Cet article date de plus de quatorze ans.

La France retombe sur terre

Surprenante en début de Mondial, la France a vu son parcours stoppé net en huitième de finale, les Bleus s'inclinant lourdement (95-77) face à la Turquie. Vincent Collet se sentait "dans ses petits souliers" avant d'aborder ce huitième de finale face au pays organisateur, et ce sentiment d'infériorité ne s'est jamais vraiment envolé lors d'une rencontre dominée dans tous les domaines par les Turcs. Ces derniers affronteront en quart la Slovénie.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

En ce début de rencontre, la défaite de12 points face à la Nouvelle-zélande restait encore dans toutes les têtes, et les pertes de balle, comme les fautes se succédaient côté français. Menés 7-3, les Tricolores passaient pour la première fois devant à 4min 50 de la fin du premier quart-temps sur un trois points de Nando de Colo (8-7). Aidée par son public, la Turquie reprenait rapidement l'avantage, mais la France gardait le contact, malgré des pertes de balle toujours aussi rageantes et les Turcs terminaient ce premier quart-temps en tête (19-14).

Avec un 3/6 à trois points, les Turcs comptaient en début de deuxième quart-temps dix points d'avance (26-16). Toujours à la peine sur les rebonds, les Français devaient également rester concentrer en attaque, car les fautes d'attention se payaient comptant à l'image d'une septième perte de balle (contre une seule) due à un relâchement de Diaw. Ce relâchement défensif se faisait plus criant encore dans les ultimes secondes du deuxième quart, et l'avance passait à 15 points en faveur des Turcs (43-28). Les trois points dIlyasova et l'efficacité de Güler dans la raquette donnaient le tournis à des Bleus bien fébriles.

Et l'écart passait à 18 points grâce à un nouveau trois points signé Türkoglu. Et le joueur de Toronto enfonçait le clou quelques instants plus tard en dehors de la raquette… Impuissants, les Français commettaient des fautes, une 5e pour Ian Mahinmi, et prenaient l'eau. Leurs adversaires surfaient sur une série de 16 points à rien pour porter la marque à 53-28. A l'Euro 2005, les Tricolores avaient bien réalisé l'exploit de battre les Serbes chez eux, mais cette fois, la mécanique huilée de la Turquie ne laissait que peu d'espoir aux Tricolores. Sur un énième trois points réussi et deux lancers-francs, l'écart passait même à 28 points (69-43) ! La Turquie s'envolait pour conclure ce troisième quart, 71-45.

Il ne restait plus que dix minutes pour sortir la tête haute de cette rencontre, mais dans ces conditions, Vincent Collet avait un peu de mal à se faire entendre de ses joueurs et le public stambouliote en profitait pour lancer une ola. Cette fin de rencontre tournait au pathétique avec de nouvelles pertes de balle (Bokolo), et les Français ne parvenaient même pas à aligner deux lancer-francs de suite… Après avoir étonné en battant lors de son premier match l'Espagne, l'équipe de Vincent Collet s'est totalement désagrégée. Elle a essuyé une troisième défaite consécutive (95-77), et logiquement retrouvé le chemin de la maison.

Une première pour la Slovénie

Pour la première fois de son histoire, la Slovénie s'est qualifiée pour les quarts de finale d'une compétition planétaire. En battant facilement l'Australie (87-58), les Slovènes sont désormais en quarts de finale du Mondial, et affronteront la France ou la Turquie, hôte de l'épreuve. Un an après s'être hissée pour la première fois en demi-finale d'un Euro, la Slovénie, petit pays de deux millions d'habitants, s'affirme également à l'échelon supérieur, malgré un été agité. Déjà privée des frères Lorbek, de Nesterovic et de Smodis, elle s'est payé un petit psychodrame en préparation lorsque Beno Udrih, mécontent de n'être que le remplaçant de Lakovic à la mène, a claqué la porte de la sélection.

Mais malgré l'absence du stratège des Sacramento Kings, la Slovénie peut toujours compter, grâce à un réservoir incroyable pour un pays de cette taille, sur des grands joueurs à l'image de Goran Dragic, auteur d'une belle saison avec les Phoenix Suns, ou Sani Becirovic, le fils de l'entraîneur. Elle a dynamité d'entrée (12-0) une Australie qui a raté ses dix (!) premiers tirs pour prendre le large dès la pause et s'envoler vers un succès facile sur les ailes de Lakovic (19 points) et Dragic (10 points, 8 passes).

Diaw: "Besoin de défaites pour grandir"

 Boris Diaw (capitaine de l'équipe de France): "C'était difficile, on a réussi à tenir la plus grande partie de la première mi-temps. Ils ont fait une zone très serrée, dans ces cas-là il faut mettre ses tirs. On est déçu, l'objectif était d'aller en quarts de finale. On ne sait pas ce que ça aurait pu changer avec un autre quart de finale, ça n'aurait pas été facile quoiqu'il arrive. Ce qui est positif c'est qu'on a pris de l'expérience. On a besoin de défaites pour grandir."

Nicolas Batum (ailier de l'équipe de France): "On a fait un bon début de match où on les joue les yeux dans les yeux. On montre qu'on est là. Mais on relâche l'effort dans les quatre dernières minutes de la première mi-temps et ils commencent à partir. Turkoglu prend les choses en main, on savait ce qu'il pouvait faire, mais il nous tue ce soir. Qu'est-ce que tu veux faire avec 76 millions de personnes derrière eux ce soir? On s'était dit de montrer un peu de fierté sur la fin de match."

Florent Pietrus (intérieur de l'équipe de France): "On s'est battu mais on est tombé contre une équipe bien en place et qui vise le titre. On est déçu mais ça fait partie de l'expérience. Si un jour on veut remporter un grand titre, il faut qu'on apprenne de nos erreurs. C'est clair que la match contre Nouvelle-Zélande va laisser des traces.

Mickaël Gelabale
(ailier de l'équipe de France): "Ils ont été trop forts. Tout le monde a amené, mais leur défense de zone nous a tués. On aurait plus dû la jouer au feeling. Ils étaient super agressifs, ils ont fait un bon match, il n'y a rien à dire. On avait un match pour finir troisième, on l'a laissé passer. On savait très bien que les Turcs allaient être très durs à jouer. Si le coach fait appel à moi l'année prochaine je serai là.

Voir la video

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.