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NBA : jugée trop légère, la sanction pour racisme et sexisme contre le propriétaire des Suns scandalise LeBron James et Chris Paul

Plusieurs voix appellent à la démission de Robert Sarver, propriétaire des Phoenix Suns, qui a écopé d'une suspension d'un an et d'une amende. 

France Télévisions - Rédaction Sport
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Le président des Phoenix Suns, Robert Sarver, lors d'un match de son équipe, le 11 décembre 2019. (ROSS D. FRANKLIN / AP)

À l'aube du retour de la NBA, l'actualité extra-sportive agite à Phoenix. Sous le coup d'une enquête depuis la publication d'un article d'ESPN, en novembre 2021, mettant en lumière des comportements racistes et sexistes, le propriétaire des Suns Robert Sarver a été finalement condamné, mardi 13 septembre.

La NBA, qui avait ensuite mandaté une enquête indépendante, l'a suspendu pour un an et infligé une amende de dix millions de dollars. Concrètement, Sarver ne peut plus diriger de franchise. Il lui est également interdit d'assister à des rencontres, comme de fréquenter les installations des équipes de la NBA et de la WNBA, la ligue nord-américaine féminine dans laquelle il détient les Mercury Phoenix.

Il est notamment reproché à Sarver d'avoir traité ses employées de manière inéquitable, utilisé des "mots ne tenant pas compte des sensibilités raciales", un langage sexuellement connoté et d'avoir eu une attitude relevant du harcèlement.

Une sanction jugée pas assez sévère

Les dix millions dollars demandés à l'homme d'affaires – qui seront d'ailleurs reversés à des organisations luttant contre les discriminations de "race et de genre" – représentent, certes, la sanction financière maximale autorisée par le code de la ligue mais le monde du basket américain en attendait plus.

Outre la star des Los Angeles Lakers, LeBron James, qui a estimé sur Twitter que la "Ligue s'est trompée" sur le degré de la sanction, le meneur de la franchise de l'Arizona Chris Paul s'est dit "horrifié et déçu" par le rapport de l'enquête. "Cette attitude, particulièrement envers les femmes, est inacceptable. Je suis d'avis que les sanctions n'étaient pas la hauteur de ce que nous pouvons tous considérer comme un comportement atroce", a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux.

Si la directrice exécutive du syndicat des joueurs (NBPA), Tamika Tremaglio, a, de son côté, jugé que Sarver ne devrait "plus jamais occuper de poste de direction" dans la ligue après sa conduite "horrible", le vice-président des Suns Jahm Najafi a lui été plus direct.

"Je ne peux pas rester les bras croisés et laisser nos enfants et les futures générations de fans penser que ce comportement est toléré en raison de la richesse et des privilèges, a indiqué le milliardaire irano-américain, qui possède la deuxième plus grande participation dans les Suns, dans une lettre ouverte obtenue par l'Arizona Republic. Par conséquent, je demande la démission de Robert Sarver".

Certains réclamaient une radiation de la ligue

Il faut dire que le sort réservé au propriétaire des Suns peut sembler clément. En 2014, la NBA avait banni à vie Donald Sterling, alors détenteur des Clippers de Los Angeles, après la publication d'enregistrements privés dans lesquels il tenait des propos racistes. L'homme d'affaires de 88 ans avait ainsi été contraint de vendre la franchise californienne et de verser 2,5 millions de dollars d'amende.

Plus haut sur la côte ouest, le président des opérations basket de Portland, Neil Olshey, avait été licencié en décembre 2021 pour avoir établi un environnement de travail toxique au sein de la franchise de l'Oregon.

Interrogé sur un possible manque de sévérité dans l'affaire Sarver, le patron de la NBA Adam Silver a pleinement assumé cette décision. "Le comportement est indéfendable et je pense que nous avons fait preuve d'équité. Je n'ai pas le droit de l'écarter de cette franchise", a-t-il affirmé jeudi.

"Nous aurions pu enclencher un processus de départ contre Robert Sarver mais j'ai pris finalement la décision de ne pas aller jusque là", a ajouté le dirigeant, en expliquant qu'il "avait accès à des informations que le public n'a pas" et qu'il "était à même de juger la globalité des faîts" dans ce dossier.

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