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Biathlon : "Je veux devenir le meilleur biathlète du monde", confie Quentin Fillon-Maillet

L'équipe de France reprend du service samedi aux premières épreuves de Coupe du monde à Kontiolahti (Finlande). Quentin Fillon-Maillet, désigné héritier naturel de Martin Fourcade, n'est pas du tout impressionné par ce lourd héritage à assumer.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Avec la retraite du quintuple champion olympique Martin Fourcade, Quentin Fillon-Maillet prend la relève avec beaucoup d'ambition. (JÉRÔME VAL / RADIO FRANCE)

Un matin pluvieux au stade nordique des Tuffes à Prémanon, dans le Jura : c’est dans ce complexe tout neuf, à quelques kilomètres de chez lui, que Quentin Fillon-Maillet s’est préparé en attendant les premières neiges. Il avale à skis à roulettes les kilomètres de bitume de la piste avant d'enchaîner les tirs à la carabine. Au sol, des centaines de cartouches, comme les vestiges d’une préparation très intense.

Et pourtant, le nouveau leader du biathlon français semble détendu avant de démarrer une nouvelle saison, sa huitième au plus haut niveau. "Le biathlon m’a construit, m’a fait grandir et mûrir, commente le Jurassien. J’essaye toujours de voir les choses du bon côté. Je suis là pour me faire plaisir et faire plaisir à tous ceux qui me suivent."

Quentin Fillon-Maillet au stade nordique des Tuffes à Prémanon (Jura), le 2 octobre 2020. (JÉRÔME VAL / FRANCE-INFO)

"Je serais déçu d’être deuxième"

Quentin Fillon-Maillet affiche une grande sérénité alors que le défi est énorme. Il a terminé troisième du classement général de la Coupe du Monde deux hivers consécutifs, derrière Martin Fourcade et Johannes Boe. Fourcade, l’emblème de la réussite du biathlon tricolore avec cinq médailles d'or aux Jeux Olympiques et sept Globes de cristal en Coupe du Monde, n’est plus sur les pistes. Le Norvégien est toujours aussi impressionnant. Mais ça ne rebute pas Quentin Fillon-Maillet qui vise haut : "C’est quelque chose qui ne fait pas peur et c’est mon objectif d’être le meilleur au monde, d’être le meilleur Français. J’espère que la préparation effectuée cet été me donnera des ailes."

"Je serai déçu d’être deuxième mondial, déçu d’être médaillé d’argent. Le vrai objectif cette année, c’est la première place."

Quentin Fillon-Maillet

à franceinfo

De sa voix posée, souriant, le biathlète de 28 ans qui n’a raté qu’une seule course sur les 94 dernières épreuves de Coupe du monde, assume ce rôle de leader. "Ce n’est pas forcément dans mon caractère, s’empresse-t-il d’ajouter. C’est quelque chose que j’ai essayé de travailler mais ce n’est pas facile. Il y a beaucoup d’étapes avant d’arriver à cette confiance."

Succéder à un monument comme Martin Fourcade est une lourde tâche : Fourcade, le boulimique de victoires et de récompenses, Fourcade qui attirait les lumières médiatiques. Mais la transition s’est faite en douceur entre les deux compères de l’équipe de France. "Les choses se sont faites petit à petit depuis trois ans et j’ai eu le temps de m’adapter à cette nouvelle situation." 

"Je dois arriver aux Jeux Olympiques le plus serein possible"

Cette envie de réussir est d’autant plus importante pour lui que c’est une saison pré-olympique. Les JO d'hiver de 2022 à Pékin sont déjà dans son viseur. "Cette saison doit servir à essayer des choses et elle doit me réconforter sur mon niveau, explique Quentin Fillon-Maillet. Je dois arriver aux Jeux Olympiques le plus serein possible. Cet objectif est bien ancré dans la tête."

En attendant les Jeux olympiques, son calendrier est déjà bien chargé. Un Globe de cristal sur la saison de Coupe du Monde et une médaille d’or aux Championnats du monde en individuel (il a déjà été titré en équipe) en février prochain sont ses prochaines cibles. Quentin Fillon-Maillet se sait très attendu et il n’a pas l’intention de se dérober dans cette saison si particulière.

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