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Paris Basketball : la nouvelle étoile de la capitale

Trois ans après sa création, le Paris Basketball va devenir le premier club parisien intra-muros à jouer en première division depuis 2016. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Elias Lemercier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
L'ailier/pivot Ismael Kamagate (2m11) face à Clermont Métropole le 6 avril dernier.  (THIERRY LARRET / MAXPPP)

Paris a beau être la nouvelle ville forte du football et du handball français, le basket a toujours manqué à l'appel, continuant de briller au-delà du périphérique. Mais la capitale tient son nouveau porte-étendard avec le Paris Basketball, un projet récent mais déjà triomphant aux racines américaines. Il a validé, dimanche 13 juin, son accession à la Jeep Elite grâce à la défaite de Blois contre Nancy.

Paris, ville lumière sans ballon orange

Que ce soit à Boulogne et Levallois avec le Metropolitans 92, ou Nanterre avec le Nanterre 92, l'Île-de-France est riche en clubs historiques. Mais malgré la montée en puissance du basketball dans les moeurs sportives français (100 000 nouveaux licenciés depuis cinq ans), la capitale n'a pas connu de club intra-muros en première division depuis la saison 2006/2007 et la fusion entre le Paris Basket Racing et le Levallois Sporting Club Basket qui a définitivement relégué le basket parisien en banlieue.

Depuis, plus rien, et Paris a complètement disparu des radars de la Jeep Elite quand le Conseil de Paris a voté l'arrêt de sa subvention au Paris-Levallois en 2016.

Le Paris Basketball, un projet à "l'américaine"

Né d'une fusion entre trois clubs omnisports de l'est parisien, le Paris Basket Avenir a pour objectif de développer le basketball parisien, absent du monde professionnel depuis 2016. Le projet prend une toute autre tournure quand David Kahn, ancien président des opérations basket des Minnesota Timberwolves en NBA, reprend le flambeau en 2018 en rachetant les droits sportifs du Hyères Toulon Var basket, relégué de Pro A et en difficulté financière.

Grâce à cette manœuvre, le club parisien, désormais sous le nom de "Paris Basketball" est directement propulsé en Pro B. Une première saison en professionnel prometteuse puisque l'équipe se maintient à une honorable 11e place. 

Une montée en Jeep Elite trois ans après sa création

Si le Paris Basketball est un projet neuf, il est tout aussi précoce puisque trois ans après sa création, il a validé sa montée en première division dimanche grâce à la défaite de Blois contre Nancy après prolongation (97-112). La récompense pour une équipe construite autour de la jeunesse : seulement deux joueurs ont plus de 30 ans dans l'effectif et huit d'entre eux ont 25 ans ou moins. 

Dans une saison marquée par la crise sanitaire, les Parisiens savaient qu'il fallait finir à l'une des deux premières places pour décrocher la montée. Et après un début de saison en dents de scie, l'équipe a changé de dimension en signant 10 victoires, dont sept consécutives, lors des 11 derniers matchs pour valider l'ascension dans l'élite.

Une fin de saison en boulet de canon que Mathias Priez, directeur des opérations du club, dédie au retour des fans dans les stades : "Ça a été particulier de jouer à huis-clos, on a enchaîné les victoires quand les fans sont revenus à Carpentier et je pense que ce n'est pas anodin". 

Une ambition qui va au delà des frontières

L'unique club de Paris intra-muros a néanmoins des ambitions européennes. Tout comme ses collègues du foot et du hand, le Paris Basketball souhaite s'installer dans la durée en France mais aussi en Europe si on se fie aux déclarations de son propriétaire David Kahn "de vouloir faire de Paris Basketball l'un des plus grands clubs de basket européen" à son arrivée en 2018. 

Si une nouvelle étape a été franchie avec la montée en Jeep Elite, la seconde arrivera en septembre 2023 avec le déménagement du club dans l'Arena Olympique construite porte de la Chapelle et d'une capacité de 8 000 places, presque le double de la Halle Georges-Carpentier l'actuelle résidence des parisiens.

Mais c'est aussi dans la culture parisienne et urbaine que le Paris Basketball veut s'inscrire. Le club a par exemple recruté Sheck Wes cette année, joueur sénégalais mais aussi rappeur américain proche de la superstar Travis Scott, qui cumule 375 millions de vues sur sa chaîne Youtube.

Ce recrutement, aussi sportif que marketing, montre bien la volonté du club de briser les barrières entre la culture américaine et française et de faire du Paris Basketball un club européen suivi dans le monde entier, dans la même lignée de ce que le Paris Saint-Germain a réalisé avec sa collaboration avec Jordan Brand ces dernières années. "David Kahn, qui vient de NBA, a voulu créer un club à Paris pour créer une identité qui n'est pas représentée par le basket professionnel français", déclare Priez.

"On s'inscrit là-dedans, on construit une expérience de divertissement, de marketing qui est aussi importante que le sportif. Les deux avancent ensemble, on est très urbain, on essaye d'aller sur les playgrounds, toucher un public qui n'avait pas forcément l'habitude d'aller dans une salle fermée".

Avec une Euroligue qui a instauré un système d'invitation chaque année, le Paris Basketball sait que plus la hype est grande, plus les chances de rejoindre les hautes sphères européennes s'accentuent, même si le sportif devra évidemment suivre le pas. "On souhaite progresser étape par étape, mais la coupe d'Europe est une ambition du club, peu importe la coupe, le public parisien est un public exigeant, jouer l'Europe avec une Arena pleine ça fait partie du plan de développement", déclare Priez qui reste tout de même prudent sur le court terme, "mais on ne grille pas les étapes, il faut que le marketing, le sportif, les résultats financiers et le lien avec le public suivent".

Prochaine étape de ce rayonnement à l'étranger : le 29 juillet prochain lors de la draft NBA et la possible sélection de l'arrière de 18 ans Juhann Begarin (1m96) en NBA qui devrait attirer un peu plus de lumière sur le jeune club, et de renom sur sa capacité à former les jeunes.  

Un club avant tout à Paris, pour Paris

Si le Paris Basketball est un club qui ne cache pas ses ambitions, il souhaite avant tout s'inscrire dans la communauté parisienne, comme le montre les nombreux joueurs issus d'Île-de-France présents dans l'effectif. "Notre identité c'est d'avoir des joueurs parisiens jeunes qu'on va continuer à former et perfectionner".

Que ce soit sur le terrain ou en dehors, le Paris Basketball veut devenir le club de basketball qui manque à la capitale depuis tant d'années "On continuera à avoir des joueurs talentueux qui représentent le territoire de Paris. On va garder ce qui a fait notre succès et notre identité, notre club a été critiqué au début pour les conditions dans lesquelles il s'est créé mais je pense qu'aujourd'hui on a gagné le respect de tous ceux qui aiment le basket". Un projet que Mathias Priez résume très simplement "On veut être la vitrine du basket à Paris". 

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