NBA: Antetokounmpo 2e Européen élu MVP, Gobert meilleur défenseur de la Ligue pour la 2e année de suite
Il avait éclaboussé la saison de sa classe et de ses performances hors norme. A 24 ans, Giannis Antetokounmpo a écrit une page de l'histoire de la NBA. Il est en effet devenu le 2e joueur européen à obtenir la plus grande distinction individuelle en NBA, récompensant une année de très haut niveau. Il est en même temps devenu le 3e joueur le plus jeune à l'obtenir sur les 40 dernières années. Il n'a que manqué le titre NBA pour couronner le tout avec Milwaukee.
Des larmes pour finir
"Je veux remercier mes coéquipiers et mes entraîneurs. Il faut plus qu'un joueur pour gagner autant de matches en une saison", a déclaré Antetokounmpo, en larmes, avant de rendre hommage à son père décédé en 2017. "C'est juste le début. Mon but est de remporter le titre de champion NBA", a-t-il prévenu.
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Si les votes pour les trophées NBA ont été enregistrés avant même le sacre de Toronto, première équipe canadienne à remporter le titre de champion NBA, le jury, formé de journalistes spécialisés, a distingué des talents venus d'ailleurs. Antetokounmpo est ainsi devenu le deuxième Européen, après l'Allemand Dirk Nowitzki, sacré en 2007 sous le maillot de Dallas et tout jeune retraité des parquets, a soulevé le prestigieux trophée de MVP. Le "Greek Freak", ou phénomène grec, comme le surnomme la presse américaine, a nettement devancé avec 941 points James Harden (Houston, 776 pts), sacré en 2018 et meilleur marqueur de la saison, et de Paul George (Oklahoma City, 356 pts). La franchise rendue célébre dans les années 1970 par Kareem Abdul-Jabbar, a terminé la saison régulière avec le meilleur bilan (60 v-22 d) et a dominé Detroit (4-0) et Boston (4-1) en play-offs, avant de chuter en finale de la conférence Est face au futur champion Toronto (4-2).
Gobert reste au sommet de la défense
Les récompenses 2019 sont particulièrement marquantes. Les Américains ne sont plus maîtres chez eux. Hormis Mike Budneholzer, le coach de Milwaukee, élu meilleur entraîneur de la NBA, et Lou Williams, meilleur 6e homme, aucun trophée majeur récompensant les meilleurs joueurs de la saison dans leur catégorie n'est revenu aux joueurs US. Pour le titre de meilleur défenseur, pour la deuxième année de suite, il est revenu au Français Rudy Gobert.
Statistiquement, il a réussi son meilleur exercice depuis se débuts en NBA en 2013 avec des moyennes de 15,9 points et 12,9 rebonds par match. Mais il a aussi connu deux grosses désillusions avec l'élimination d'Utah (4-1) par Houston dès le premier tour des play-offs et une nouvelle non-sélection pour le All Star Game, le match qui oppose chaque année mi-février les meilleurs joueurs de NBA. "Il y a des déceptions, des victoires, des défaites, des choses positives, des choses négatives", a-t-il expliqué à l'AFP. "Cette récompenses a une valeur énorme pour moi et pour mon équipe, c'est un travail d'équipe. Pour moi, ce trophée a plus de valeurs qu'un All Star Game, car un meilleur défenseur NBA, il n'y en a qu'un, il n'y en a pas 24, c'est la récompense d'une saison collective", a-t-il insisté.
Neuvième joueur à remporter deux années de suite ce titre, le joueur du Jazz a maintenant un objectif supérieur: passer le 1er tour des play-offs avec son équipe, et égaler le record de 3 titres de meilleur défenseur de rang, établi par Dwight Howard en 2009-2010-2011.
Siakam, premier Africain élu "most improved player"
Signe supplémentaire de la mondialisation de la NBA, les trophées de meilleur "rookie" (débutant) et de joueur ayant le plus progressé sont revenus au Slovène Luka Doncic (Dallas) et au Camerounais Pascal Siakam (Toronto).
Il est d'ailleurs le seul champion NBA 2019 à avoir été récompensé. Siakam, 25 ans, était le grand favori pour ce trophée qui est attribué depuis 1986 et qui a notamment récompensé Boris Diaw (2006), Kevin Love (2011), Paul George (2013), Jimmy Butler (2015) et Giannis Antetokounmpo (2017). Il est le premier joueur des Raptors et le premier Africain à être désigné "most improved player". Venu au basket sur le tard, Siakam a fait ses débuts en NBA en 2016. Il a terminé la saison régulière 2018-19, sa première comme titulaire, avec des moyennes de 16,9 points et 6,9 rebonds par match, contre 7,3 points et 4,5 rebonds par match en 2017-18. Il a été encore plus productif durant les play-offs 2019 avec 19 points et 7,1 rebonds par match. En finale contre Golden State, battu 4 à 2 par Toronto, ses moyennes ont grimpé à 19,5 points et 7,5 rebonds.
"Ce trophée est quelque chose de fort pour moi, quand on voit mon parcours, j'espère que des enfants vont voir ça, s'en inspirer et penser que c'est possible pour eux aussi", a-t-il expliqué. "Je suis content d'avoir ce trophée pour moi et pour ma famille, mais pour les enfants d'Afrique", a insisté Siakam. "Ce n'est que le début pour moi et il y a encore beaucoup de choses à venir". Le chemin à suivre a été tracé par Giannis Antetokounmpo.
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