Mondial: Les Bleues surclassées par les Etats-Unis
L'équipe de France peut se targuer d'avoir maintenu les Etats-Unis sous les 100 points. Une maigre consolation dans une soirée compliquée pour les protégées de Valérie Garnier. "On n'a pas pris le match comme il fallait le prendre. Je ne sais pas si on y croyait à 100%. On en blaguait même avant le match (...), reconnait Gomis. Cela s'est vu à notre attitude sur le terrain. On a baissé un peu la tête sur certains paniers américains, sans vraiment réagir. On a laissé les choses se dérouler." Avant la rencontre, la technicienne tricolore avait demandé à ses joueuses d'empêcher les Américaines de shooter trop vite et de mettre le ballon à l'intérieur. D'emblée, Moore a mis les plans de la sélectionneur à mal. Dès la première passe du match réceptionnée, Moore trouvait la mire longue distance (3-0, 1ère). Dans la foulée, la pivot Griner creusait l'écart sur un and one (8-2, 2e). Le début du festival des "grandes" du team USA. Alors qu'elles avaient étouffées les perches brésiliennes mercredi pour qualifier les Bleues, Gruda et Ciak ont été dépassées par Griner et Charles. Le duo a ouvert un immense chantier dans la raquette française (32 points, 12 rebonds à deux).
Griner-Charles, ça déménage
Au milieu du deuxième quart-temps, les troupes de Geno Auriemma affichaient un quasi-parfait 15/16 aux tirs. Une réussite insolente imputable à l'immense talent d'une formation sans faiblesse mais aussi à la passivité des vice-championnes d'Europe. A Ankara, elles n'avaient de "Braqueuses" que le nom. Pourtant, les patronnes ont tenu leur rang. Meilleure marqueuse de l'équipe de France dans ce Mondial, Gruda a scoré 18 points et pris 9 rebonds, avec un 53% de réussite d'autant plus admirable que la France n'a jamais pu dérouler correctement ses systèmes. Vexées de s'être fait battre en match de préparation à Coubertin il y a treize jours, les Américaines ont montré les muscles 35 minutes durant. Ses partenaires étouffées, Gruda leur a offert de l'air. Même constat pour Gomis, adroite de loin (11 pts, 3/5 à trois points) pour laisser les Tricolores à flots. Même fatiguée et chahutée par Bird et Whalen, Dumerc a marqué 10 points. Souci, la jeune garde bleue ne s'est jamais mise au diapason de ce trio royal, hormis Cata Chitiga (10 pts, 4 rbds à 4/9 aux tirs).
Des jeunes Bleues encore tendres
Diandra Tchatchouang illustre la faillite de ces Braqueuses en formation. L'ailière de 23 ans a signé un faible 1/9 aux shots et n'a jamais été dans le bon rythme. Les tenantes du titre n'en demandaient pas tant. Bien lancées, elles ont définitivement enterré les espoirs adverses en passant un 10-0 à une défense française apathique (46-21, 16e). Il faut attendre la 17e minute de la rencontre pour que les quintuples championnes du monde manquent leur premier tir dans la raquette... La dernière action de la première période est révélatrice de l'écart de niveau entre les deux équipes. Whalen arrive dans la peinture sans être contestée, déboussole Lardy d'une feinte et termine tranquillement de près (53-32). Dans le deuxième acte, les Etats-Unis se contentent de gérer leur avance. Sûres de leur défaite, les Bleues se libèrent enfin, à l'image de Salagnac et Amant. Ajouté à quelques exploits de Sandrine Gruda, cet état d'esprit plus conquérant permettait aux vice-championnes olympiques de ne pas couler à pic.
Ne pas galvauder les matches de classement
Un gage de réussite futur pour une équipe inexpérimentée. A Londres il y a deux ans, les Braqueuses fraichement nommées ainsi n'avaient pas réussi à contester les ogresses américaines. Derrière, elles avaient réussi à capitaliser sur leur beau parcours olympique, à l'Euro notamment, malgré cette fin en eau de boudin. Pour terminer sur une meilleure note en Turquie, l'équipe de France pourra appliquer les leçons reçues ce soir pour battre le Canada en match de classement demain. "C'est difficile de tomber contre la meilleure équipe du monde en quarts de finale. Mais cela s'était joué sur le premier match contre la Turquie (48-50). Si on avait gagné ce match, le chemin aurait été plus facile", admet Emilie Gomis. Supérieures techniquement et physiquement, les Américaines chasseront un neuvième sacre planétaire, pour continuer d'être la référence du basket féminin mondial. Charge aux jeunes françaises de bousculer l'ordre établi dans le futur. Elles ont pu mesurer le long chemin qu'il leur reste à parcourir pour y parvenir.
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