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Euro-2015 - Equipe de France : le salut vient de l’intérieur

Mission accomplie serait-on tenté de dire pour l’équipe de France féminine de basket au championnat d’Europe avec une qualification pour les quarts qui était pour le moins l’objectif minimal. Mais le résultat ne doit pas occulter la manière, notamment la difficulté à garder un rythme tout au long d’une rencontre, et cette propension qu’ont les Bleues à se mettre elles-mêmes en danger. Pour l’instant, elles s’en sont sorties grâce notamment à leurs intérieures: Sandrine Gruda qui a littéralement porté l’équipe au premier tour, et Isabelle Yacoubou, de retour au bon moment contre la Biélorussie. Deux filles à suivre.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Isabelle Yacoubou (gauche) et Sandrine Gruda

Sandrine Gruda a véritablement servi ses couleurs dans les premiers matches, avec sur les six premiers matches des statistiques intéressantes : 18,8 points, 9,3 rebonds. Un peu éclipsée aux JO-2012 puis à l’Euro-2013, cette travailleuse acharnée, qui joue depuis 8 ans à Ekaterinbourg dans le championnat russe, est devenue ce que l’on attendait d’elle depuis ses débuts en équipe de France. Très athlétique, dotée d’un tir sûr et d’une bonne vision du jeu, désormais combative en défense, celle qui demeure le socle de l’équipe de France depuis ses débuts en 2006, n’a jamais semblé aussi forte.

Sandrine Gruda sur tous les fronts

C’est elle qui a tenu la barre du bateau bleu dans les moments où les éléments étaient un peu plus agités dans cette compétition. Car le fait est que, au fur et à mesure des matches de cet Euro, les Françaises se sont mises à souffrir.  Après un premier tour où elles ont inscrit plus de 78 points de moyenne, elles ont petit à petit semblé avoir complètement perdu leurs repères offensifs, au point de terminer la deuxième phase avec cette fois 57 points de moyenne seulement. Cette période fut concomitante avec une baisse de régime de Gruda, jusqu’alors très sollicitée. Trop sollicitée même de l’avis de Valérie Garnier qui tout en ne tarissant pas de louanges à son égard ("Elle fait un gros Euro. Au combat et dans le rebond. Elle est là dans tous les secteurs du jeu. Elle est irréprochable sur ce qu’elle fait") ne s’inquiétait pas moins pour autant du fait qu’elle fût beaucoup trop vitale à son équipe. Car forcément, joueuse la plus utilisée (31 minutes en moyenne par match) , elle a fini par connaître des coups de moins bien. La coach des Bleues le reconnaissait : "à un moment donné, elle est fatiguée, elle manque de lucidité et c’est pour ça que j’aurai besoin du relais des autres pour pouvoir la faire souffler davantage et qu’elle soit encore plus performante..."

Yacoubou retrouve des sensations

C’est pourquoi, le retour à un bon niveau d’exigence d’Isabelle Yacoubou, jusqu’alors en déficit de sensations -depuis son retour en équipe de France après un break- a vraiment été le bienvenu. Sans rien avoir perdu de son énergie ni de son enthousiasme, celle qui fait partie des cinq rescapées de la bande originelle des « Braqueuses » a mis du temps à se remettre dans le bain. Elle avoue avoir été un peu en souffrance au début de la compétition, mais sa montée en puissance lui a fait beaucoup de bien et dimanche, en devenant à son tour la locomotive des Bleues, elle était surtout heureuse de pouvoir montrer à ses coéquipières qu’elles pouvaient vraiment compter sur elle. Cela lui a fait beaucoup de bien au moral. Hyper-présente sous le cercle ((14 pts, 12 rebobds) elle a beaucoup soulagé ses coéquipières et les a remises dans le match dans les moments critiques. Mais elle surtout permis de donner d’autres armes à l’équipe de France, d’avoir la maîtrise du rebond, et de mettre plus d’intensité encore. Le duo Gruda/Yacoubou a beaucoup pesé dans cette victoire contre la Biélorussie ; et Valérie Garnier a aussi pu trouver une alternance offensive, et assurer des rotations intérieures efficaces, avec les jeunes Ciak et Cata-Chitiga qui ont joué leur partition quand il le fallait ; à partir de ce secteur, les Françaises qui sont capables sur les courses d’aligner  un très bon jeu de transition, savetnt qu'elles peuvent s’appuyer sur leurs deux éléments clés pour conclure sous les panneaux..

Si dans leurs performances individuelles, avec leur expérience (Gruda 27 ans, 139 sélections, et Yacoubou, 29 ans, 118 sélections), elles parviennent à être vraiment à leur niveau, elles peuvent indiscutablement tirer l’équipe. En tous cas, elles seront toutes les deux des éléments déterminants voire essentiels pour la fin de l’Euro..

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