NBA : "Venir gagner au Madison Square Garden ne sera pas facile cette année", prévient Evan Fournier
L’arrière des New York Knicks s'est confié à Tout le sport sur sa nouvelle franchise et ses ambitions, juste avant le début de la saison 2021-2022 de NBA.
Après un été argenté avec l’équipe de France à Tokyo, Evan Fournier a posé ses valises du côté de New York. Arrivé comme agent libre au cours de l’été chez les Knicks, le natif du Val-de-Marne se prépare pour sa première saison au sein de la Big Apple, et du mythique Madison Square Garden, son nouveau terrain de jeu.
Tout le sport : Dans quel état d’esprit on se sent au moment d’attaquer la saison de NBA ?
Je suis très excité à l’idée de jouer contre Boston, pour l’ouverture de la saison, c’est une belle affiche. On sent que les fans sont chauds, déjà pour les matchs de présaisons, ils étaient bruyants. Il y a une excitation autour de l’équipe, c’est très agréable.
Qu’est-ce que ça représente de jouer dans cette salle mythique du Madison Square Garden ?
C’est particulier à expliquer, c’est une salle à part. Il y a une ambiance électrique, c’est différent des autres salles de basket. On la connaît parce qu’il y a eu tellement de grands événements, je pense aux combats de Mohamed Ali, je pense à tous les concerts qu’elle a accueillis. Le fait d’y être, de regarder autour de soi, c’est un sentiment particulier.
C’est un peu comme dans un "stand-up comedy", où les spectateurs sont dans le noir, et le terrain est illuminé au milieu. Normalement, dans les salles de basket, ce n’est pas comme ça, tu vois souvent les fans, dans une sorte de dégradé. Là c’est vraiment noir et blanc, ça fait penser à un show, au théâtre. Et puis les fans sont connaisseurs, donc forcément, quand il y a de belles actions, de l’engagement, tu sens qu’ils sont là pour te pousser, et pas juste pour regarder un match.
Can't wait to see these two on Opening Night. pic.twitter.com/P1UnM4oqp1
— NEW YORK KNICKS (@nyknicks) October 17, 2021
C’était un rêve, de jouer dans cette salle avec le maillot des Knicks ?
Rêver, c’est un bien grand mot, mais c’est vrai que j’y ai pensé plus d’une fois. Avec ma femme, dès qu’on visitait New York, on se disait que ce serait vraiment sympa de jouer là-bas. Tu sors de la salle, tu es en pleine ville, tu peux aller au restaurant, te balader, aller à Central Park.
Les Knicks, c’est une franchise mythique, qui a eu du mal ces sept, huit dernières années, qui n’était pas en réussite, et qui a fait un grand pas en avant la saison dernière. Le but de cette saison c’est de pouvoir faire encore mieux, il y a un gros challenge sportif à relever. Je pense qu’on a une bonne équipe, il y a de quoi faire, donc c’est d’autant plus excitant pour moi.
Je pense que ça va coller avec le public, je suis un joueur avec beaucoup de combativité, qui donne tout, ça se ressentira, et je pense qu’ils vont m’apprécier pour ça. Mes premiers pas dans la ville et dans le club se sont très bien passés. L’adaptation n’a pas été difficile, je suis quelqu’un du milieu urbain, j’aime la ville, l’énergie, l’intensité. Je me sens déjà chez moi.
Il y a 11 basketteurs français en NBA cette année, est-ce qu’on les regarde différemment depuis la médaille d’argent aux JO ?
Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question (rires). Je ne peux m’appuyer que sur mon expérience personnelle, mais c’est vrai que depuis que je suis rentré, j’ai eu beaucoup de félicitations, pas seulement de la part de joueurs, mais aussi des fans, des gens de New-York, qui me félicitent pour les JO. Je me fais un peu charrier aussi, forcément, parce qu’on a perdu contre eux en finale. Mais c’est agréable, ça donne envie de continuer à construire quelque chose avec l’équipe de France.
Vice-Champion Olympique... quelle fierté. On rêvait de l'or mais je suis tellement heureux de ce qu'on a accompli avec ce groupe. Remettre l'équipe de France sur le podium Olympique 21 ans après est un sentiment inexplicable.
— Evan Fournier (@EvanFourmizz) August 7, 2021
J'espère qu'on vous a fait honneur. pic.twitter.com/LvfVaaLjvx
Quelle est l’ambition pour cette saison ? Redevenir une équipe qui peut lutter pour le titre ?
Je ne suis pas quelqu’un qui aime se projeter, à titre collectif, sur une saison aussi longue. Il y a 82 matchs, et tellement de paramètres qui rentrent en jeu, notamment les blessures. On n’est clairement pas les favoris à l’Est, mais je pense qu’on peut embêter du monde, dans le style poil à gratter. On a un profil très défensif et intense, venir gagner chez nous ne sera pas facile cette année.
J’arrive dans une franchise nouvelle, les attentes des fans ou des journalistes c’est nouveau pour moi. Je demande à mes coéquipiers, si c'est comparable à ce qu’il y avait l’année dernière. D’après leurs retours, clairement, du côté des fans, tu sens qu’il y a quelque chose qui est en train de se produire. New York c’est une ville de basket, ils sont vraiment fans des Knicks, au-delà des Yankees (baseball), des Rangers (hockey sur glace). Moi ça me fait kiffer, c’est ça que tu veux en tant que joueur.
On te connaît en tant que leader en équipe de France, tu as envie de reproduire cela sous le maillot des Knicks ?
Bien sûr. Je suis quelqu’un qui a toujours eu un rôle de leader, j’aime les responsabilités, ça me transforme, ça me rend meilleur. Quand tu arrives dans un groupe nouveau, qui est déjà construit, ce n’est pas la chose la plus facile, mais ce sera à moi de m’imposer et d’être moi-même.
Quel est ton regard sur la situation de Kyrie Irving, qui refuse de se faire vacciner et qui se retrouve écarté des terrains ?
C’est une situation compliquée, parce que c’est son droit, de faire ce qu’il veut. Personne n’a le droit de le forcer à faire quoi que ce soit. Moi, je trouve cela dommage, parce que sur le long terme, je ne pense pas que la situation va changer, dans quatre, cinq ans, on sera toujours obligé d’être vacciné pour jouer. S’il assume les répercussions que cela peut avoir sur sa carrière, c’est son problème, et on n’a rien à dire sur le sujet. Mais c’est vrai que mettre toute sa carrière sur le côté pour cela, ce n’est clairement pas ce que je ferais.
Cela fait beaucoup parler ici, sur les plateformes, à la télé, sur les réseaux. Je dirais que c’est du 50-50, il y a des gens qui le défendent, il y en a qui lui tombent dessus. Au final, c’est une décision personnelle, on ne devrait pas nécessairement avoir à donner nos avis.
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