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Blatter s'excuse mais ne démissionne pas

Sepp Blatter a présenté ses excuses à la suite de ses propos sur le racisme, mais il a refusé de démissionner, comme lui avaient demandé de nombreux joueurs notamment en Angleterre: "(Ces propos) blessent et continuent de blesser, parce que je ne pouvais pas imaginer une telle réaction", a-t-il déclaré à la BBC; "Je ne peux pas démissionner. Pourquoi le devrais-je ? Quand on est confronté à un problème, on doit y faire face. Mon départ serait absolument déloyal."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Sepp Blatter, le président de la FIFA

Les appels à la démission avaient peu de chances de trouver écho auprès de l'intéressé. Sepp Blatter l'a confirmé lors d'une interview à la BBC: "Je ne peux pas démissionner. Pourquoi le devrais-je ? Quand on est confronté à un problème, on doit y faire face. Mon départ serait absolument déloyal, et ne serait pas en adéquation avec ma combativité, mon caractère et mon énergie."

Au lendemain de la grande polémique déclenchée notamment en Grande-Bretagne après ces propos sur le racisme dans le football, le président de la FIFA, a fait le minimum. "(Ces propos) blessent et continuent de blesser, parce que je ne pouvais pas imaginer une telle réaction. Quand on a fait quelque chose qui n'est pas tout à fait correct, la seule chose que je puisse dire est que je suis désolé pour toutes les personnes blessées par mes déclarations." Parlant de "sérieux incident", "de mots malheureux" qu'il "regrette profondément", le Suisse de 75 ans a reconnu que cette affaire "avait été une bonne leçon pour moi", et a parlé de "tolérance 0" dans la lutte contre le racisme sur les terrains.

Pelé et Eto'o également objet de racisme

Au sein même de la FIFA, ses propos n'ont pas été appréciés, comme le prouve cette sortie du Sud-Africain Tokyo Sxwale, membre du comité anti-racisme de la FIFA: "Que M. Blatter fasse de telles déclarations est plutôt malheureux. Nous avons d'innombrables affaires de réflexions racistes lâchées sur le terrain par des joueurs. On ne peut pas compenser des insultes racistes par une simple poignée de main. Aucune poignée de main ne peut réparer ce préjudice. De telles déclarations font des dégâts et les conséquences sont imprévisibles." Et de rappeler que "de grands joueurs comme Pele ou Eto'o ont souffert du racisme dans le football" et "j'ai eu des conversations avec les deux joueurs en ma qualité de membre du comité anti-racisme et ils m'ont raconté des histoires qui font mal". C'est aussi pour cela qu'il milite pour que les sanctions à l'encontre d'un joueur coupable de racisme ne se limitent pas à des amendes: "La punition devrait inclure une suspension, payer une amende ne suffit pas. Ces gens gagnent beaucoup d'argent. Il faut les toucher là où ça fait le plus mal".

Sur l'antenne de CNN, il avait déclaré: "L'un des joueurs peut, peut-être, avoir à l'égard d'un autre un mot, un geste qui n'est pas correct. Mais celui qui en est la cible doit se dire: 'C'est un jeu (...) et, à la fin du jeu, on doit se serrer la main'". Des mots qui avaient fait boule de neige outre-Manche, où il était déjà accusé d'avoir contribué à l'échec de la candidature anglaise pour le Mondial-2018, des joueurs et des dirigeants demandant la démission d'un homme qui est à la tête du football mondial depuis 1998.

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