Les Braqueuses au rendez-vous de leur rêve
La finale France - Espagne en direct sur France 3 et francetvsport.fr à partir de 20h
A Londres, elles avaient vécu un rêve. A coups d'exploits, de paniers à 3 points miraculeux de Céline Dumerc, de défenses intraitables, de rires et de pleurs, de chansons plus ou moins démodées, les Françaises s'étaient taillées une sacrée côte d'amour auprès du public français. Elles en profitaient, elles en avaient conscience à distance, et elles savaient surtout que ces performances appelaient des lendemains: "C’est les résultats qui comptent. Ca ne suffit pas de montrer des images, il faut aussi gagner des choses", avait lancé la capitaine juste après la défaite en finale olympique contre les Etats-Unis. Pour tout ce groupe, l'Euro-2013 joué à domicile était déjà dans les esprits, l'occasion de venir partager cette gloire et surtout de faire fructifier ce parcours.
Première partie du contrat rempli
Dix mois après, elles y sont. Elles sont en finale de leur Euro, en ayant déjà vécu des matches à rebondissement, des moments de tension et de bonheur, des instants de communion avec le public français. Les succès en quarts (contre la Suède) et en demies (contre la Turquie) ont été obtenus au forceps, dans la douleur, à l'énergie qui commence sérieusement à manquer. Les Braqueuses sont en bout de course, mais elles ne sont plus qu'à une victoire de leur plus gros larcin. Si dans le passé, leur talent pour arracher des victoires inespérées était leur marque de fabrique, cet Euro a montré qu'elles avaient passé un cap. Les voir en finale, c'est une récompense, et une juste récompense. Plus maître de leur jeu, elles arrivent à maturité et ne rêvent que de soulever le trophée, point d'orgue de leur aventure.
"C'est beaucoup d'émotions d'être en finale. On voulait absolument jouer la finale en France. C'était l'objectif N.1", rappelait après la qualification Edwige Lawson-Wade, future retraitée. "C'est difficile de vous expliquer comment je ressens cette qualification en finale, parce que je vais jouer le dernier match de ma carrière. Ca fait 17 ans que je joue au haut niveau. Une partie de l'objectif est atteint. Parce que jouer une finale, c'est ce qu'on voulait. Mais quand on s'endort le soir, on rêve d'une médaille d'or." Mais l'Américaine d'origine sait que la partie n'est pas gagnée d'avance: "On peut être optimiste. Mais l'Espagne a gagné tous ses matches minimum de 15 points. C'est un pays de basket. Ca va être très difficile." Argentée en 1999, en or en 2001, bronzée en 2011, Lawson-Wade veut toucher une nouvelle fois l'or avant de tirer sa révérence.
Un sacre à domicile comme en 2001 ?
Pour la sixième fois de son histoire, l'équipe de France se trouve en finale de l'Euro. Par deux fois, en 2001 et 2009, elle a été sacrée face aux Russes. En 1970 (URSS), 1993 (Espagne) et 1999 (Pologne), elle a échoué sur cette dernière marche. Et c'est une nouvelle fois les Espagnoles qui seront face à elles. Une nation avec laquelle le contentieux est lourd. Les Espagnoles avaient en effet vaincu en prolongation les Françaises en quarts de finale du Mondial-2010 (74-71 a.p.), les privant d'une première demi-finale mondiale depuis 1953. Et pour y parvenir, les Ibères avaient effacé six points de déficit dans les 24 dernières secondes. A l'époque, plusieurs joueuses majeures manquaient chez les Bleues, dont Sandrine Gruda. A l'Euro-2011, les filles de Pierre Vincent avaient pris leur revanche (79-55), participant à éloigner l'Espagne des JO de Londres.
Sur les sept dernières éditions, l'Espagne est déjà assurée de monter pour la sixième fois sur le podium. Cette finale promet d'être très ouverte entre deux équipes, les seules à être encore invaincues dans cet Euro, qui se connaissent sur le bout des doigts. Avec le soutien du public, et pour le dernier match en Bleu d'Emmeline Ndongue et d'Edwige Lawson-Wade, les Françaises pourraient bénéficier une nouvelle fois de ce supplément d'âme qui les a souvent menées vers la victoire. Comme en 2001, date de leur premier sacre européen, disputé sur le sol français.
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