Parker-Diaw, une histoire d'amitié
Champions d'Europe juniors en 2000, médaillés de bronze à l'Euro en 2005, en argent à l'Euro 2011, en or à l'Euro 2013, Tony Parker et Boris Diaw viennent d'ajouter à leur palmarès commun une consécration NBA avec San Antonio. Et cette liste de distinctions ne fait pas oublier les désillusions mondiales ou olympiques vécues par les deux hommes. Ils ont couru, sué ensemble, mais il ont surtout vécu ensemble, créant au fil du temps une amitié indéfectible.
Ils sont nés à un mois d'écart, et sont dotés d'un talent phénoménal. Normal diront certains, Boris Diaw est le fils d'Elisabth Riffiod, considérée comme l'une des meilleurs pivots de l'histoire de l'équipe de France de basket, et Tony Parker celui de son père du même nom, joueur professionnel de basket. Les dieux du basket se sont donc rapidement penchés sur le berceau de ces deux jeunes, qui se sont logiquement retrouvés ensemble à l'INSEP. "Il y a 12-13 ans, on était dans notre chambre de l'Insep, on rêvait de NBA et on se retrouve dans une finale NBA ensemble et ensemble on gagne ce titre", souriait Boris Diaw à l'issue de la victoire des siens sur Miami la nuit passée.
Parker "recueille" Diaw à San Antonio
Ensemble à l'INSEP, ensemble en équipe de France junior puis senior, Boris Diaw a aussi été le témoin de Tony Parker lors de son mariage avec Eva Longoria, et a même pris pension chez le meneur de jeu des Spurs lors de son arrivée au Texas voici deux saisons. Libéré sans ménagement par Charlotte qui ne comptait plus sur lui, Diaw a rebondi à San Antonio, après une belle campagne menée par son ami TP auprès de ses dirigeants pour les convaincre de le signer. Avec 9.4 points, 4.6 rbds et 3.3 passes par matches lors de ces play-offs, il leur a donné raison. Et durant six mois, Diaw s'est installé chez Parker, qui l'a aidé à se familiariser au jeu de l'équipe et à l'approche "particulière" de Gregg Popovich, le coach. Cette première saison commune dans un club se termine par une finale, perdue dans les dernières secondes.
Cette désillusion résonne comme un électrochoc pour Boris Diaw: "En faisant le bilan de la saison, j'avais le sentiment que je n'avais pas assez aidé l'équipe et qu'il fallait être plus agressif pendant toute la saison pour avoir la confiance de toute l'équipe et du staff technique". La traduction de cette prise de conscience se fait dès l'Euro-2013, où il se montre plus agressif, entreprenant et décisif avec l'équipe de France qu'il mène, avec TP et les autres, sur le toit de l'Europe. C'est un nouveau "Babac" qui éclôt, à 31 ans. Et l'homme change aussi, perdant du poids, conservant sa volonté de prendre son destin en mains.
La médaille olympique, dernier rêve à atteindre
Durant la saison, Parker vit lui-aussi un chamboulement, avec la naissance en avril de son premier fils, Josh, au tout début des play-offs. Quelques heures après sa naissance, le N.9 délivre un festival face à Dallas (23pts, 5 passes). A l'issue de tout cela, pour la première fois de l'Histoire, deux Français deviennent ensemble champions NBA. "On a fait un long chemin ensemble, avec plein d'aventures en route et j'espère qu'il en reste encore plein à vivre", sourit Diaw. Ce ne sera pas à la fin de l'été, lors du Mondial pour lequel parker a décidé de faire l'impasse pour reposer un corps peu ménagé ces dernières saisons. "C'est compréhensible, mais il nous reste encore quelques années pour gagner des titres". Le plus beau, la quête absolue des deux hommes, ce sont les Jeux Olympiques. Ils auront tous deux 34 ans en 2016 à Rio de Janeiro, et ils pourraient alors tirer leur révérence, ensemble, sur une médaille dont ils rêvent depuis l'INSEP. Et avec eux, tout se réalise. Et même plus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.