La Leaders Cup a-t-elle pris ses marques à Disney?
Strasbourg et Gravelines en mano a mano
Co-leaders de la Pro A à onze journées de la fin du championnat, la SIG et le BCM ont fait respecter la logique de la hiérarchie – chose inhabituelle dans le basket français qui se développe au gré des coups de théâtre. En se qualifiant pour la finale de la Leaders Cup, les deux favoris ont répondu présents et consolident la structure du championnat où Gravelines, qui restait sur six victoires et Strasbourg, jusqu'alors invaincu en 2013, mènent la danse.
En Finale dimanche, les Nordistes se sont imposés 77-69 en prenant rapidement le match à leur compte, rarement inquiétés par leurs adversaires qui les avaient battu dix jours plus tôt en Coupe de France. Le club s'érige ainsi en nouveau spécialiste des As : vainqueur en 2011, finaliste malheureux en 2012, puis champion à nouveau cette année. Un trophée "dans la continuité" pour le coach Christian Monschau, impressionné par la rigueur de ses joueurs. Une attitude justifiée par le capitaine des Maritimes, Yannick Bokolo : "Après la frustration de 2012 on n'avait pas envie de revenir en finale et tout gâcher". Sur cette dynamique positive, les Gravelinois tenteront d'éviter de subir le même sort que l'an passé en Pro A où, dominateurs toute la saison, ils s'étaient effondrés dès les quarts de finale.
L'avènement de Ludo Vaty
Logiquement désigné meilleur joueur du weekend, l'intérieur français de 24 ans confirme sa montée en puissance affichée depuis le début de la saison (12,7 points et 6,4 rebonds de moyenne en Pro A). "En venant à Gravelines je cherchais à progresser en défense", a-t-il déclaré dimanche soir. "Aujourd'hui je sens que j'arrive à stopper pas mal de monde alors que c'était parfois vraiment dur avant". La preuve avec son duel final face à Alexis Ajinça, l'immense pivot tricolore de Strasbourg qu'il a bien su contenir.
Impeccable lors des trois matchs du tournoi, Vaty termine les trois jours à 15 points et 6,3 rebonds de moyenne, pour le plus grand bonheur de Vincent Collet, coach de la SIG et de l'Équipe de France : "C'est clair que Ludo a dominé son sujet. Depuis le début de la saison, il a franchi un cap dans la dimension physique et dans l'investissement défensif. Il sera avec nous au premier rassemblement l'été prochain".
Quel avenir pour l'événement à Disney?
La question est maintenant de savoir si la Leaders Cup sera reconduite sous cette nouvelle formule. Dans une structure sous chapiteau installée sur un parking et aménagée en salle de basket de 4.500 places, les matches se sont déroulés dans une ambiance déroutante, un peu comme dans un immense hangar préparé pour une grande occasion. Éclairage surprenant, très sombre, ballons inédits, vestiaires minimalistes : les nouveautés du weekend ont surpris plus d'un protagoniste. "C'est bien que la LNB fasse des efforts pour promouvoir notre sport mais c'est parfois au détriment du jeu", a ainsi lancé Edwin Jackson. "Les faux rebonds, un ballon différent, une salle que personne ne connaît, cela n'aide pas les équipes à fournir du beau jeu".
"C'était bizarre au début, mais on s'y est fait rapidement, et non, Tic et Tac ne nous ont pas déstabilisés" a déclaré Amara Sy, plus souriant. Il faudra que tous les joueurs s'y fassent, car la construction d'une vraie salle sur le domaine n'est pas encore à l'ordre du jour. "Cela viendra peut-être un jour mais il faut d'abord qu'on installe cette compétition dans la durée. On veut déjà voir si l'événement est un succès", a déclaré Thierry Pedros, vice-président de Disneyland Paris. Pour connaître les chiffres, il faudra patienter. Au moins deux semaines, car "tant qu'on n'a pas mesuré ce qui a été acheté en dehors de la salle on ne peut pas se prononcer", estime-t-il.
Une fois les retombées connues, les responsables du parc et la Ligue Nationale de Basket se réuniront pour juger de la pérennité de la Leaders Cup, et décider de son futur. Les deux parties ont signé pour un projet d'au moins cinq ans, mais se sont prémunies de tout fiasco en convenant d'une clause de sortie prématurée en cas de difficultés. "On est très content de la manière dont ça se passe", a tout de même ajouté M. Pedros. "J'ai le sentiment que ça a pris dès la première édition". La marque aux grandes oreilles, qui organisait pour la première fois un tel événement sportif sur son site français, considère déjà que c'est "bien parti" pour durer. Au grand dam du coach serbe de Roanne, Luka Pavicevic, catégorique après son élimination vendredi : "une tente, ce n'est pas vraiment fait pour jouer au basket".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.