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Bidégorry répart sa dérive réduite de 2.20m

Pascal Bidégorry et ses 13 équipiers, lancés à l'assaut du Trophée Jules Verne, tentaient de réparer la dérive de leur maxi trimaran Banque Populaire V, endommagée la veille dans l'Atlantique sud lors d'une collision avec un objet flottant non identifié. Elle a été sortie de son puits, faisant apparaître la disparition de 2.20m sur les 5m de longueurs de cette dérive.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Le choc a été violent. Quelques heures après avoir rencontré un objet flottant non identifié (OFNI), l'équipage de Banque Populaire est en phase de réparation. Et les dégâts sont énormes. Les 13 hommes et Pascal Bidégorry ont sorti la dérive de son puits, en avant du mât, au prix de trois heures d'efforts. La pièce, longue d'environ 5 mètres et pesant 600 kg, a été amputée de 2,20 mètres par le choc, à l'évidence très violent, et la "crash box" -zone de déformation en arrière de la dérive- a joué son rôle de fusible... et disparu.

La dérive a été posée sur le pont du grand (40 mètres) multicoque et l'équipage s'est efforcé de couper proprement l'extrémité endommagée de la pièce en vue de tenter une stratification de la "blessure". Le trimaran n'est pas en danger mais en l'absence de dérive -une pièce qui assure la stabilité de route du bateau en l'empêchant de déraper sous le vent-, il ne pourrait pas poursuivre sa tentative pour battre le record du tour du monde sans escale. Pour sortir la dérive de son puits, une opération délicate, Bidégorry et ses hommes ont du faire route au nord pour trouver une mer et des vents plus calmes. "Nous sommes arrivés dans la nuit sur une zone nous permettant de sortir la dérive sans trop de difficultés, a expliqué Bidégorry lors d'une liaison satellitaire. La manipulation nous a pris près de trois heures pendant lesquelles nous nous sommes mis à la cape", bateau arrêté, face au vent.

Le skipper basque a ajouté que l'un des équipiers, Emmanuel Le Borgne, en a profité pour plonger sous le bateau pour évaluer d'éventuels dégâts sur les safrans (gouvernails) ainsi que sous les coques. "Sur ce point, il n'y a rien de grave, a poursuivi Bidégorry. Une fois la dérive sur le pont, nous avons constaté qu'il manquait un morceau d'environ 2,20 mètres. Le choc a été tellement intense qu'il a carrément cassé le barreau structurel de la dérive". "Nous essayons de couper l'extrémité réduite en charpie mais avec les outils dont nous disposons, la chose n'est pas simple du tout, a-t-il souligné. Nous y allons à la scie à métaux et à la perceuse. Une fois coupée, nous étudierons la possibilité de faire une stratification (plastification). Notre objectif est de fermer la partie basse de la dérive afin de la rendre étanche. Sans cela, avec la vitesse, elle continuerait à se délaminer".

Ces réparations, très délicates, vont prendre au moins 24 heures, pendant lesquelles Banque Populaire V, le plus grand trimaran de course au monde, va être contraint de marcher à une vitesse réduite. "Tout ça ne nous fait pas gagner du temps", a déclaré Bidégorry, mais "nous ferons tout pour aller au bout de notre démarche". "Nous prendrons la décision qui s'imposera une fois que nous aurons tout tenté pour reprendre notre progression autour du monde dans des conditions normales de navigation et de sécurité". Vendredi, au 13e jour de mer, Bidégorry et son équipage possédaient toujours 195 milles d'avance sur le temps de référence établi il y a un an par le Français Franck Cammas, détenteur du Trophée Jules Verne avec son grand trimaran Groupama 3.

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