe prendre ce qui est à nous", martèle le milieu de Manchester United à ses coéquipiers. Au coup de sifflet final, les larmes de tristesse laisseront place aux larmes de joie et aux embrassades.
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