Ben Arfa, litige en vue
"C'est une chose qu'il connaît, quand il a commencé le début de la pré-saison, le club lui a dit sa situation, a indiqué mercredi le coach Unai Emery. C'est une décision du club: quand le mercato est terminé et que le joueur n'a pas changé d'équipe, il va s'entraîner avec la réserve". Un sort que ne digère pas le clan de Ben Arfa, 30 ans, arrivé à l'été 2016, devenu indésirable, et qui s'entraîne donc avec une équipe engagée en National 2. Mercredi, il était présent à un match caritatif en faveur des blessés de guerre. "Juridiquement, j'estime que le club viole la Charte du football professionnel. J'ai informé le club, par email et recommandé, que nous n'acceptions pas cette situation. En fonction du silence qui demeurerait, nous saisirions la commission de discipline de la Ligue d'ici la fin de la semaine, plutôt vendredi", a déclaré à l'AFP son avocat, Jean-Jacques Bertrand.
"La moitié de l'effectif est partie en sélections nationales, et on a fait appel à des joueurs de la réserve pour compléter le groupe, ce qui est cocasse : à l'évidence, on n'est pas dans un problème de sureffectif", note encore le conseil de l'ailier. La relégation d'un joueur professionnel dans un deuxième groupe d'entraînement est prévue dans cette charte, et "doit s'effectuer de manière temporaire pour des motifs exclusivement sportifs liés à la gestion de l'effectif", selon son article 507.
"Vexatoire"
"Depuis avril, on ne fait plus participer Hatem aux compétitions. Il n'y a eu aucun motif, aucun reproche, aucune discussion pour lui dire qu'il n'avait pas les capacités sportives", souligne Me Bertrand. "Forcément, c'est une situation préjudiciable pour le joueur et à caractère irrégulier et vexatoire, puisqu'on lui a fait vider son casier dans le vestiaire professionnel". "Mais il a de bonnes conditions d'entraînement avec la réserve, comme d'autres joueurs comme Callegari ou Georgen qui ont fait la pré-saison avec nous, et quand l'équipe a besoin de joueurs il(s) s'entraîne(nt) avec nous", rétorque Emery, sans qu'on puisse déterminer s'il parle des deux jeunes néo-pros ou de HBA.
La direction du PSG n'a pas apprécié que Ben Arfa se plaigne directement auprès de l'émir du Qatar, propriétaire du club, que son président Nasser Al-Khelaïfi - présent à ce moment là - ne répondait pas à ses sollicitations, avait assuré le JDD cet été. "Il n'y a eu aucun caractère d'invective à l'égard de qui que ce soit. Hatem est arrivé avec le sourire, et il a fait comprendre à l'émir que c'était sympa de lui dire bonjour, parce que c'était plus difficile d'arriver à parler avec le président", affirme de son côté Me Bertrand.
Joker
Le joueur n'a pas été convoqué par la direction à la suite de cet épisode et "dans son contrat, il y a une prime d'éthique et elle ne lui a jamais été retirée", a souligné l'avocat. Il a aussi donné sa version des échanges avec le club: "J'ai rencontré à deux reprises M. (Antero) Henrique (le directeur sportif du PSG, ndlr), qui m'a fait comprendre que si on pouvait trouver une solution, ce serait bien. J'ai dit que si une proposition se présentait, il faudrait voir comment favoriser un départ. Et le club a dit: +Je ne donnerai aucun centime à Ben Arfa!+. On veut qu'il parte et on ne veut pas qu'il parte, donc on ne favorise pas son départ".
Le règlement de la dernière année de contrat est donc au coeur du différend. "On ne peut pas reprocher à un joueur de respecter un contrat!", a lancé Me Bertrand. L'avocat affirme que l'idée d'un retour à Nice a émergé fin août dans le cadre des négociations autour d'un transfert du milieu niçois Jean-Michaël Seri (qui n'a pas eu lieu), et que le président du club azuréen, Jean-Pierre Rivère, avait "contacté" Ben Arfa. Le joueur "n'a pas voulu agir dans la précipitation", se réservant la possibilité d'être transféré "en tant que joker", comme c'est possible entre clubs français.
Pendant le mercato estival, "cinq ou six clubs turcs" l'ont convoité mais Ben Arfa n'avait "pas envie d'aller en Turquie". "On a eu des offres plus importantes, notamment de Chine, mais l'argent n'achète pas tout", conclut l'avocat.
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