NBA : Toronto décroche sa première finale
En réussissant deux lancers francs à moins de quatre secondes de la sirène, Kawhi Leonard a envoyé les 20.000 spectateurs de la ScotiaBank Arena, les milliers de supporters massés près de la salle au sein du "Jurassic Park" et toute une ville au septième ciel. L'ailier est entré dans l'histoire de la franchise canadienne, qu'il a rejointe l'été dernier après une saison 2017-18 où il n'avait joué que neuf matches avec San Antonio en raison d'une mystérieuse blessure à une cuisse.
Grâce à ses 27 points et 17 rebonds, Leonard a offert à Toronto, franchise créée en 1995, la quatrième victoire décisive (100-94) et son premier titre de champion de la conférence Est. Mais il en faut plus pour que le flegmatique Leonard, que son président a pourtant présenté à l'issue de ce match N.6 au scénario haletant comme "le meilleur joueur du Championnat NBA", laisse exploser sa joie.
15 points de retard
"Battre Milwaukee et rejouer une finale, c'est pour moi très fort après la saison (2017-18, NDLR) que j'ai vécue (...) Je veux juste gagner, je m'en fous d'être le meilleur joueur, je veux être dans la meilleure équipe", a asséné l'ancien joueur de San Antonio, sacré champion NBA en 2014 avec les Spurs. Il est conscient que son équipe est passée tout près de la catastrophe. Elle a compté jusqu'à 15 points de retard en 2e période, puis de nouveau durant le 3e quart-temps.
Mais le dispositif pour limiter le rendement de Giannis Antetokoumpo, le principal atout de Milwaukee, limité à 21 points (7 sur 18 au tir), a fini par fonctionner. Toronto est revenu au score en fin de 3e période grâce à sa défense implacable, en infligeant un cinglant 17-2 aux Bucks, complètement dépassés par les événements. Leonard, qui tourne à une moyenne affolante de 31 points par match de play-offs, a fait l'essentiel des dégâts, mais il a aussi reçu le soutien de Kyle Lowry et Pascal Siakam qui ont ajouté respectivement 17 et 18 points.
Trudeau encourage les Raptors
Fred VanVleet, transformé depuis qu'il est devenu père la semaine dernière, a apporté 14 points, et le vétéran espagnol Marc Gasol, arrivé en cours de saison de Memphis, n'a marqué que six points, mais ses deux paniers à trois points ont fait mal aux Bucks. L'élimination de Milwaukee est une énorme désillusion pour Antetokoumpo. "Ils ont bien joué le coup et nous avons raté le coche. On a pourtant mené deux victoires à zéro et on aurait pu remporter le match N.3", a regretté l'ailier grec qui peut se consoler avec le titre de meilleur joueur de la saison (MVP).
"Il faut qu'on s'améliore collectivement et individuellement, ce n'est que le début d'un long parcours", a-t-il prévenu, avant d'abréger, visiblement désemparé, sa conférence de presse. Toronto va défier en finale à partir de jeudi Golden State, l'équipe-référence de la NBA depuis cinq ans qui a remporté trois des quatre derniers titres. Les Warriors qui ont balayé Portland (4-0) en finale de la conférence Ouest, se reposent depuis quasiment une semaine et sont les grands favoris des bookmakers de Las Vegas.
Mais ils ont perdu leurs deux matches de saison régulière en 2018-19 face aux Raptors qui, à l'image de Kyle Lowry, ne font aucun complexe. "Je ne suis pas rassasié. Notre but, c'est de remporter le titre et de battre le champion sortant", a-t-il prévenu. Tout un pays, déçu par ses franchises NHL de hockey sur glace, le sport-roi au Canada, est derrière les Raptors. A commencer par le Premier ministre Justin Trudeau: "Quelle partie mémorable! Les Raptors, il est temps de rapporter le trophée au Canada", a-t-il tweeté.
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