Les Bleus souffrent mais s'imposent
Les Italiens n'étaient certes pas favoris, au vu de ce qu'ils ont produit depuis le début de cet Euro, où ils présentaient de statistiques en matière de réussite aux tirs, face à des Français qui s'étaient montrés jusqu'alors particulièrement solides. Pourtant, les joueurs de la Squadra Azzura doivent encore se demander comment ils s'y sont pris pour perdre cette rencontre. Et les Français passaient par la petite porte. Mais l'essentiel était là, et leur bonheur tranchait avec la détresse des Italiens, éliminés et qui ne verront donc pas les JO pour la deuxième fois de suite, eux les vice-champions olympiques de 2004. Des Italiens qui ont pourtant pratiquement fait toute la course en tête avant de faire reprendre dans le dernier quart temps. Les Français ont en fait accéléré dans ces dernières dix minutes, et cela leur a suffi pour l'emporter. Mais que ce fut difficile ! Car sans doute motivés par la dimension même de "revanche" que les Bleus avaient mis dans cette opposition, les Italiens ragaillardis avaient subitement retrouvé leur adresse, surtout à l'extérieur. Et comme les Français n'étaient pas défensivement dans le coup, en retard sur les mouvements et ne coupant pas les lignes de passe adverses, les pistoleros italiens s'en donnaient à cur joie, à l'image de ses deux pointures Bargnani.(22 points) ete Belinelli (18 points). Avec un Parker en demie-teinte qui eut du mal à entrer dans le match puis s'est fait mal à la jambe gauche dans le deuxième quart-temps, les hommes de Vincent Collet ont vraiment souffert pour contenir une équipe transalpine survoltée qui jouait son billet pour la suite. Et les Bleus semblaient sans repères, confondant vitesse et précipitation, se créant des situations souvent compliquées, perdant beaucoup de ballons, ayant du mal à répondre à l'agressivité italienne. Ils restaient un peu en-deça en ne contestant pas les balles et laissant la main à des Italiens qui n'en demandaient pas tant et abordaient la pause avec sept longueurs d'avance (48-41) alors que le coach tricolore cherchait des solutions.
Car il y a eu des passages à vide et quelques soucis à la mène. Tony Parker n'a pas joué les dix dernières minutes pour ne pas prendre de risque du fait de sa blessure. Il est certes revenu sur le terrain après la pause mais pas longtemps, se contentant de suivre depuis le banc les dix dernières minute où ses coéquipiers ont malgré tout fait la différence après avoir été encore menés 67-60 à la 30e minute. Sa blessure n'avait pas l'air trop grave puisqu'on l'a vu bondir lorsque Boris Diaw (21 points) et Nicolas Batum (20 points) ont emballé la rencontre sur la fin. Mais il boitait en sortant du terrain. De la gravité de la blessure de Parker vont évidemment dépendre grandement les chances françaises pour la suite du tournoi. Sensationnel lors des trois premiers matches, le meneur français a été en échec aux tirs dimanche (3 sur 11 pour 8 points). La bonne nouvelle c'est que les Bleus, avec un excellent apport du banc, ont su gagner sans lui un match plutôt étouffant.Cette qualification est un premier pas mais la route reste longue. Le rendez-vous serbe lundi n'aura d'ailleurs rien d'anecdotique puisqu'une cinquième victoire permettrait aux Bleus d'aborder la deuxième phase avec le plein de points et de prendre déjà une option sur les quarts de finale. Une défaite en revanche les plomberait un peu, même s'ils sont d'ores et déjà certains de ne pas arriver les poches vides à Vilnius, ce qui est essentiel avant d'affronter des superpuissances comme l'Espagne, la Lituanie ou la Turquie.
Il n'empêche, quel que soit le cas de figure, que le staff tricolore va devoir tirer des enseignements de ce match qui aurait pu très mal tourner si les joueurs ne s'étaient pas imposés s physiquement en même temps qu'ils retrouvaient leurs systèmes face à des Italiens perclus de fautes et qui ont baissé de pied en fin de rencontre. Les 31 points inscrits dans le dernier quart-temps ont permis de sauver la mise. Mais face à des formations plus huppées et collectivement plus armées, il n'est pas sûr que les Bleus pourront s'en sortir ainsi. Sans doute Vincent Collet va-t-il rappeler à ses garçons que la route qui mène à Londres est encore longue.
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