Finale NBA : Kawhi Leonard, à un pas du firmament
Tim Sweeney, entraîneur au Martin Luther King School en Californie, n’en revient pas. Assis dans les gradins du gymnaseHigh School, il assiste, médusé, aux exploits d’un jeune basketteur dégingandé. Son nom ? Kawhi Leonard.Vite, il appelle son père, également coach au lycée. Il faut qu’il voit ça. « Papa ? Viens vite au gymnase. On a notre futur joueur NBA” Ni une, ni deux, le paternel prend sa voiture et débarque au gymnase. Au bout de quelques actions, il souffle : « Tu as complètement raison ». Tim Sweeney lui dit alors « Non Papa, j’avais tort. Ce gamin, c’est un futur All Star »
Plus de dix ans plus tard, revoilà Kawhi. Avec les Toronto Raptors, en finale NBA. Si l’équipe canadienne en est là, elle le doit en grande partie à Leonard. Il a survolé les playoffs de la conférence Est, du début à la fin. Avec une impressionnante moyenne de 31,2 points, 8,8 rebonds et 3,8 passes décisives depuis le match 1 de Toronto face au Magic d’Orlando, sa ligne de stats explose les compteurs. En demi-finales de conférence, il a planté un panier historique – un improbable buzzer beater - face aux Sixers. C’est aussi lui qui a conduit les Raptors à remonter un désavantage de deux matches face aux Bucks de Milwaulkee en finale de conférence. Face à l’ogre Golden State Warriors, tous les regards seront tournés vers lui. Est-il au sommet de sa carrière ?
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En 2014, il jouait déjà le titre NBA. C’était avec les Spurs de Tony Parker, qui affrontaient le Miami Heat de Lebron James. Kawhi Leonard avait alors 22 ans. Résultat ? Les Spurs l’emportent, Leonard est sacré MVP de la finale. Sa défense héroïque sur James lui vaut les louanges de toute la planète basket. « C’est irréel ce que je vis » s’enthousiasmait-il alors. Après deux saisons moyennes en 2015 et 2016, les Spurs reviennent à la charge en 2017. Kawhi Leonard est alors un sérieux candidat au titre de MVP…jusqu’à sa blessure à la cheville en finale de la Conférence Ouest. En 2018, il ne joue quasiment pas : blessure et mésentente avec les dirigeants de San Antonio le cantonnent au banc.
A 26 ans, Kawhi Leonard tarde alors à confirmer les immenses espoirs placés en lui depuis cette finale de rêve en 2014. Son transfert à Toronto, pour la saison 2019, est censé lui permettre un nouveau départ. Mais très vite, on apprend qu’il ne voulait pas de ce transfert. Sa saison démarre en demi-teinte. Son entraîneur décide de le préserver pendant la saison régulière en vue des playoffs : il rate près d’un quart des matches. En réalité, Nick Nurse a fait un pari : préserver sa star pour que, au moment idéal, celui-ci monte en puissance. Et ne finisse pas, comme en 2017, sur la civière en pleine finale de conférence. Il a eu raison : Kawhi Leonard semble atteindre son pic de forme au bon moment, les playoffs.
Pour autant, peut-il renverser les invincibles Warriors? Sans Kevin Durant lors du match 1, les tenants du titre sont fragilisés. D’autant qu’ils ont vécu leur pire saison régulière sous Steve Kerr, avec un bilan de « seulement » 57 victoires. Kawhi Leonard pourra aussi compter sur l’effectif le plus dense de la NBA, après celui des Warriors. Pascal Siakam réalise une saison dantesque, tout comme Kyle Lowry. Ils compteront sur leur hermétique défense, celle-là même qui a asphyxier le probable MVP de la saison au tour précédent, Giannis Antetokounmpo. Mais Kawhi Leonard se veut prudent "Ils (Golden State) ne sont pas double champions en titre pour rien, il faudra être à notre meilleur niveau, cela va se jouer physiquement et mentalement", a-t-il prévenu.
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