France-Espagne, les clés du match
Le duel Fernandez-Batum
Coéquipiers chez les Portland Trail Blazers durant trois saisons, les deux ailiers sont les deuxièmes options offensives de leur sélection respective dans cet Eurobasket (12 points de moyenne). En quart de finale des Jeux Olympiques de Londres, ils s’étaient neutralisés, marquant 9 points chacun. Les absences de Navarro et Pau Gasol ont donné au joueur du Real Madrid des responsabilités supplémentaires au scoring, en témoignent ses 13 points marqués dans le 1er quart-temps face à la Serbie. S’il bloque aussi bien son ancien partenaire que le meneur slovène Goran Dragic en quart de finale, Batman multipliera les chances de victoire de l’équipe de France. S’il y arrive sans que son apport offensif n’en pâtisse, les Bleus auront même quelques orteils en finale.
Limiter l’apport de Marc Gasol
En l’absence de son frère Pau, de Serge Ibaka et de Felipe Reyes, Marc Gasol est maître du secteur intérieur espagnol. Juan Carlos Navarro blessé, son influence s’est étendue à l’ensemble de la sélection, dont il est le leader incontesté. Ses 13 points et 7,7 rebonds de moyenne en font le meilleur marqueur et rebondeur de la Roja dans la compétition. D’autant plus inquiétant pour les Français que le quart de finale aisément remporté aux dépens de la Serbie lui a permis de souffler. Lors des derniers JO, le pivot des Memphis Grizzlies avait été le principal bourreau des Tricolores (14 pts, 8 rbds). Un rôle qu’Ajinça, Piétrus ou Diaw seront chargés de l’empêcher de jouer à nouveau.
La bataille tactique
Dans ce match couperet, les décisions des coaches Vincent Collet et Juan Orenga auront une importance cruciale. Critiqué pour ses gestions curieuses du money time lors des défaites de la Roja contre l’Italie et la Grèce, l’ancien adjoint de Sergio Scariolo devra faire mieux. Installé à la tête des doubles champions d’Europe dans la foulée de leur défaite en finale des Jeux, l’ancien technicien des équipes de jeunes espagnoles passe son premier vrai test face aux Bleus. Bien plus expérimenté (en poste depuis 2009, ndlr), son homologue français devra gérer la fatigue générée par un quart de finale disputé. Faire défendre Batum sur Dragic était un choix payant. Pour abattre le double tenant du titre, il faudra en faire d’autres.
L’avantage psychologique des Espagnols
L’histoire récente entre la France et l’Espagne est loin d’être favorable aux Bleus. Leurs duels en quart de finale de l’Euro 2009, en finale de l’Euro 2011 et en quart des JO 2012 ont tous tourné à l’avantage des Ibères. La dernière victoire des Tricolores sur leurs voisins date du 1er tour du Mondial 2010. Leur unique succès lors des douze dernières confrontations entre les deux sélections nationales. « Le fait d'aller en finale en 2011, d'accrocher les Espagnols l'année dernière (aux JO), tout ça nous a servi », assure Tony Parker. Le temps de mettre en pratique cette expérience accumulée est venu.
La forme de Tony Parker
Batum, Diaw ou Ajinça ont beau apporter un écot offensif important, Tony Parker reste la boussole de cette équipe de France. Lorsque son meneur bat de l’aile, c’est toute la sélection française qui peine à décoller. Déterminant dans le succès contre la Slovénie (27 points), TP n’a pas ménagé sa monture, passant 35 minutes sur le parquet. « Je me suis dit qu'il fallait que je joue comme à San Antonio. S'il y a un shoot, il y a un shoot. S'il y a une passe, il y a une passe », expliquait le joueur des Spurs à l’issue du match. Libéré du marquage de Dragic au tour précédent, le Parisien ne pourra pas compter sur Batum pour juguler le meneur adverse cette fois. Les efforts consentis pour stopper un Sergio Rodriguez auteur de 22 points en quart pourrait se payer de l’autre côté du terrain. Reste à Diot ou De Colo à soulager leur maître à jouer.
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