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La fin de la fièvre nanterrienne

Nanterre arrive au bout de son aventure collective. La plus belle page du livre vert s'est tournée dimanche avec la finale de la Coupe de France. Un dernier baroud d'honneur pour une équipe qui a déjoué tous les pronostics depuis un an.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Il y a tout juste un an, Nanterre faisait encore sourire. Qu'il était sympathique ce Petit Poucet qui avait gravi dix échelons entre 1989 et 2004 pour accéder à la Pro B. Dans l'élite depuis 2011, le club de la famille Donnadieu s'était accroché au dernier strapontin des playoffs 2013 comme à un radeau mais le club banlieusard devait couler à pic dès le premier tour. C'était programmé. Personne n'avait entrevu la possibilité de voir la frêle embarcation croiser le fer avec les plus gros galions de la Pro A. Froide comme un iceberg et explosive comme un baril de poudre, la JSF a troué la coque de tous les navires qu'elle a rencontrés. Gravelines, Chalon et Strasbourg écartés, Nanterre a raflé le titre dès sa 2e saison parmi l'élite. Une belle histoire pour le club et les médias mais un champion presque gênant pour la LNB engagée dans une politique qui devait faire émerger des grosses pointures et des grosses villes. Un an après, Nanterre a été le plus beau représentant français en Euroligue depuis Pau-Orthez (dernier qualifié pour le Top 16 en 2007, ndlr). Les Franciliens ont échoué d'un rien pour le Top 16 mais ils ont lutté jusqu'à la dernière journée tout en réalisant des exploits à Barcelone et contre le Partizan Belgrade.

Sur tous les fronts

S'ils se sont propulsés jusqu'en 8e de l'Eurocoupe contre Kiev et en finale de la Leaders Cup, les Verts ont joué par à-coup. Après des débuts en fanfare (5 victoires de rang), le championnat a fait figure de parent pauvre et a été mis entre parenthèse. Malgré la richesse de son effectif, la JSF ne pouvait pas enchaîner sur tous les tableaux avec la même intensité. Le vrai tournant a lieu lors de la 14e journée. Nanterre prend une valise à Chalon (105-63) et s'enlise jusqu'à la 26e journée. Ce gros passage à vide leur coûte un ticket pour les playoffs. Malgré quatre victoires pour finir la saison, le réveil a sonné trop tard. L'ultime succès contre Chalon (89-57) n'a servi à rien. "On s’était préparé à cette issue, nous étions quand même en ballotage défavorable, même si on termine quand même avec plus de victoires que l’an dernier. On a fait une saison courageuse, où on a souvent été dans les bons coups, il nous aura juste manqué un petit plus pour aller plus loin", a réagi Pascal Donnadieu.

Une coupe pour terminer

Ce plus, les petits hommes verts l'ont retrouvé en Coupe de France. Un dernier coup de collier dans le money-time face à Nancy dimanche pour s'offrir une première Coupe après deux échecs en finale (55-50). Ce trophée, acquis dans la douleur, ravit le président Jean Donnadieu. "Je ressens une émotion plus forte que lors de la victoire en Championnat de France l'an passé. Aux yeux des médias, Nanterre a changé de statut cette année et on attendait, c'est normal, plus de nous. Dans cette affaire, je pense que les gens en général ont perdu le sens des réalités, explique-t-il. Nanterre n'est pas un grand club. C'était très difficile de gagner après le sacre de champion. Il fallait crédibiliser quelque chose, montré que ce titre en 2013 n'était pas un accident. Cette victoire en Coupe de  France, c'est autre chose qu'une ligne de plus dans notre palmarès. Elle conforte notre parcours."

Et maintenant ?

La suite s'annonce plus délicate pour la JSF qui va perdre ses cadres. L'épopée verte a donné du crédit au club mais ce n'est pas suffisant pour retenir des joueurs qui veulent continuer à briller sur le devant de la scène. Leur passage en banlieue les a bonifié et va permettre à certains de négocier des bons contrats. Sans l'Euroligue, Nanterre redescend lui dans les budgets moyens de l'élite. Heureusement, il ne restera pas au club que les jeunes prometteurs (Marc Judith, Mouhammadou Jaiteh et Johan Passave-Ducteil) et un beau palmarès. L'ascension du club a convaincu la municipalité d'agrandir la salle Maurice-Thorez qui va passer de 1600 à 3000 places. Quelques pierres posées pour l'avenir. Dans un jour, dans un an ou dans dix, Nanterre va rebondir.

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