Les Bleues à un pas du sacre
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Les Françaises ont "un peu exorcisé" les démons de 2013, pour reprendre les mots d'Isabelle Yacoubou, en infligeant leur première défaite du tournoi aux tenantes du titre espagnoles vendredi soir en demi-finale (63-58). Mais pour que le passé ne revienne pas insidieusement les hanter, encore faut-il, cette fois-ci, qu'elles aillent jusqu'au bout et ramènent à la France le troisième titre européen de son histoire, après ceux de 2001 et 2009. Dumerc, la capitaine, veut croire que l'exemple de 2013 leur servira. "On était à la maison, et peut-être qu'on avait abordé cette finale en pensant que le plus dur était fait. Sauf que pas du tout", se rappelle-t-elle.
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"Cette année, c'est différent", estime-t-elle. "On connaît les qualités de coeur, d'investissement des Serbes. Et il n'y a pas le même engouement autour de nous qu'en 2013. Donc, on est beaucoup plus focalisé sur ce qui se passe sur le terrain." Une victoire dimanche ferait de la France la nation la plus titrée au plan continental avec la Russie (2003, 2007 et 2011), et devant l'Espagne (1993 et 2013), depuis l'éclatement du bloc soviétique. La Serbie, dont le meilleur résultat dans un Championnat d'Europe était une 4e place en 2013, n'aura pas grand-chose à perdre dans ce match qui distribuera un ticket direct pour les JO-2016 à Rio.
Deux femmes entraîneurs
Elle essaiera de devenir le premier pays issu de l'ex-Yougoslavie à décrocher l'or européen. La Yougoslavie n'a jamais été sacrée championne d'Europe, mais a été quatre fois finaliste (1968, 1978, 1987, et 1991), s'inclinant à chaque fois contre l'URSS. Les deux équipes ont connu un parcours tortueux dans cet Euro. La France n'a subi qu'une défaite, au deuxième tour contre la Turquie (56-66). Mais elle n'a survolé aucune rencontre et n'a commencé à exploiter pleinement son potentiel qu'en quarts contre la Russie (77-74). La Serbie a fini seulement quatrième de son groupe au deuxième tour, après avoir perdu deux de ses trois matches. Mais elle s'est reprise magnifiquement en quarts contre la Turquie (75-63), médaillée de bronze en 2013, et a enchaîné en demie face au Bélarus (74-72).
Cette finale aura la particularité d'opposer les deux seuls entraîneurs féminins de l'Euro. Valérie Garnier dirige depuis 2013 la sélection française et Marina Maljkovic depuis 2012 la serbe. Celle-ci connaît fort bien la France, son autre pays de coeur. Elle y a vécu quand son père Bozidar entraînait le CSP Limoges (1992-1995). Et elle est depuis deux ans la coach de Lyon. Elle professe un jeu libre et audacieux, bien à son image de femme extravertie, qui convient aux gros talents individuels que sont Ana Dabovic, Sonja Petrovic ou Jelena Milovanovic. La Serbie sait aussi faire déjouer ses adversaires en les harcelant très haut sur le terrain. Mais elle manque de taille et de muscles à l'intérieur, ce dont pourraient profiter Sandrine Gruda et ses coéquipières.
Le portrait de Sandrine Gruda en vidéo :
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