NBA : Masai Ujiri, l'architecte audacieux du premier titre de Toronto
En une année, les Toronto Raptors sont passés de la risée des réseaux sociaux - en raison aux éliminations répétées face à Cleveland et LeBron James - au sommet de la NBA. Une ascension fulgurante en grande partie due aux choix forts réalisés par Masai Ujiri, manager général de Toronto. Premiers de la saison régulière en 2018, les Raptors avaient été éliminés, avec fracas, en demi-finale de conférence par les Cavaliers (4-0). Brillants toute la saison, mais complexés en playoffs, ils semblaient avoir atteint leur plafond de verre. C'est là que Masai Ujiri a entamé son brusque virage.
Première décision, se séparer de Dwane Casey pourtant élu coach de l’année. Un symbole fort pour casser une dynamique d'un coach présent depuis sept ans, et ce malgré le meilleur bilan de l'histoire de la franchise cette saison-ci. Pour le remplacer : son assistant, Nick Nurse. Peu connu mais surtout aucune expérience en tant que patron d'un banc NBA. Un choix osé. Dans la foulée, Masai Ujiri s'attaque à l'effectif de l'équipe canadienne. Et le Nigérian n'a pas fait dans le sentimental.
Leonard, le gros pari d'Ujiri
Le président des opérations basket décide de briser le duo vedette Lowry-DeRozan. Deux joueurs majeurs, fortement liés, très complices et véritablement amis. Une résolution qui peine à passer dans le vestiaire. DeMar DeRozan, en compagnie de Jakob Poetl, est échangé contre Kawhi Leonard et Danny Green, des San Antonio Spurs. Audacieux voire dangereux. Car le cas de Leonard était alors une énigme. Le MVP des Finales 2014 n'avait joué que neuf matches dans la saison en raison d'une blessure à la cuisse. Et les relations entre le joueur et San Antonio s'avéraient floues et tendues. De plus, Leonard ne disposait plus qu'une année de contrat.
"Je pense que le changement a été douloureux sur le coup, mais nous savions quel genre de joueur nous allions obtenir. Si nous surmontions toutes les embûches, tout allait bien se passer. Nous étions confiants à ce sujet", expliquera Masai Ujiri après la qualification de Toronto en finale.
Un nouvel entraineur, le duo détruit, et une star attirée mais sans aucune certitude. Masai Ujiri avait pris les choses en main pour entamer la saison 2018-2019. Et dès les premiers matches, le groupe cohabitait avec brio. Kawhi Leonard, parfois ménagé, retrouvait peu à peu son niveau, celui d'un potentiel MVP. Nick Nurse installait sa philosophie, basé sur le collectif. Et des joueurs se révélaient comme Pascal Siakam. Joueur de rotation l'an passé, le Camerounais est devenu un pion essentiel des Raptors de par sa taille, son agilité et ses capacités offensives et défensives. Là encore, un choix de Masai Ujiri qui avait décidé de drafter l'ailier fort à la 27e place en 2016, dans le plus total anonymat. Siakam est actuellement le favori pour décrocher le titre de la meilleur progression de l'année.
Plafond de verre brisé
Dans une saison où l'alchimie des Raptors semblait s'établir, Masai Ujiri a sorti un autre tour de son sac. Exit le pivot Jonas Valanciunas. Bienvenu Marc Gasol. Le géant espagnol, en provenance de Memphis, ne possède pas l'expérience des finales NBA, mais connait la saveur des titres notamment avec la sélection espagnole (champion d'Europe en 2009 et 2011).
Groupe parfaitement huilé, les Raptors débarquent en playoffs avec le couteau entre les dents. Le travail de Masai Ujiri est alors terminé. Son puzzle, qui a débuté depuis son arrivée en 2013 mais qui s'est accéléré cette année, se montre gagnant. Toronto fracasse le plafond de verre des précédentes années et met un terme au règne de Golden State. Désormais, son regard est déjà tourné vers l'intersaison car deux de ses paris gagnants sont libres de tout contrat : Kawhi Leonard et Marc Gasol.
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