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Eurobasket : France-Turquie, le match de tous les dangers

Des attentes d'enfer, des adversaires coriaces... Le huitième de finale des Bleus promet d'être très disputé, même à domicile.

Article rédigé par Boris Jullien
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le pivot turc Semih Erden, lors d'un match de l'Eurobasket contre l'Allemagne, à Berlin, le 8 septembre 2015. (JOHN MACDOUGALL / AFP)

C'est la rencontre que Vincent Collet, le sélectionneur tricolore, redoute depuis le début. Un match à élimination directe, très tôt dans la compétition, contre une équipe forcément forte, puisqu'elle a réussi à s'extirper du groupe B, le "groupe de la mort", avec l'Espagne, la Serbie et l'Italie. L'équipe de France affronte la Turquie, samedi 12 septembre, en huitièmes de finale de l'Eurobasket, à Villeneuve-d'Ascq (Nord). Une confrontation non sans danger pour les Bleus. La preuve par trois.

Des adversaires féroces

Certes, la Turquie est vierge de tout palmarès depuis sa médaille d'argent au Mondial de 2010. D'accord, il lui manque aussi quelques joueurs majeurs : les pivots NBA Omer Asik et Enes Kanter. Mais "pour un huitième, ce n'est pas un cadeau", résume l'arrière français Evan Fournier. Surnommée la sélection des "douze géants", la Turquie peut compter sur un secteur intérieur fourni, avec Semih Erden ou Oguz Savas, un monstre de 2,13 m pour 132 kg, ou encore l'ailier NBA Ersan Ilyasova, grand et bon shooteur.

Pour le meneur, le coach Ergin Ataman a fait appel à Bobby Dixon, un Américain naturalisé. "C'est une équipe solide, traditionnellement rugueuse, qui va nous bousculer", prévient Vincent Collet. Surtout que la France et la Turquie ont une histoire commune : c'est contre elle que Tony Parker avait inscrit 37 points, son record en équipe de France, pour tenter de se qualifier à l'Eurobasket 2009. En vain. C'est aussi elle qui avait éliminé (en huitièmes) la France de la Coupe du monde, en 2010, provoquant la colère de Vincent Collet. Bref, ce huitième sonne comme des retrouvailles.

Attention à la pression

A Lille, dans un stade Pierre-Mauroy transformé en grande salle de basket, les Bleus évolueront devant 27 000 spectateurs. Un record en Europe. De quoi affoler les basketteurs français ? Les joueurs NBA ont l'habitude des matchs devant près de 20 000 personnes. N'empêche, les attentes sont très grandes : la France défend, à domicile, son titre de championne d'Europe, acquis en 2013. Une mission impossible ? Depuis l'Allemagne en 1993, personne n'a gagné l'Eurobasket à domicile. 

Dans L'Equipe (article payant), Nicolas Batum affirmait avant le début du tournoi les ambitions des Bleus : "On ne peut pas sortir en huitièmes, en quarts ou en demies. On ne peut même pas perdre en finale !" Et l'ailier des Charlotte Hornets en NBA de poursuivre : "On sait ce qui nous attend. L’année dernière, à la Coupe du monde, on a sorti l’Espagne, pays hôte, en quarts de finale ; l’année précédente, à l’Euro, on a sorti la Slovénie, elle aussi pays hôte, en quarts de finale... On est donc bien placés pour savoir ce que ça fait de jouer chez soi." Bien placés aussi pour savoir que jouer à la maison peut être un cadeau empoisonné.

Une place pour les JO en jeu

Gagne ou crève. Outre la victoire finale, l'objectif de l'équipe de France est aussi de se qualifier pour les Jeux olympiques, l'an prochain. Une compétition sur laquelle Tony Parker (voire Boris Diaw et Florent Piétrus) souhaite achever sa carrière internationale. Or, seuls les deux finalistes de l'Eurobasket décrochent leur billet pour Rio (Brésil). Les pays classés entre la 3e et la 6e place devront passer par un tournoi de qualification olympique. Du coup, une défaite contre la Turquie signifierait la fin de ce rêve de médaille olympique. "Si, à l’issue de cet Euro, on doit se contenter du tournoi préolympique l’année prochaine, ce sera un échec. Et si on n’a même pas ça, ce sera une catastrophe internationale", estime Nicolas Batum.

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