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"The Last Dance" : Michael Jordan "voulait que les jeunes générations comprennent pourquoi il était un si grand champion" estime Georges Eddy

Les deux premiers épisodes de la série documentaire consacré à la dernière saison en NBA de Michael Jordan avec les Chicago Bulls ont réuni plus de 6 millions de téléspectateurs, un record.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Michael Jordan lors d'une célébration en l'honneur de Kobe Bryant, à Los Angeles (États-Unis), le 24 février 2020. (KEVORK DJANSEZIAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Michael Jordan "voulait que les jeunes générations comprennent pourquoi il était un si grand champion", témoigne mardi 21 avril, sur franceinfo, Georges Eddy, journaliste sportif américain et voix de la NBA sur Canal Plus, à propos de la série-documentaire réalisée par ESPN (une chaîne de télévision sportive américaine) The Last Dance qui retrace l’épopée des Chicago Bulls de "MJ" lors de la saison 1997-1998.

Les deux premiers épisodes de The Last Dance, diffusés lundi 20 avril sur Netflix, ont attiré en moyenne 6,1 millions de téléspectateurs américains, un record pour un documentaire de la chaîne sportive. Une production "riche" selon Georges Eddy, qui permet de voir à quel point "His Airness" était un gagnant, même à 35 ans passés. Quitte à bousculer ses propres coéquipiers. "Il a tiré les autres vers le haut. Ceux qui ne voulaient pas suivre, les 'faibles', il les laissait de côté".

franceinfo. Le documentaire The Last Dance est-il à la hauteur de l’attente ?

Geroges Eddy. Oui, c'est un documentaire très bien fait, avec énormément de moyens. Normalement, il était prévu en juin, mais à cause du Covid-19, sa date de sortie a été avancée pour permettre aux gens qui sont confinés chez eux de profiter de ce très beau spectacle. J'ai pu vivre tout ça de très près. J'ai commenté toutes les finales de Michael Jordan et des Bulls dans les années 1990 aux États-Unis sur place, avec la chance de l'interviewer chaque jour, d’être dans l’entourage proche de tout ce qui se passait dans la NBA à cette époque-là.

J’ai été ravi de voir comment ESPN a traité le sujet avec beaucoup de professionnalisme, même si au niveau des sous-titrages et du doublage en français, il y a peut-être beaucoup de faiblesses, beaucoup de choses à dire. Mais le documentaire est riche. Ils ont eu la chance d'avoir une équipe télé qui suivait l'intimité des Bulls toute la saison. Parce que tout le monde savait que c'était la dernière danse, la dernière saison de peut-être la plus belle équipe de l'histoire du basket mondial. Mon grand plaisir, dans le premier épisode, c'est de voir que ça se passe à Paris, à Coubertin et à Bercy pour le tournoi McDonald’s. Et qu’à l’époque, Canal avec l'émission Nulle part ailleurs, nous avions pu accueillir Jordan pendant une heure. C’était une sorte de summum pour nous, une exclusivité mondiale à l'époque.

Jordan s’est dit inquiet de passer pour un horrible personnage dans ce documentaire. Est-ce le cas ?

On commence à ressentir ça lors du deuxième épisode. Comme Jordan est très fort pour se mettre de la pression et en mettre sur tous ceux qui sont autour de lui, on verra que Jordan n'accepte pas la moindre faiblesse de la part de ses coéquipiers. Son meilleur coéquipier, Scottie Pippen, est blessé en début de saison. Et Jordan pousse les autres à améliorer leur niveau afin d’obtenir le Graal, un sixième titre en huit ans. Jordan se met lui-même la pression, il sort des matches invraisemblables alors qu’il a quand même 35 ans. Il n’est plus tout jeune, mais il est au sommet de son art et il tire dans son sillage ses coéquipiers, avec une certaine agressivité et une certaine hargne.

C'est ce qui fait partie de son caractère, cette rage de vaincre. Il a tiré les autres vers le haut. Ceux qui ne voulaient pas suivre, les "faibles", il les laissait de côté. Mais ceux qui voulaient bien se donner à 100 % à chaque entraînement et à chaque match, Jordan les poussait à être meilleurs encore. C’était ça, la force de ce joueur qui était une icône mondiale, et qui le reste d’ailleurs. Ses coéquipiers ont été bonifiés à cause de ça.

Pourquoi cette série rencontre-t-elle un tel succès, avec plus de six millions de téléspectateurs aux USA pour les deux premiers épisodes ?

C’est un peu à cause du coronavirus, parce qu'il y a beaucoup de monde à la maison, confiné, pour regarder la télé. C'est un fait. Mais bon, Michael Jordan, c’est comme Mohamed Ali, Pelé, etc. C'est une icône historique et mondiale du sport. La jeune génération, à travers un documentaire comme ça, a la chance de le connaître beaucoup mieux, et ça va surtout servir à ça. Jordan a accepté de donner de longues interviews pendant des journées entières dans sa maison en Floride, pour expliquer son caractère et son comportement. Il voulait que les jeunes générations comprennent pourquoi il était un si grand champion, et pourquoi, aussi, les Bulls ont tout gagné. Parce qu'ils ont mis la barre très haut.

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