L'heure de la rédemption a sonné pour Joakim Noah
Pour son retour à New York, la ville où il avait passé son adolescence et fait ses gammes sur les "playgrounds" du quartier de Hell's Kitchen, Noah espérait beaucoup mieux. L'ancien pivot des Chicago Bulls (2007-16), double champion universitaire, n'a disputé la saison dernière que 46 matches avec un temps de jeu et un impact limités: 22,1 minutes, 5,5 points et 8,8 rebonds par match pour celui qui fut en 2013-14 le meilleur défenseur de NBA. Pire, les supporters des Knicks l'ont rapidement pris en grippe parce qu'il avait signé à l'été 2016 un contrat jugé mirobolant pour un joueur souvent blessé: 72 millions de dollars sur quatre ans.
Et Noah n'a pas réussi à faire mentir sa réputation peu flatteuse de joueur fragile: il a dû mettre un terme à sa saison dès février 2017 à cause d'une nouvelle blessure à l'épaule droite (rupture de la coiffe des rotateurs) nécessitant une intervention chirurgicale. Mais le fils ainé de la légende du tennis français Yannick Noah, devenu lui-même père en septembre 2016 pour la première fois, n'avait pas encore touché le fond. En avril, il écopait d'une suspension de vingt matches pour infraction à la réglementation NBA sur les substances prohibées, en raison de l'absorption d'un complétement alimentaire contaminé. A 32 ans, après avoir purgé sa suspension et enchaîné trois saisons perturbées par des blessures, Noah repart pratiquement de zéro et devra se battre pour se (re)faire une place.
'Leçon d'humilité'
En son absence, les Knicks ont en effet retrouvé de l'ambition grâce à leur pivot letton Kristaps Porzingis, nouveau patron de l'équipe depuis le départ de Carmelo Anthony à Oklahoma City. Et en matière de pivots et de joueurs intérieurs, Jeff Hornaceck, l'entraîneur des Knicks, a l'embarras du choix: Noah ne sera au mieux que sa 4e option lundi pour le duel contre Cleveland et LeBron James au Madison Square Garden. A l'entendre, "Jooks", son surnom, aborde cette 11e saison en NBA avec humilité. "Je suis simplement heureux de pouvoir refaire ce que j'aime par dessus tout. Tout ce que je peux faire, c'est d'être aussi prêt que possible et je jouerai le rôle qu'on me demandera de jouer", insiste-t-il. A la différence de beaucoup de sportifs convaincus de dopage, Noah a reconnu son erreur et en a tiré des leçons. "Cela a été dur de me retrouver dans cette situation, à suivre les matches de l'équipe devant la télé, mais j'en suis le premier responsable", rappelle l'ancien international français. "J'ai beaucoup appris lors de cette période loin des terrains, c'était une leçon d'humilité et cela m'a permis de remettre de l'ordre dans ma vie et de me concentrer sur ce qui était le plus important", assure-t-il. Noah se sait attendu: "Les supporters des Knicks sont impatients, la saison dernière a été difficile, il y avait beaucoup de frustrations, notamment à cause de mon comportement", reconnaît-il. "Mais cette équipe a beaucoup de potentiel", conclut Noah qui espère disputer les play-offs avec les Knicks, sevrés des phases finales depuis 2013.
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