Tony Parker : "L’Espagne, un classique comme France-Brésil au foot"
- Quelle relation entretenez-vous avec l’Espagne, votre grand rival ?
Tony Parker : "Je comprends la rivalité mais je n’ai pas de rage particulière quand je joue contre eux. Je m’entends super bien avec Pau Gasol : en NBA, on va manger avec nos femmes, il vient à la maison… Même Scariolo (Sergio, le sélectionneur, ndlr) est venu l’an passé. Je n’ai pas de haine contre eux. Pour moi, l’Espagne est un exemple. Le fait qu’ils nous ont battus pendant si longtemps, ça nous a poussé à revenir chaque été. Sans eux, on aurait eu plus de médailles. Depuis six ans, on a les meilleurs résultats en Europe : c’est devenu un classique, comme un France-Brésil au foot."
- Quels sont votre meilleur et votre pire souvenir contre cette équipe ?
"Le pire, c’est la défaite aux Jeux olympiques en 2012. On était devant, on avait le match en main à trois minutes de la fin, et on a connu une grosse panne d’adresse. Celle-là, elle était dure à avaler. On avait perdu en 2009, en 2011, et là je pensais que c’était la bonne. Le meilleur, c’est à l’Euro 2013. Ils avaient enchaîné les médailles, ils dominaient l’Europe. Ils étaient là où on voulait être. Le fait de les battre enfin, c’était le début pour nous d’une grande équipe de France, au niveau où on espérait l’élever un jour. 2013, c’est une grosse victoire pour l’histoire du basket français."
- Ça va être un match très fort sur le plan émotionnel. Avez-vous préparé les jeunes joueurs ?
"Ils sont prêts, ils l’ont prouvé sur le match contre la Turquie. Ils avaient déjà fait un énorme match contre l’Espagne l’an passé. Rudy (Gobert) est impatient de défendre sur Gasol, Joffrey (Lauvergne) aussi. Ça va être un gros challenge pour eux."
- Comment expliquez-vous la longévité de Pau Gasol, qui a 35 ans est le meilleur marqueur de l’Euro ?
"C’est un vrai professionnel. La manière dont il prend soin de son corps, tout ce qu’il fait sur son ‘diet’, sur son temps de repos, c’est exemplaire. Il a toujours joué dans les bonnes équipes avec une culture de la gagne, aux Lakers avec Kobe Bryant comme en Espagne. C’est un leader qui a toujours répondu présent dans les moments chauds. Sa seule présence suffit à galvaniser une équipe."
- Pour l’Espagne, cette demi-finale sera avant tout une revanche après leur défaite à la Coupe du monde, à domicile, l’an passé…
"Bien sûr qu’ils seront revanchards. Comme Nicolas (Batum) l’a dit hier, ils mènent 3 victoires à 2 (2009, 2011, 2012 vs 2013, 2014, ndlr). On a un match à gagner pour pouvoir dire qu’on est à égalité. On a un titre à défendre. Les Espagnols viennent ici pour nous battre. Ils n’ont pas peur de nous."
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