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Euro de basket 2023 : Valériane Vukosavljevic, le retour parmi les Bleues d'une maman comblée

L'ailière de 29 ans dispute sa première compétition internationale depuis la naissance de sa fille, en janvier 2022. L'équipe de France, qui affronte le Monténégro en quarts de finale, jeudi, a dû s'adapter.
Article rédigé par Vincent Daheron, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Ljubljana (Slovénie)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Valériane Vukosavljevic contre l'Allemagne lors de l'Eurobasket, à Ljubljana (Slovénie), le 15 juin 2023. (FIBA)

Quelques dizaines de minutes après avoir enchaîné les paniers sur le parquet de l'Arena Stozice de Ljubljana (Slovénie), à la fin de la séance d'entraînement des Bleues, Valériane Vukosavljevic descend du bus et pénètre dans l'hôtel des équipes avec un large sourire. "Ça va encore mieux depuis que ma fille est arrivée, hier [mardi], avec son papa, glisse-t-elle. Ça fait toujours du bien, ça redonne un coup de boost." Le moment ne pouvait être mieux choisi avant de défier le Monténégro avec l'équipe de France, jeudi 22 juin (18 heures sur France 4 et france.tv), en quarts de finale de l'Eurobasket.

À 29 ans, Valériane Vukosavljevic participe à son cinquième championnat d'Europe. Mais celui-ci est particulier. Elle dispute, en Slovénie, sa première compétition internationale depuis la naissance de sa fille, Alani, en janvier 2022. Son dernier souvenir chez les Bleues ? La médaille de bronze obtenue lors des Jeux olympiques de Tokyo 2021 alors qu'elle était enceinte.

L'année dernière, l'ailière avait fait l'impasse sur la Coupe du monde, terminée en quarts de finale par les Françaises (défaite contre la Chine, 85-71). "Organisation et logistique compliquées pour un bébé de sept mois à mes côtés", avait-elle partagé sur Twitter. Un an plus tard, elle précise : "Le Mondial était en Australie, je connaissais beaucoup moins que l'Europe, j'avais moins de certitudes s'il se passait quelque chose alors c'était angoissant pour moi, angoissant pour le staff. C'est surtout la destination qui avait fait la différence."

Une adaptation nécessaire de la FFBB

L'équipe de France ne pouvait pas se passer davantage de sa quadruple vice-championne d'Europe (2013, 2017, 2019 et 2021) tant elle a su briller à nouveau en club cette saison. Championne de République tchèque avec Prague, elle a aussi terminé quatrième de l'Euroligue avec 14,4 points de moyenne, dont une pointe à 33 unités en novembre. Restait alors à s'adapter.

"Dans le staff précédent, il y avait déjà eu des discussions avec la Fédération française de basketball (FFBB) par rapport à la présence ou non d'un enfant, explique Céline Dumerc, désormais manager général de l'équipe de France depuis 2021. Mais c'était nouveau pour ce staff, alors on a repris les discussions. C'est un accompagnement qu'on essaie de faire au mieux parce que ces situations vont de plus en plus se représenter."

Concrètement, Valériane Vukosavljevic a pu participer à la fenêtre de qualifications, à l'automne, et à la préparation de cet Eurobasket avec sa fille. Une chambre supplémentaire, à la charge de la FFBB, était allouée à son enfant et à une personne de sa famille pour s'en occuper. "En novembre, ma petite sœur était avec moi, raconte la Bordelaise. Avant d'aller à l'entraînement, je lui déposais ma fille, quand je revenais, je lui donnais à manger, je prenais la douche. La vie d'une maman quoi !"

"On ne pouvait pas avoir sa fille dans la salle parce que ce qui était important, c'était que Valériane soit performante sur le terrain et ne soit pas perturbée pendant l'entraînement", précise Céline Dumerc, vice-championne olympique en 2012.

"Je ne l'avais jamais laissée aussi longtemps"

Pendant ce championnat d'Europe, la donne est un peu différente puisque la Fédération n'est pas en charge des logements, confiés à la Fiba (Fédération internationale de basketball). La petite Alani (un an et quatre mois) n'a rejoint sa maman qu'après le premier tour et loge avec son papa dans un hôtel à proximité immédiate de celui des Bleues. "C'était difficile, forcément. J'aurais préféré qu'elle soit là toute la compétition, confie l'internationale qui fêtera sa 135e sélection contre le Monténégro. Je ne l'avais jamais laissée aussi longtemps."

Dix jours de séparation pendant lesquels Valériane Vukosavljevic en a "profité pour arrêter l'allaitement". "Ce n'est pas facile, que ce soit sur le plan émotionnel ou pratique mais j'ai estimé qu'il était temps", complète-t-elle. Hormis "un peu de fatigue au début", rien n'a transparu chez la meilleure marqueuse tricolore du tour préliminaire (10,7 points de moyenne) qui peut, enfin, passer son temps libre avec sa famille."Avant de partir à l'entraînement, elle mangeait son burger devant moi", rigole la deuxième maman du groupe (Marième Badiane ayant un enfant un peu plus âgé). Celle-ci est une véritable ambassadrice des mères et athlètes de haut niveau, à l'image de la judokate Clarisse Agbégnénou ou de la footballeuse Amel Majri, "[ses] nouvelles copines".

Dans l'hôtel des équipes, de nombreuses joueuses, qu'elles soient Françaises ou étrangères, connaissent désormais Alani. "C'est la star, la mascotte", assure Valériane Vukosavljevic. "Ça fait de la vie dans le groupe et c'est sympa, apprécie Céline Dumerc. C'est une bouffée d'oxygène." Jamais inutile quand l'air se raréfie à mesure que la compétition avance et que la pression s'intensifie.

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