Cet article date de plus de dix ans.

La France veut récupérer l'Euro 2015

Hôte désigné de l'Eurobasket 2015, l'Ukraine pourrait ne pas être en mesure d'organiser cette compétition. Secoué par une grave crise politique, le pays d'Europe de l'Est a pris beaucoup de retard sur les travaux. Par la voix du président de la Fédération de basket Jean-Pierre Siutat, la France s'est déclarée candidate pour récupérer l'évènement. En 2011, elle avait déposé un dossier conjoint avec l'Allemagne, l'Italie et la Croatie dans ce but avant de se rétracter.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les Français Batum, Gelabale, Parker et Ajinça se motivent

Et si l'Eurobasket 2015 se déroulait en France? Désignée en décembre 2011 pour organiser la compétition, l'Ukraine pourrait se voir dépossédée. La faute à la grave crise politique qui secoue le pays mais aussi a sa mauvaise santé économique. Selon Ouest France, moins de 20% des travaux ont été réalisés à un an et demi de l'évènement. Des sept salles promises à la FIBA, la fédération internationale de basket, six seulement sont en chantier. Plus que ces retards, le pays d'Europe de l'Est présente des problèmes de solvabilité d'après l'Equipe.

La France était candidate 

Pour couronner le tout, le secrétaire général de la FIBA Europe n'a pu se rendre sur place pour évaluer la situation à cause  des heurts opposant les pro-Russes aux pro-Européens. Dans ce contexte, l'organe de gestion international du basket pourrait changer son fusil d'épaule. Candidate à l'organisation de l'évènement il y a un peu plus de deux ans, en compagnie de l'Italie, la Croatie et l'Allemagne, la France se verrait bien le récupérer.

En 2011, quelques semaines avant l'attribution de l'Eurobasket à l'Ukraine, elle s'était pourtant retirée de la course, critiquant vertement la FIBA. A l'époque, le président de la Fédération française de basket Jean-Pierre Siutat, avait dénoncé le "manque de professionalisme", "le processus d'étude des candidatures" et le désir de profits toujours plus grand de l'organe directeur du basket mondial au niveau européen. Aujourd'hui, le dirigeant du basket tricolore est revenu à de meilleurs sentiments.

Siutat part en campagne

Profitant de l'Assemblée général de la FIBA, qui s'est tenue à Istanbul ce week-end, Siutat a crié haut et fort, notamment via Twitter, son souhait d'organiser tout ou partie de l'Eurobasket 2015. "Il y a trois cas de figure possibles: soit il (le président de la fédération ukrainienne, ndlr) organise seul jusqu'au bout, soit il ouvre à d'autres sites, ou encore la situation devient dramatique et la FIBA doit trouver un autre organisateur", résume celui qui était chargé de l'organisation de l'Eurobasket 1999 dans l'Hexagone. Début février déjà, l'ancien président de la Ligue féminine de basket s'était déclaré ouvert à une telle proposition. Avant de la rendre officielle, il voulait s'assurer qu'elle soit financièrement viable, comme il l'explique dans l'Equipe. "J'ai aujourd'hui la certitude que c'est faisable. J'ai donc confirmé la candidature de la France, car je sais aujourd'hui que c'est organisable."

La tâche ne sera pas des plus simples pour le chef de la FFBB puisque l'Ukraine "a payé ce qu'elle devait payer et s'est donc mise en règle financièrement parlant." En fin tacticien, Jean-Pierre Siutat n'est pas sorti du bois à n'importe quel moment. Si le sujet de l'Eurobasket n'a pas été abordé à l'Assemblé générale de la FIBA, il le sera lors du bureau central de l'organisation internationale... le week-end prochain. L'occasion de convaincre les décideurs du basket mondial d'offrir au pays tenant du titre la possibilité d'accueillir la compétition. Une opportunité en or de développer ses infrastructures pour la balle orange française, à l'image de la salle prévue dans la banlieue lyonnaise pour remplacer la vieillissante Astroballe. Une salle dont est pensionnaire l'Asvel, club dans lequel Tony Parker possède des parts.

Un Eurobasket tout bénéf'

En obtenant l'Eurobasket, Jean-Pierre Siutat ferait coup double. Il offrirait à TP une tournée d'adieu dans l'Hexagone avant son retrait définitif à l'issue des JO 2016 et s'assurerait de conserver la star dans le capital d'un des plus grands clubs français. Confrontée à l'urgence, la FIBA devrait se montrer plus souple sur un cahier des charges dont Siutat critiquait la rigidité. En cas de succès de son opération de charme, le président de la Fédé française réussirait un superbe coup à trois bandes. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.