Pour Ajinça, Fournier, Gobert et Séraphin, cette saison, c'est quitte ou double!
Le potentiel sans fin de Rudy Gobert
Les coups d’éclat du géant (2,18m) cet été en Espagne ont provoqué de jolies secousses dans le monde du basket. Jusqu’à Salt Lake City, où les dirigeants du Jazz se sont montrés tout heureux de voir que les plus fous espoirs placés dans le jeune pivot étaient légitimes. Son quart de finale, où il a tenu tête à Pau Gasol, en est la plus belle preuve. Très limité lors de sa saison rookie (moins de 10 minutes et 2,3 points par match), Rudy Gobert (22 ans) avait tout de même confirmé son potentiel, progressé en attaque… et su rester patient. Le voilà désormais à un tournant d’une carrière qui semble définitivement se dessiner en NBA.
Or, jusqu’ici, le Français négocie bien le virage. Prometteur en Summer League début juillet (11,8 points, 9,8 rebonds en 4 matches), Gobert continue de croquer la moindre opportunité qui lui est offerte en pré-saison. Face aux Clippers, il y a une semaine, il a englouti 20 rebonds en 22 minutes. De très bon augure, d’autant qu’Enes Kanter, titulaire pour l’instant incontestable, est son seul 'rival' au poste 5 à Utah. Sa place à l’Euro sera forcément conditionnée par le retour ou non de Joakim Noah en Bleu, mais Collet pourrait vite trouver son envergure (2,36m) indispensable ces prochaines années. A moins qu’il ne le pense déjà?
Evan Fournier, confirmation attendue en Floride
Transféré cet été à Orlando après une saison sophomore prometteuse (8,4 points de moyenne, dont quelques perfs à plus de 20 unités), Evan Fournier (21 ans) a réalisé un Mondial en deux temps. D’abord décevant, taclé par Collet pour son indiscipline, l’arrière français est monté en puissance pour finir le tournoi sur une note plus contrastée (10 points en demi-finale contre la Serbie, puis 0/4 aux shoots contre la Lituanie pour le bronze).
En Floride, l’arrière, gros bosseur et éternel insatisfait, sera en concurrence avec le vétéran Ben Gordon, de dix ans son aîné, pour remplacer Victor Oladipo en sortie de banc. Son nouveau coéquipier, le pivot monténégrin -mais francophone- En refusant de participer à l’Euro 2013 pour parfaire sa préparation en NBA, avec les Wizards, Kevin Séraphin ne s’était pas fait que des amis. Surtout qu’il avait enchaîné avec une saison très décevante dans la capitale (4,7 points, 2,4 rebonds), synonyme de sérieux coup d’arrêt dans sa progression, jusqu’alors pleine de promesses, de l’autre côté de l’Atlantique. Dans la foulée, l’intérieur a également dû tirer un trait sur la Coupe du monde, insuffisamment remis d’une opération au genou. Via un communiqué de la Fédération, le joueur avait fait savoir son "extrême déception", faisant passer le message suivant : pour l’Euro 2015, vous pourrez compter sur moi.
Selon toute vraisemblance, le Guyannais devra pourtant surpasser toutes les attentes cette saison et/ou miser sur le forfait d’un ou deux gros bras de la raquette française (Noah ? Ajinça?) pour espérer intégrer la liste des douze de Collet l’été prochain. Au poste d’ailier fort, de l’aveu du sélectionneur, à peine ironique, Diaw et Pietrus ont tous les deux signé "un contrat de vingt ans". Au poste cinq, la concurrence est encore plus féroce. Heureusement, Séraphin a faim, et l’a déjà montré en présaison : profitant d’une moyenne de près de 25 minutes de jeu, le Français a notamment compilé 18 points et 12 rebonds face au Maccabi Haifa. Mais avec Gortat, Nene, Humphries, Blair et Gooden à ses côtés dans le secteur intérieur de Washington, pas sûr qu’il ait autant d’opportunités de briller en saison régulière.
Un nouveau Alexis Ajinça ?
Titulaire lors de l’épopée victorieuse de Bleus à l’Euro 2013, absent de l’aventure bronzée du Mondial 2014 (il avait préféré rester auprès de sa femme, qui a accouché la semaine dernière), Alexis Ajinça a lui toutes les cartes en main pour se refaire une place dans l’effectif tricolore. Derrière Noah, il reste à l’heure actuelle le deuxième meilleur pivot français, aussi actif en attaque qu’intimidant en défense. En NBA, malgré l’arrivée d’Omer Asik cet été à New Orleans, il demeure le second poste cinq de la franchise -en partant du principe qu’Anthony Davis sera décalé en ailier fort pour évoluer aux côtés du pivot turc.
Pour éviter toute mauvaise surprise, Ajinça a profité de l’intersaison, plus calme que d’ordinaire, pour se refaire un physique. En difficulté face aux big men plus lourds que lui la saison passée, le Français n’a pas fait dans la demi-mesure en retrouvant ses coéquipiers des Pelicans avec 10 kilos de plus (125 désormais) que lorsqu’il les avait quitté en avril dernier ! "J’ai pris soin de mon corps, bien mangé, pris des shakes de protéines et soulevé des poids tous les jours". Parions que Collet, qui l’a coaché un an et demi à Strasbourg, gardera un œil attentif de côté de la Louisiane. Si Ajinça n’y rate pas sa saison, sa place en Bleu est déjà réservée.
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